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Paris, le 15 décembre 2010

Essai nouvelle GSX-R 600 : Suzuki bosse ses fondamentaux

Essai nouvelle GSX-R 600 : Suzuki bosse ses fondamentaux

Avant que les nouvelles Suzuki GSX-R 600 et 750 ne débarquent en 2011, nous avons essayé la 600 sur le circuit d'Almeria. Plus légère, mieux équipée et un peu plus coupleuse, la petite soeur n'en demeure pas moins une Gex : les amateurs apprécieront !

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Le compromis Suzuki est conservé

Au fur et à mesure des boucles, la cadence s'accélère et l'on découvre de nouveaux aspects de la moto. Les rapports, par exemple, demandent un peu plus de concentration et de rigueur pour être enclenchés à très haut régime. Côté agilité, après avoir agréablement surpris à faible vitesse, la Gex redevient plus délicate à manier.

Alors que la chicane lente d'Almeria fait apparaître un net progrès en la matière, les enchaînements plus rapides trahissent une certaine inertie. Pour entreprendre de vifs changements d'angles à bonne allure, le pilote doit encore brusquer sa machine et s'impliquer corporellement.

Toujours un peu trop large, le réservoir a néanmoins perdu en hauteur et facilite la tâche. "Sa nouvelle forme permet également de mieux se cacher derrière la bulle dans les lignes droites", nous fait remarquer le pilote de développement Hikaru Ohshiro.

Malgré sa bonne protection pour une sportive, la GSX-R 600 demande au pilote de se recroqueviller méticuleusement pour s'isoler de l'intégralité des remous. Pourquoi diable ne pas proposer une "vraie" bulle, comme de celles qui équipent les motos de compétitions ? Pour le look, malheureusement...

En compagnie de John Reynolds, le jeune pilote japonais a mis au point un réglage tip-top des suspensions que nous adoptons dès la deuxième session : "deux tours en précharge sur l'amortisseur arrière pour la rendre plus incisive et un clic en compression sur la fourche pour adoucir les transferts de masse", nous dévoile le champion anglais.

Si la modification du réglage de la fourche BPF ne se fait guère sentir, celui de l'amorto arrière est plus sensible. Davantage postée sur l'avant, la nouvelle GSX-R 600 gagne effectivement en adresse dans les entrées de courbe. Soulignons également à ce stade l'astuce des Japonais qui consistait à ne mettre que le strict nécessaire dans le réservoir : de quoi doubler les 9 kg perdus ?!

En pleine courbe cette fois, la GSX-R 600 n'attire aucune critique négative. Parfaitement campée sur ses roues - et ses BT-016 d'origine -, notre machine trace la piste sans se soucier des rares bosses qui ornent la piste andalouse. Le train avant notamment est imperturbable.

Il n'y a guère qu'à la sortie du long double droit que des irrégularités dans le revêtement font apparaître quelques oscillations au niveau du train arrière. Mais après plusieurs passages, on se rend compte que la Gex se moque éperdument de ces quelques bosses !

En poussant la Gex dans ses (avant-)derniers retranchements, le train arrière peut jouer l'accordéon mais reste parfaitement accordé. Ainsi, la nouvelle Suz' permet de rester ouvert en grand pour mieux débouler dans la ligne droite.

On enchaîne alors les 3, 4 puis 5ème rapports au rythme d'un shiftlight mieux conçu que sur la précédente édition : les quatre témoins - au lieu d'un seul auparavant - sont un peu décalés et sont visibles du coin de l'oeil.

Au bout de cette ligne droite de près d'un kilomètre de long, la GSX-R 600 parvient à dépasser les 250 km/h. À défaut de comparaison - par rapport à l'ancien modèle ou par rapport à la concurrence -, on se contentera de qualifier la performance de particulièrement jouissive !

En choisissant la cartographie moteur plus sage (mode B), les sensations sont bien moins grisantes. Étouffée à tous les régimes, la GSX-R 600 devient douce comme un petit Bandit : "cela peut permettre de roder ses pneus, de rouler en centre-ville ou dans des conditions difficiles beaucoup plus sereinement", nous indique la responsable marketing Suzuki.

Après une cinquième session inattendue - le cadeau de Noël de Suzuki aux journalistes ! -, le constat est limpide : Suzuki a consciencieusement travaillé ses fondamentaux ! En effet, la GSX-R 600 a bel et bien évolué tout en restant une Gex.

Toujours aussi vivable grâce à sa position de conduite, son moteur semble avoir gagné en rondeur et sa tenue de route - ou de piste ! - est supérieure à ce qu'elle n'était déjà en 2010. Plus agile, un peu plus précise et meilleure freineuse, la GSX-R 600 2011 est très, très bien née.

Au milieu de modèles Supersport toujours plus exigeants et inconfortables - exception faite de la Honda CBR 600 RR -, cette nouvelle Suzuki a plus que jamais sa place. Et en particulier sur la route, où la plupart des propriétaires de sportives passent le plus clair de leur temps.

Disponible dans trois coloris à partir de fin janvier 2011 (vraisemblablement autour du 25), la nouvelle GSX-R 600 cache un ultime secret : son prix ! "Il sera établi au dernier moment, malheureusement la parité Yen-Euro devrait entraîner une légère hausse du tarif", nous confie François Etterlé, directeur commercial chez Suzuki France. Dépassera-t-elle les 12000 euros ? Mystère...

Enfin, en ce qui concerne la compétition, si aucun programme ne sera lancé en Mondial Supersport, on pourrait bien entendre parler de la petite Gex en championnat français... Restez connectés !

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle d'origine avec 450 km au compteur
  • Parcours : Circuit (5 x 20 min)
  • Pneus : Bridgestone BT-016
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS

  • Philosophie des Gex conservée
  • Poids en chute libre
  • Performances sur piste accrues
  • Format plus compact

POINTS FAIBLES

  • Puissance maxi inchangée
  • Tarif en hausse (combien ?)
  • Etriers "Brembo" peu mordants
  • Look discutable