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Almeria (Espagne), le 2 février 2017

Essai Ninja 650 : Kawasaki camoufle sa routière en sportive

Essai Ninja 650 : Kawasaki camoufle sa routière en sportive

En 2017, Kawasaki introduit une nouvelle Ninja ! Pas une pistarde tout juste homologuée pour la route, mais la version carénée du nouveau roadster Z650, qui remplace l'ER-6f au succès très limité en France. La Ninja 650 peut-elle changer la donne ? Essai MNC.

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Essai Ninja 650 page 1 - L'ER-6f remplacée par une Ninja 650

La Ninja 650 est à la Z650 ce que l'ER-6f était à l'ER-6n : une jumelle - homozygote - habillée d'un carénage."À la différence près que la Ninja 650 bénéficie de demi-guidons alors que l'ER-6f reprenait le cintre de l'ER-6n", nous glisse le responsable marketing et communication de Kawasaki France alors que nous observons la nouveauté 2017...

Nouveaux carénage et guidon donc, mais mêmes bloc-moteur et partie cycle (lire notre point technique en troisième page) : Moto-Net.Com ne pourrait-il pas se contenter d'un bête copier-coller de son essai de la convaincante Z650, en ajoutant un petit mot sur la protection, un autre sur la position de conduite et deux derniers sur les poids et tarifs en légère hausse ?

Essai Ninja 650 : Kawasaki camoufle sa routière en sportive

Essai Ninja 650 : Kawasaki camoufle sa routière en sportive

En employant cette méthode, MNC aurait pu profiter, pour une fois, de la piscine de l'hôtel où Kawasaki nous accueille pour cette nouvelle présentation ! Mais cela nous aurait également privé d'un bon coup de moto dans la pointe sud de l'Espagne, où la température encore un peu fraîche le matin s'adoucit agréablement l'après-midi grâce au soleil...

Mais c'est avant tout notre grand professionnalisme et notre longue expérience (18 ans de métier en mars !) qui nous ont conduits à (re)monter sur cette Kawasaki "six-et-demi", dont les clients - lecteurs du Journal moto du Net - diffèrent de ceux de la Z650 originelle...

Essai Ninja 650 : Kawasaki camoufle sa routière en sportive

Aussi, pour un même comportement observé sur le roadster et sur la sportive, le commentaire de MNC peut varier... Prenez le moteur par exemple : le caractère plus effacé du Twin dans cette version Euro4, qualifié de légèrement frustrant sur la "Zed", devient décevant sur une Ninja !

Comme sur la Z650, le bicylindre accepte de prendre des tours (zone rouge à 10 000 tr/min) mais passé 7500 tr/min, il donne l'impression de mouliner sans tracter davantage. Sur circuit ou en utilisation "sportive" sur route, la Verte va clairement manquer de puissance (68 chevaux maxi) face aux rageurs 4-cylindres de la concurrence - rouge notamment.

Même comparé au petit moulin qui anime la Ninja 300, le moteur de 649 cc paraît moins exubérant et ne donne pas autant envie de "taper dedans". Lors de ce roulage sur la Ninja 650, Moto-Net.Com a donc préféré profiter de la rondeur du bicylindre aux alentours de 6500 tr/min...

Essai Ninja 650 : Kawasaki camoufle sa routière en sportive

Moins grisante à titiller dans les tours que la mécanique de l'ER-6f, celle de la Ninja 650 est plus plaisante à utiliser au quotidien. Il faut notamment reconnaître que la souplesse du moteur est très appréciable en ville, où l'on peut rouler sur le quatrième rapport sans être secoué par les deux pistons.

Aux commandes de cette flexible Ninja, on peut même furtivement traverser les villages en quatrième vitesse sur le dernier rapport à 50 km/h et se relancer sur un filet de gaz sans réveiller tout le patelin : à-coups et sonorité sont très limités, même en sous-régime.

Essai Ninja 650 : Kawasaki camoufle sa routière en sportive

La boîte de vitesses, rapide et précise, permet de jongler entre les rapports intermédiaires (2-3-4) lorsqu'on cherche à entretenir un bon petit rythme sur le réseau secondaire. Dans son argumentaire de vente, Kawasaki ne ment pas en annonçant "des performances irréprochables à bas et mi-régimes (un peu plus contestables dans les tours, NDLR) ainsi qu’une sobriété exemplaire".

À l'issue de la première moitié de notre trajet (124 km parcourus tranquillement), l'ordinateur de bord estimait notre consommation moyenne à 4,6 l/100km, pas loin donc des 4,3 l/100km annoncés par le constructeur. Cravachée un peu plus l'après-midi (durant 124 autres kilomètres), notre "Kawette" affichait une raisonnable conso de 5,2 l/100km.

La version plus propre du moteur (Euro4) consommerait nettement moins de carburant : -8% d'après les savants calculs des petits hommes verts. En théorie donc, l'autonomie de la Ninja 650 devrait être imperceptiblement supérieure à celle de sa devancière, malgré son réservoir de 15 litres (16 sur l'ER-6f).

Une Ninja au moteur plus sage que son image

Une consommation réduite et une autonomie conservée ne représentent toutefois pas des arguments choc auprès des fans de motos sportives, contrairement aux performances du moteur (hum)... ou au look, domaine dans lequel la nouvelle petite Kawasaki marque cette fois de précieux points !

Confiées aux journalistes européens dans leur coloris "KRT Edition" (+200 €), les petites Ninja 650 ont tout - du look - des grandes ZX-10R. Bon, les experts Manhattan Akashi dénombreront de nombreuses différences entre les deux sportives, mais ils devront reconnaître que l'esprit Ninja est bien présent !

Essai Ninja 650 : Kawasaki camoufle sa routière en sportive

N'ayant rien de commun avec le maousse cadre périmétrique en alu de la double championne du monde Superbike, le treillis tubulaire en acier est habilement dissimulé sous le carénage puis soigneusement maquillé par un habillage plutôt réussi. Mieux en tout cas que celui de la Z900...

À l'arrière, le bras oscillant en aluminium fera une forte impression auprès des amateurs de pièces joliment dessinées. Idem en ce qui concerne les trois disques de freins à pétales, bien que cette découpe ait été abandonnée sur la dernière génération de "zèdix-dix".

À l'avant, la fourche hydraulique non-inversée et les petits étriers Nissin soutiennent moins la comparaison face à la 1000, mais la 650 se permet de lui faire les "freins" à grâce à son esthétique bloc arrière dont les LED forment un distinctif "X" (au lieu du "Z" signé sur les Z650 et Z900).

Essai Ninja 650 : Kawasaki camoufle sa routière en sportive

Autre valeur clé pour une sportive : le poids ! Or celui de la Ninja 650 est estimé à 193 kg tous pleins faits, soit 18 (dix-huit !) de moins que la devancière ER-6f. Le Twin passe donc d'un seul coup de la catégorie poids moyen à poids léger...

Cela se ressent clairement en relevant la moto de sa béquille latérale - pas de centrale - et en la poussant moteur coupé. Les manoeuvres dans le parking sont facilités, tout comme les évolutions à très basse vitesse en ville une fois le moteur démarré.

Essai Ninja 650 : Kawasaki camoufle sa routière en sportive

Par rapport à la Z650, les 6 kg du carénage n'alourdissent pas la direction : la Ninja n'engage pas dans les carrefours ou les épingles. Sur les routes "tournicotantes" d'Almeria et ses environs, la petite sportive - et son pneu arrière limité à 160 mm de large - fait des merveilles.

L'importante baisse de poids participe aussi grandement à l'amélioration de la tenue de route, surtout quand cette dernière est bosselée. La tâche de l'amortisseur - désormais en position centrale et monté sur biellettes - est facilitée : moins sec que sur l'ER-6f, le train arrière nous a permis de passer - très - vite et sereinement sur des portions de routes passablement fatiguées.

Sur beau revêtement, le manque de rage du moteur dans les tours est de nouveau sensible : très rigoureux, le châssis de la petite Ninja serait à même de résister à la charge de plus de 68 chevaux. Une dizaine en plus ne serait pas de refus ! Mais voilà : la Ninja 650 n'est pas une ZX-650R. Une Z650SX, peut-être ? Vérifions en page suivante...

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CONDITIONS ET PARCOURS

 
  • Modèle d'origine
  • Parcours : 250 km
  • Routes : ville, petites routes et autoroute
  • Pneus : Dunlop D214
  • Conso moyenne : non mesurée (4,9 l/100km selon l'ordinateur de bord)
  • Problèmes rencontrés : RAS
 
 
 

POINTS FORTS NINJA 650

 
  • Facilité de prise en main
  • Tenue de route(s)
  • Allure de Ninja
 
 
 

POINTS FAIBLES NINJA 650

 
  • Allonge du Twin timide
  • Vibrations vers 115 km/h
  • Poignées-passager/support valises ?!