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Paris, le 18 décembre 2013

Essai moto électrique : H-KER Electric Racer

Essai moto électrique : H-KER Electric Racer

Jamais à court d'idées électrisantes, la sympathique équipe française H-KER surfe sur la vague du vintage avec sa moto de type Café Racer produite à seulement trois exemplaires. Particularité de l'Electric Racer : son moteur électrique ! Premier contact.

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Prise de contact avec l'E-Café Racer français

Tout juste homologuée par l'Union technique de l'automobile du motocycle et du cycle (UTAC), puis immatriculée et assurée dans la foulée (certains assureurs disposent de grilles tarifaires spécifiques aux deux-roues électriques), l'Electric Racer a plutôt fière allure à sa descente du camion H-KER devant les bureaux de MNC.

Et immédiatement, son charme opère : plusieurs motards et scootéristes s'arrêtent pour poser des questions, tandis que les badauds des grands boulevards se retournent inlassablement.

Reprenant le groupe propulseur développant 35 ch et 61 Nm de la First, cette moto a quelque chose d'un puzzle dans sa conception. Modestement, son géniteur se décrit même plutôt comme un assembleur qu'un constructeur.

Ainsi, l'avant du cadre en treillis tubulaire "fait maison" vient se raccorder à un morceau de châssis de Yamaha YZF-R125, dont proviennent aussi le bras oscillant et les suspensions.

Les platines enserrant le moteur d'origine chinoise sont fabriquées par ADM, une société de mécanique de précision basée à Chartres, tandis que la batterie comprenant deux rangées de 36 cellules de lithium-ion est "fabriquée en Corée et assemblée en Californie", assure Adrien Huille. Quant aux freins, ils proviennent de France à l'avant (Beringer) et d'Italie à l'arrière (Brembo) : sacrément cosmopolite, le café !

Le rendu esthétique est réussi et les pièces de différentes provenances se marient plutôt bien visuellement. Pour ne rien gâcher, cette union profite d'une qualité de réalisation relativement correcte, à l'exception de quelques câbles baladeurs derrière la colonne de direction, de l'ajustement perfectible des plastiques ou encore des vis peu discrètes utilisées pour fixer les carénages.

Les proportions générales s'avèrent cohérentes et rendent la silhouette agréable à regarder, même si le placement très bas du moteur engendre une rupture de lignes moyennement flatteuse à l'oeil. Un carter pour le dissimuler - au moins en partie - aurait pu être avantageux, d'autant que ce moulin n'a rien de très sexy avec ses grosses ailettes de refroidissement, sa courroie d'entraînement façon "banc de scie" à droite et ses gros câbles gainés orange à gauche !

En selle, la position est assez radicale : les demi-guidons sont faiblement écartés et fixés assez bas, l'assise est haute (865 mm) et les repose-pieds replient sensiblement les jambes. Pour autant, l'ergonomie reste supportable et ne dépaysera pas vraiment les habitués du style Café Racer. Seuls bémols : les "bourrelets" de la jolie selle recourbée sont en chêne massif, tandis que son imposant "réservoir" (où se cache la batterie) est plus large à l'entrejambes que sur ses flancs.

Résultats : malgré un tarage de suspensions plutôt souple, l'Electric Racer H-KER tanne très vite le fessier, tandis que les genoux tentent en vain de se caler. Un tour de clé, une pression sur le traditionnel coupe-contact, puis sur le bouton de mise en tension (obligatoire pour l'homologation) installé sur une élégante plaque en alu sur le té de fourche et... rien !

Pas un bruit, aucune vibration ne viennent saluer la mise en marche du moteur électrique, provoquant chez l'habitué du "thermique" une certaine frustration doublée d'une petite inquiétude : est-il bien en route ce moteur ?! La réponse à cette question prend la forme d'un témoin vert au tableau de bord, signalant que la moto est prête à circuler. Alors gaz... ou plutôt "watts" !

Docilement, "l'E-Café Racer" s'insère dans la circulation, accompagnée par une sorte de chuintement discret et pas désagréable qui cesse dès que le moteur n'est plus sollicité. Dans un premier temps, il n'est pas rare de penser avoir calé lors d'un arrêt au feu !

Ensuite, on se prend à sourire en "écoutant" ce relatif silence d'où percent le roulement des pneus sur la chaussée, de la chaîne entraînant la roue mais aussi des plaquettes de freins sur l'étrier avant Beringer ! A l'inverse, certains bruits d'engrenage sont nettement moins harmonieux, surtout à basse vitesse. Selon Yves Kerlo, il s'agirait des "aimants qui tournent à l'intérieur du moteur".

En bon potentiomètre qu'il est, l'accélérateur offre une distribution de la puissance parfaitement calculée. Tournez la poignée d'un quart et le moteur de l'Electric Racer crache 25% de ses 35 ch, puis deux fois plus de puissance lorsque l'accélérateur est à la moitié de sa course, etc.

Plus réjouissant encore : les cahots et les hésitations ressentis sur le "filet de watts" l'an dernier avec le prototype de vitesse électrique ont complètement disparu.

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