Essai longue distance : 1400 km en duo avec la Road Glide Ultra

Comme dans un fauteuil ! La selle du pilote - dont le cuir et les coutures sont de très haute qualité - offre un confort exceptionnel, forte d'un excellent compromis entre moelleux et maintien et d'un soutien lombaire à l'avenant. Large, elle reste néanmoins accessible grâce à sa hauteur "Ultra" réduite de seulement 699 mm.

Assez écartées au niveau des genoux par le réservoir ventru, les jambes s'allongent naturellement - et sans excès - vers l'avant afin de poser les pieds sur les long marchepieds, dont l'inclinaison horizontale est parfaitement calculée. Les contraintes sur les membres inférieurs restent minimes et l'agrément est total, même après plusieurs centaines de kilomètres d'affilée.

Seul ombre au tableau : le filtre à air vient au contact du genou droit, renforçant la gêne engendrée par les dégagements de chaleur ressentis uniquement à basse vitesse. A croire que cette magnifique boîte à air chromée et grillagée expulse parfois de l'air - chaud - au lieu d'en aspirer !

Côté droit toujours, la pédale de frein est trop verticale, ce qui demande de redresser la pointe du pied pour l'actionner. Assez dure, elle commande un dispositif balèze, comme souvent sur les motos customs : un étrier 4-pistons et un disque de 300 mm, désormais relié avec l'avant (double disque de 300 mm et étriers 4-pistons également). Ce couplage électronique est géré par le nouveau système "Reflex", qui répartit très efficacement les pressions dès 45 km/h.

Au niveau du guidon, l'agrément est plus mitigé... Sur des parcours de courtes et de moyennes distances, sa largeur importante et ses extrémités recourbées n'induisent pas vraiment d'inconfort. Mais par la suite, son dessin un rien torturé fatigue : les épaules commencent à souffrir en raison de l'important écartement des bras, auquel s'ajoute la position non naturelle des avant-bras, légèrement redressés vers le haut.

Cherchant à tendre les bras pour soulager cette contrainte, le pilote tend naturellement à se porter vers l'arrière, empiétant du même coup sur l'espace dévolu au passager. Contre toute attente, l'invité(e) se retrouve alors un peu à l'étroit, tassé(e) par le pilote vers son dossier fixé au top case : un comble au regard du gabarit "Ultra" généreux de la moto (presque 2,60 m de long !).

Dans la mesure où notre équipage affiche des mensurations moyennes, voire menues (1m75 devant, 1,60 m derrière et moins de 130 kg au total), cette donnée ergonomique est à prendre en compte pour les grands gabarits... A noter qu'au-delà d'un écart de taille de 10 cm, l'invité(e) a du mal à voir la route au-dessus du casque du pilote.

Autres reproches à adresser à l'espace arrière : les accoudoirs sont trop hauts pour y poser les avant-bras. En réalité, ils servent surtout à maintenir le buste du passager. Faute de poignées de maintien, celui-ci doit poser ses mains sur ses cuisses : rien d'inconfortable, mais ce n'est pas le plus sécurisant. Sans compter que rien n'est prévu pour réchauffer ses mains : pas de poignées, donc pas de poignées chauffantes !

Dans le même esprit, MNC trouve discutable qu'une moto de ce prix et de cette catégorie fasse l'impasse sur des sièges chauffants. Proposés en option à 1053,30 euros, ces équipements apparaissent pourtant très utiles, tout comme les poignées chauffantes à l'avant, disponibles en option pour 255,30 euros. Tous les bikers ne rident pourtant pas en Floride ou sur la West Coast...

La Road Glide Ultra se rattrape avec une qualité d'assise et de dossier d'un niveau incroyablement élevé à l'arrière, ainsi que des marchepieds passager bien placés. Comme toutes les motos équipées d'autant de bagagerie, elle demande de la courtoisie : c'est à l'invité(e) de prendre place avant le pilote, à moins d'être capable de passer la jambe au-dessus des valises rigides et de l'imposant top-case !