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Circuit de Valence (Espagne), le 16 janvier 2013

Essai MV Agusta F4 2013 : le prestige des sens

Essai MV Agusta F4 2013 : le prestige des sens

Avec sa F4, MV Agusta proposait jusqu'ici l'une des plus belles motos sportives du marché. En 2013, le constructeur italien tente de réunir beauté et efficacité : la Super(be)bike de Varese gagne tant en performances qu'en sophistication... Essai.

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La rage au coeur

Si contempler la MV Agusta F4 dans les boxes d'un circuit - en l'occurrence celui de Valence, en Espagne - provoque déjà un certain émoi, découvrir la symphonie interprétée par son moteur lorsque vient le moment de presser le démarreur plonge quasiment dans un état second...

Amélioré par petites touches en 2013, essentiellement au niveau de la fiabilité et de l'exploitation de la puissance (lire la partie "Moteur" de notre Point technique), le quatre-cylindres de 998 cc n'a rien perdu de son panache acoustique. Sa sonorité rauque résonne comme si elle s'échappait d'un silencieux tout juste homologué, à la manière de certains "4-pattes" japonais du début des années 2000.

Cette bande-son virile donne immédiatement le ton : la F4 n'est pas qu'une beauté passive à entreposer derrière une vitrine en vue d'admirer ces atours ! Un léger coup de gaz et les graduations du compte-tours s'obscurcissent à une vitesse sidérante sur l'instrumentation (voir la liste des informations dans notre fiche technique), comme si ce bloc comprimé à 13,4:1 était dénué d'inertie.

Ce sentiment d'avoir affaire à un moteur de moto de course se confirme dès la sortie de la voie des stands : une franche rotation de l'accélérateur électronique de la F4 "de base" avec laquelle nous débutons cet essai envoie son ravissant faciès dans les airs sur les deux premiers rapports !

Idéalement installé pour claquer une pendule, le pilote est aux premières loges pour profiter de ce prometteur excès de zèle : le buste est suffisamment incliné sur la minuscule - et peu efficace - bulle pour apercevoir la roue avant simplement en baissant les yeux !

Typée sport, la position induite par le triangle "selle/repose-pieds/guidon" n'incite pas à la balade tranquille, mais bel et bien à l'arsouille. En même temps, on s'en doutait un peu ! Plus fine et surtout plus compacte que la précédente génération dessinée par Tamburini, la MV Agusta F4 2013 jouit d'une remarquable finesse au niveau de l'entre-jambes et tend un guidon assez large.

Seul petit bémol : les déplacements du corps sont légèrement pénalisés par le revêtement glissant de la selle et la relative largeur du réservoir de 17 litres sur sa partie avant. Rien d'insurmontable toutefois, puisqu'il nous a suffi de quelques tours pour occulter totalement ce constat.

Présent dès les bas régimes, le moteur fabriqué par la Meccanica Verghera Agusta autorise des relances très consistantes malgré ses cotes "super-carrées" (79 mm d'alésage x 50,9 mm de course). Quelques fourmillements font aussi partie de ses caractéristiques, sans être réellement gênants... sur circuit.

Le couple de 110,8 Nm (111 Nm sur la F4RR) permet de laisser le régime moteur descendre aux alentours des 5000 tr/mn à l'intérieur d'une courbe sans craindre de rester "scotché" en sortie, même sur les rapports intermédiaires. Il suffit de visser en grand et la mécanique s'emballe dans un feulement dont l'intensité va crescendo avec l'exaltante montée en régime.

La moto se rue alors en avant avec une vigueur d'athlète jusqu'à 10000 tr/mn. Là, le moteur passe en mode "hyper-espace" jusqu'au rupteur situé à 13400 tr/mn sur les F4 et F4R (14000 sur la F4 RR). C'est tout juste si les contours de la piste ne deviennent pas flous ! A titre indicatif, à 190 km/h sur le troisième rapport, l'avant de la F4 "standard" se soulève encore sous l'effet de cette accélération démoniaque !

MNC peut le confirmer : aucun des 195 ch (200,8 ch sur la RR !) ne manque à l'appel et ce sont de véritables purs-sangs dressés pour la performance pure ! Fort heureusement, la partie cycle est au diapason de cette mécanique de feu. Extrêmement rigide, le châssis absorbe toutes les contraintes sans broncher, tandis que la combinaison "Marzocchi-Sachs" de la F4 standard réalise un travail remarquable.

Annoncée pour 191 kg à sec, l'Hypersport de Varese se place en courbe très naturellement, grâce à un train avant aussi précis que stable. Elle demande toutefois plus d'engagement que la très vive CBR1000RR, par exemple, mais offre en contrepartie un "toucher de piste" exquis et une sérénité plein angle dont ne peut se vanter la Honda.

Même en conservant un peu de pression sur le levier droit, la F4 rejoint la corde sans heurt ni velléités d'élargir la trajectoire définie par le pilote. Et pourtant, c'est peu dire qu'elle freine fort, cette MV Agusta !

Très puissant et endurant, le dispositif à fixation radiale est parfaitement taillé pour l'exercice, même si un certain manque de feeling en début de course peut lui être reproché. De la même façon, le frein arrière n'offre pas le répondant nécessaire pour corriger facilement une trajectoire.

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Motos d'origine avec entre 600 et 1400 km
  • Parcours : 3 sessions de 20 min sur la piste de Valence (Espagne)
  • Pneus : Pirelli Diablo Supercorsa SP
  • Météo : couvert, venteux et plutôt froid (env. 12°C)
  • Conso moyenne : non mesurée
  • Problèmes rencontrés : mauvais contact au niveau de la clé sur trois motos, faux points morts lors de rétrogradages à pleine charge

POINTS FORTS MV AGUSTA F4 2013

  • Ligne somptueuse et finition à l'avenant
  • Moteur sensationnel
  • Rapport qualité-performances-prix (modèle standard)
  • Package électronique ultra-complet

POINTS FAIBLES MV AGUSTA F4 2013

  • Électronique perfectible (feeling gaz et shifter)
  • Différences de comportement entre les motos testées
  • Navigation instrumentation peu intuitive
  • Prix de la F4RR (celui de l'exception ?)