Essai longue distance : 1400 km en duo avec la Road Glide Ultra

Sur le plan de la protection, la Road Glide Ultra n`a pas grand-chose à envier à sa "cousine" Electra Glide Ultra Limited, à quelques détails près : son pare-brise - d'une hauteur de 34 cm sur cette version "Ultra" - assure une déflexion irréprochable du buste, du casque et des épaules du conducteur.

Les remous et autres turbulences sont parfaitement contrôlés grâce à des ouvertures dans la bas de la bulle et des "tunnels" de part et d'autre des phares. Aucun phénomène de poussée dans le dos n'est à déplorer, même à très haute vitesse. Mention très bien pour le haut du corps... à l'exception des mains, totalement exposées.

Les jambes sont correctement protégées, mais pas suffisamment pour traverser une courte averse sans avoir l'extérieur des cuisses trempé, contrairement à certaines motos de cette catégorie comme la Victory Cross Country Tour. De même, les déflecteurs placés en bas du tête de fourche n'abritent pas totalement les genoux.

Le passager jouit globalement du même niveau satisfaisant de protection, bien que de légères turbulences apparaissent sur voies rapides à 130 km/h (juste au-dessus de 3000 tr/m en 6ème) en fonction de sa taille. L'extérieur de ses jambes, écartées autour du pilote, se trouve aussi du même coup plus exposé. Par temps froid ou pluvieux, l'invité sera le premier à réclamer un arrêt pour enfiler un vêtement de pluie !

En termes d'aspects pratiques, la Road Glide Ultra met les petits plats dans les grands : prise 12 V sous le vide-poche gauche et dans le top-case, câble USB dans le vide-poche droit pour recharger la plupart des appareils électroniques, régulateur, démarrage sans clé (transpondeur), instrumentation "Ultra" complète comprenant entre autres le rapport engagé, la jauge à essence, deux trips, l'heure, la température de l'air... Le tout à faire défiler depuis le guidon (voir la liste complète des infos en page 4).

De série, l'américaine se dote de la dernière génération de plateforme multimédia, dont l'énorme écran couleur de 16,25 cm - une vraie tablette ! - affiche les données du GPS et de la sono embarquée. Très facile à prendre en mains grâce à des joysticks placés sur chaque commodo, cette "Boom Box" peut se raccorder par Bluetooth à un Smartphone, pour faire défiler au tableau de bord vos playlists musicales mais aussi votre liste de contacts !

Comme dans une voiture équipée d'un dispositif mains libres, passer ou recevoir un coup de fil ou dicter un texto devient d'une simplicité enfantine... de préférence à l'arrêt selon l'humble avis de MNC même si c'est possible en roulant. On préférera - de loin ! - activer la fonction d'envoi automatique d'un texto aux personnes cherchant à vous joindre, pour les avertir que vous êtes au guidon !

Comme lors de nos essais de l'Electra Ultra Ltd et du trois-roues Tri Glide Ultra, MNC reste stupéfait par les qualités de cette installation sophistiquée, qui brille par son fonctionnement globalement intuitif mais aussi la puissance délivrée par ses haut-parleurs (2 à l'avant, 2 à l'arrière).

Les tonalités de la musique restent parfaitement audibles jusqu'à 100 km/h, ce qui est loin d'être le cas sur les autres sonos du marché. En revanche, si la puissance disponible couvre les bruits aérodynamiques au-delà de 110/120 km/h, le son perd trop en clarté pour rester agréablement audible. L'Electra et le Tri Glide faisaient mieux en la matière, sans doute avantagés par leur protection un cran supérieure.

Notons toutefois que cet excellent système n'est pas exempt de possibles ratés : sur notre moto d'essai, la radio ne fonctionnait pas - impossible de changer les fréquences - et le GPS affichait des données incomplètes (pas d'affichage du kilométrage ni du temps de trajet), voire contradictoires. Ainsi, le premier itinéraire paramétré sans autoroute (de manière un peu fastidieuse, via les sous-menus) nous a menés directement... sur l'autoroute !

Par ailleurs, la fonction d'ajustement du son en fonction de la vitesse était défaillante, tandis que celle s'occupant de la gestion automatique de la luminosité s'est montrée peu réactive. Pas en mesure de corriger tous ces bugs avant notre départ, Harley-Davidson France nous a assurés qu'ils étaient dus à un besoin de mise à jour...

Toutes ces fonctions étant réglables via l'écran tactile et au guidon, les commodos se trouvent assez "chargés". A ce titre, MNC regrette un certain manque de logique à l'origine de certains cafouillages. L'exemple le plus frappant concerne la commande de phare, de forme et d'aspect identique à celle de l'avertisseur située juste à côté.

De nuit, klaxonner bruyamment - une péniche est plus discrète ! - en voulant passer de code à phare ou inversement est fréquent... Des commandes rétro-éclairées, comme sur certaines Ducati ou KTM, auraient été tout indiquées pour améliorer l'identification de ces boutons en conduite nocturne. A bon entendeur...

Côté droit, c'est la même chose entre le coupe-contact et les warnings, similaires et côte à côte : gare à ne pas les inverser dans les bouchons ! Le "problème" est connu puisque H-D France nous a confié que certains propriétaires - pourtant expérimentés - avaient déjà coupé le moteur en voulant enclencher les warnings sur le périphérique ! Bonjour, le coup de stress...

Enfin, dernier détail "ergono-pratique" : si l'on apprécie la présence d'un sélecteur double branche pour changer les rapports, l'absence de réglage d'écartement sur les leviers de frein et d'embrayage est préjudiciable. D'autant que l'un comme l'autre se trouvent relativement éloignés du guidon et durs à actionner... Séances de muscu assurées pour les petites mains !

Emportez le superflu, en plus de l'essentiel !

Concernant la bagagerie, la Road Glide Ultra récupère le Tour Pack de l'Electra, constitué d'un vaste top-case à l'intérieur duquel tiennent deux casques intégraux et où se trouve une classieuse pochette en cuir pour transporter des papiers. Pas très larges mais profondes, les valises rigides se referment sur deux paires de bottes et des gants de moto : pratique pour se promener "léger" une fois arrivé à destination.

En revanche, si l'ouverture et la fermeture de cette bagagerie a énormément gagné en facilité (le petit levier des valises se manipule aisément d'une seule main), on regrette qu'un verrouillage centralisé ne soit pas disponible sur une moto de ce standing. Ce système utilisé notamment sur certaines motos BMW est uniquement proposé sur les encore plus luxueuses CVO...

Par ailleurs, les vide-poches ne sont pas des plus pratiques, car trop profonds à gauche et non verouillables des deux côtés. A chaque arrêt, pensez à reprendre vos objets précieux comme le téléphone... ou la carte de bancaire qui glisse systématiquement tout au fond de l'espace gauche (astuce MNC : placer la carte sur un chiffon doux résoudra ce problème) !

En outre, leur système de fermeture automatique contraint à utiliser deux mains : l'une pour tenir le capot ouvert, l'autre pour attraper l'objet convoité. Pas très pratique, tout comme le bouchon d'essence certes recouvert d'un magnifique capot chromé mais dépourvu de charnières...