Essai scooter BMW C 650 GT : grosse innovation et petites évolutions

Trahie par le renflement du support de plaque et ses deux mystérieux trous, la présence du système SVA (Side View Assist ou "assistant de vision latérale") sur notre scooter d'essai se traduit à l'avant par l'apparition d'une minuscule pastille sur chaque bas de carénage et, surtout, par des témoins lumineux montés sur les supports de rétroviseurs...

"Dans l'esprit du principe de la "Sécurité à 360°", la nouvelle option Side View Assist proposée pour le C650GT offre dorénavant un gain de sécurité sensible en avertissant le pilote lorsque d'autres usagers de la route se trouvent dans l'angle dit mort", explique BMW.

Implantés aux quatre coins du scooter, les capteurs ultrasons surveillent en permanence les abords du scooter dans un rayon de 5 mètres. Le système se charge ensuite de repérer les véhicules qui évoluent "à une vitesse différentielle de 10 km/h au maximum"...

"Nous considérons qu'il n'est pas nécessaire de prendre en compte les voitures ou deux-roues qui roulent beaucoup plus vite que vous car ils passent rapidement de votre rétro à votre champ de vision direct", précise à Moto-Net.Com le chef des produits C650, Peter Maier.

"Le vrai danger vient des véhicules qui effectuent des dépassements très lents et qui restent ainsi un long moment dans votre angle mort", estime - à juste titre - notre interlocuteur. Jusqu'à présent, seul un furtif coup d'oeil par-dessus l'épaule permettait de repérer ces pièges roulants...

Désormais, grâce au SVA, il est possible de savoir que des usagers de la route se trouvent dans les angles morts sans quitter la route des yeux, grâce aux triangles lumineux qui s'allument en continu dans l'embase des rétroviseurs du nouveau - et "optionné" ! - C650GT.

Le système va même un peu plus loin puisque le témoin - gauche ou droit selon que l'autre véhicule se trouve d'un côté ou de l'autre - se met à clignoter lorsque le pilote du scooter enclenche son clignotant pour changer de file...

Si le pilote active son cligno avant même d'avoir effectué l'indispensable "contrôle visuel direct", son regard est inévitablement attiré par le signal lumineux. Ce SVA peut paraître futile, mais comme tout bon gadget, il pourrait bien éviter à certains - étourdis ou fatigués - de se trouver dans une situation périlleuse...

Néanmoins, "ce système est un pur système d'assistance qui ne remplace pas le regard jeté dans les rétroviseurs ou par-dessus l'épaule et ne dégage en aucun cas le pilote de son obligation d'être vigilant ni de sa responsabilité", se permet d'insister BMW auprès de ses futurs clients... américains ?!

Inchangés par ailleurs, les rétroviseurs du C650GT continuent d'offrir une bonne vue sur ses arrières. Efficaces, ils sont aussi pratiques : ils passent au-dessus des rétros de voitures et en-dessous de ceux des camionnettes.

Côté pratique toujours, la soute n'évolue pas et abrite toujours deux casques. Facile à caser dans la partie avant, notre intégral Shoei GTR ne rentrait pas dans toutes les positions à l'arrière du coffre : il faudra chercher un peu la première fois ! Dommage que le GT n'intègre pas l'astucieux système Flexcase du C650Sport...

Passé aux commandes des deux maxiscooters le même jour (relire notre Essai MNC du C650Sport 2016), MNC ne comprend pas bien non plus pourquoi les boutons pressoirs des vide-poches du GT sont moins élégants que les loquets peints sur le modèle sportif...

Les futurs utilisateurs pesteront également contre l'unique prise électrique de type allume-cigare (kein USB ?!), perdue au fin-fond du vide poche gauche : pas commode du tout pour brancher son GPS ou recharger son smartphone... Et pas sûr non plus, puisqu'aucune serrure ne verrouille cet espace de rangement.

On peut en revanche féliciter les ingénieurs allemands pour leur travail sur la cinématique de la béquille centrale : l'ergot rallongé offre un meilleur levier au conducteur qui balance bien plus facilement son scooter sur sa centrale (30% d'après les savants calculs BMW).

La béquille latérale est quant à elle toujours aussi facile à attraper, et toujours aussi pratique pour se garer puisqu'elle active automatiquement le "frein à main" du scooter. De retour de sa boucle de 100 km autour de Valence, Moto-Net.Com pose justement son scooter et effectue un dernier petit tour d'observation...

L'esthétique du C650GT a été moins retravaillée que celle du C650Sport. Si le Journal moto du Net repère seul la finition moins granuleuse du bras oscillant, il faut un membre de l'équipe technique BMW pour lui signaler le nouveau dessin des flancs de carénage arrière. Rien d'extraordinaire.

"Le feu arrière est emprunté à la K1600GT", nous apprend ensuite Frédéric Stik, le nouveau directeur général de BMW Motorrad France. "Notez aussi que le guidon bénéficie d'un nouvel habillage central laqué noir qui évoque l'intérieur soigneusement décoré de nos voitures".

La présence du nouveau DG au lancement de cette deuxième génération de C650 est d'ailleurs lourde de sens : "nous sommes convaincus que le scooter est un excellent remède pour désengorger les villes. Le succès de notre C Evolution, déjà vendu à 400 exemplaires en France, en est la preuve. Mais les scooters thermiques ont aussi leur place !"

"D'une manière générale, le deux-roues est une bonne solution. Mais si les constructeurs souhaitent augmenter l'attrait des deux-roues motorisés, ils vont devoir régler les problèmes de sécurité", poursuit le patron de la branche deux-roues BMW en France.

"C'est justement pour desserrer ce frein que nous collaborons sur les STI avec Honda et Yamaha, que nous installons l'ABS et l'ASC de série sur nos machines BMW et que nous développons de nouveaux systèmes tel que le Side View Assist sur le C650GT", poursuit Frédéric Stik interrogé par MNC.

Proposé sur six motos haut de gamme (série K1600, R1200GS et Adventure, S1000XR), le système "Dynamic Brake Light" est un autre exemple de l'attention portée par BMW à la sécurité de ses clients... et à l'amélioration de l'image des deux-roues motorisés au sein du grand public.

"Le C650GT est dépourvu d'accéléromètres donc non, le Dynamic Brake Light ne peut pas être monté dessus, même en option. Sur une prochaine génération peut-être !", répond à Moto-Net.Com un responsable technique allemand.

En attendant, la seconde version du C650GT va tenter d'effectuer une belle carrière. Il en a les moyens : plus sûr que son prédécesseur, il est plus agréable à conduire et reste aussi pratique. Malheureusement, son prix reste très élevé.

Les 11 650 euros exigés pour la version de base (noir ou blanc, comptez 105 euros de plus pour le coloris bronze !) représentent une somme bien trop élevée sur le segment des maxiscooters GT, segment dominé par le Suzuki Burgman 650 affiché sous la barre des 10 000 euros !

Comparé à l'ancien C650GT en revanche, la hausse tarifaire de 100 euros ne semble pas abusive. L'arrivée de l'ASC permet même de la justifier. Idem pour la rallonge demandée par rapport à son jumeau C650Sport : les 300 euros supplémentaires sont légitimés par la présence d'une bulle électrique.

Pour la clientèle BMW toujours, le C650GT représente enfin une alternative intéressante à la R1200RT, plus imposante, plus lourde et encore plus chère que le maxiscooter...