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Paris, le 6 mai 2015

Essai R1200RS : le grand retour de BMW en Sport GT

Essai R1200RS : le grand retour de BMW en Sport GT

BMW avait déserté le segment des motos routières sportives depuis près de dix ans, principalement en raison de l'échec commercial de sa drôle de R1200ST. En 2015, la marque allemande remonte au créneau avec une R1200RS... plus réussie ? Essai !

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La RS à l'aventure dans le Perche ardu

Après avoir tracé sur voie rapide avec une stabilité exemplaire et en offrant un confort remarquable - même si le niveau de quiétude de la R1200RT n'est pas atteint -, la R1200RS conserve sur petites routes son caractère rigoureux, surtout si l'on passe l'ESA du mode "Road" à "Dynamic" (pas de mode "Confort").

En fermant électroniquement l'hydraulique des suspensions, le pilote limite l'absorption des chocs les plus secs mais s'assure un meilleur toucher de route et ressent mieux les contraintes qu'il inflige aux pneus (des Metzeler Roadtec Z8 ici mais des Michelin Pilot Road 4 sont également chaussés d'origine).

Aux commandes de sa R1200R, notre ouvreur imprime alors un rythme très soutenu. Après lui avoir piqué sa moto sur quelques bornes, Moto-Net.Com réalise que si le roadster plonge plus rapidement dans les courbes et demande moins d'effort dans les enchaînements serrés, la routière se montre plus stable sans paraître pataude pour autant.

Son train avant notamment donne un supplément de confiance et invite à prendre les freins un peu plus tard et plus vivement. Comme sur le roadster, la puissance du freinage de cette routière est très satisfaisante. Les 235 kg de la bête (contre 231 pour le roadster) sont stoppés sans forcer.

De plus, le dosage au levier est excellent et le couplage du frein (de l'avant vers l'arrière) évite au nez de trop plonger. Le dosage est un soupçon moins bon à la pédale arrière - on peut se faire surprendre par l'ABS - mais au final, la "Béhème" s'attire les félicitations du jury MNC !

Le comportement de la moto dans les entrées de courbe même défoncées est très rassurant et il suffit d'un petit coup de guidon ou de bassin pour éviter la sournoise trainée de graviers. En cas de coup de frein sur l'angle, la moto se raidit mais le pilote contient facilement tout élargissement. Les routes du Perche ont beau être ardues, notre moto s'en sort très bien !

À l'accélération, la R1200RS fait preuve de la même efficacité mais le passage des vitesses est un peu plus critiquable. Certes, lorsque le moteur tourne à mi ou hauts régimes et qu'il est beaucoup sollicité, le "shifter pro" permet effectivement de monter très rapidement les rapports et de sortir des virages comme une balle.

Mais lorsque le pilote tape moins dans son "flotte-twin" (bas régime et faible charge), il prend conscience que la sélection est un peu dure et que le shifter manque parfois de douceur. De même, la descente des deux plus basses vitesses sans recours à l'embrayage - et gaz entièrement coupés - se montre de temps en temps brutale. Il est même préférable de reprendre le levier gauche pour repasser en première.

Au global toutefois, Moto-Net.Com s'est bien accommodé du shifter. Une fois son mode de fonctionnement et ses quelques lacunes cernés, ce système devient un compagnon de route - voire de ville - appréciable, qui met les petits coups de gaz adéquats au rétrogradage puis monte les rapports avec une sonorité particulière, presque pneumatique.

D'un point de vue dynamique, le moteur est exempt de défaut. Souple, il permet de déambuler dans les patelins sur le quatrième rapport et d'en ressortir, gaz en grand, sans jamais hoqueter. Dès 3000 tr/min, le "douze-cent" tracte efficacement et ce n'est que 4000 tours plus haut qu'on le sent s'essouffler à cause du bridage.

L'allonge du Boxer est limitée en France, mais elle ne fait pas trop défaut sur les toutes petites routes du Perche ou d'ailleurs ! Sur autoroute en revanche, on appréciera le renfort des 25 chevaux restés à la frontière - plus que pour quelques mois ! -, surtout en usage duo et avec les valises pleines...

En version française comme en "full", le passager s'extasiera d'ailleurs sans doute à la vue de sa selle particulièrement accueillante : "il s'agit de la selle confort de la R, montée d'origine sur la RS", nous révèle le responsable communication de BMW France.

Le pilote, lui, se montre plus réservé quant aux fixations des valises qui ne sont pas intégrées d'origine, contrairement aux derniers systèmes dévoilés par la concurrence (Tracer chez Yamaha, Versys chez Kawasaki ou VFR800F chez Honda). Peints en noir, les tubes en acier ne passent pas inaperçus, surtout sur la R1200RS "Style 2" à cadre gris... Ach, Tommage !

Question finition toujours, les fils et câbles qui se baladent sous le poste de pilotage peuvent chagriner le propriétaire mais il s'agit là de l'unique reproche que MNC formule au sujet du demi-carénage. La "deutsch qualität" est ici palpable.

Sur le chemin du retour, notre hôte s'arrête à une station-service : notre moto estime son autonomie à 74 km et la consommation moyenne à 6,1 l/100 km. Les 12,1 litres que nous remettons dans le réservoir - quasiment à ras bord - confirme le petit appétit du Boxer : 12 litres pour parcourir 207 km à bon rythme, c'est effectivement peu (5,8 l/100 km).

Un dernier crochet par la vallée de Chevreuse et ses célébrissimes "17 Tournants" finissent de nous convaincre : le savant compromis sport/tourisme de la partie cycle, les performances de son "flotte-twin" et ses faux-airs de S1000RR font de cette BMW R1200RS une excellente moto.

Les motards suffisamment riches pour se l'offrir - ou prêts à manger des "Kartoffel" quelques années - ne seront certainement pas déçus... Seul le manque de protection de la bulle au niveau du casque pourra s'avérer fatiguant sur longues distances. Or BMW ne propose pas de bulle haute dans sa liste de chères options. Étonnant, non ?

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle d'origine
  • Parcours : 330 km
  • Routes : petites routes, 4-voies et ville
  • Pneus : Metzeler Roadtec Z8
  • Conso : 5,8l/100km
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS R1200RS

  • Juste compromis sport/tourisme
  • Agrément et performances du Flotte-twin
  • Allure de nouvelle S1000RR

POINTS FAIBLES R1200RS

  • Protection de la bulle incomplète
  • Tarif avec packs et options
  • Quelques vibrations (guidon et selle)

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