Essai nouvelle GSX-R 600 : Suzuki bosse ses fondamentaux

Devant son stand, notre GSX-R 600 attend sagement d'être enfourchée. La selle toujours située à 810 mm de hauteur permet à la grande majorité des motards de poser sereinement les deux pieds au sol. Les repose-pieds réglés en position "récing" - surélevés et reculés - fatigueront même peut-être les plus grands lors de longues étapes, mais vu le programme de la journée (quatre sessions de piste), leur réglage est parfait.

Le guidon, placé à la même hauteur que la selle, n'oblige pas à trop raidir les triceps : un autre bon point pour la route. Plus proche du pilote que celui de la Gex de 2008, le guidon induit une position de pilotage confortable - pour la catégorie - et séduira aussi bien les urbains - plus droits - que les pistards - plus près de leur sacro-saint train avant.

Les commodos sont toujours aussi agréables à manier, mais leur nombre assez conséquent demande un peu de temps pour tout mémoriser. Côté leviers, on apprécie que celui du frein soit réglable, mais son écartement maximum permet tout juste de correspondre à celui de l'embrayage... non réglable. Un léger recalibrage s'impose pour la prochaine version.

Le moteur démarre au quart de tour et se cale très rapidement sur son ralenti (1300 tr/min), malgré une température extérieure relativement fraîche (à peine 10° C le matin). Mais par rapport aux températures négatives observées depuis la Tour Moto-Net Building à Paris, on n'osera pas se plaindre !

Le démarrage dans la voie des stands se fait sans à-coup via l'embrayage doux et progressif : on remarque à peine l'allongement du premier rapport. Les trois premiers tours s'exécutent derrière le triple champion de Superbike anglais John Reynolds, puis le rythme monte tranquillement.

L'occasion de constater dans un premier temps que la boîte est toujours aussi agréable à manier en mode "balade" et que le moteur de la GSX-R 600 demeure toujours - si ce n'est plus ? - convaincant ! Dès le ralenti, le 4-cylindres tracte sans broncher et offre à partir de 4000 tr/min des reprises toniques.

Parfaitement dosable grâce à son injection maîtrisée, le moteur est dans l'ensemble très plaisant et relativement prévenant. Mais passé 9000 tr/min, on sent venir une nouvelle poussée renforcée par les feulements plus sonores de la boîte à air et du pot !

Le sentiment de puissance est omniprésent : pour une 600, la nouvelle Gex propose une rondeur et une exploitabilité impressionnantes. Là ou les accrocs du chrono passeront "en deux", les pilotes du dimanche pourront se contenter de "la trois" voire de la quatre ! Secondé par un embrayage à limiteur de couple, le moteur de la GSX-R 600 est un pur bonheur à prendre en main.

Idem pour le freinage : équipée de nouveaux étriers Brembo, la petite Gex conserve son côté rassurant. La prise des freins n'est pas surprenante, l'attaque au levier reste relativement molle mais la puissance est bien au rendez-vous, ce qui facilite grandement la découverte d'un circuit !

Très appréciable sur route, cette particularité - signée Suzuki via le maître cylindre Nissin - pourra de nouveau contrarier les "trappeurs" adeptes de très gros freinages. Ceux-ci attendaient sans doute de la part d'étriers monobloc marqués Brembo une réaction plus vive en début de course (au levier).

Peu sollicités sur ce circuit espagnol particulièrement ondoyant - Almeria ne compte que deux gros freinages -, les freins ont fait preuve d'une bonne endurance. Celle-ci sera toutefois à confirmer dans des conditions plus difficiles : circuit plus "stop and go", température supérieure, sessions plus longues et moins espacées...