Essai Kawasaki VN1700 Voyager : fausse jumelle

Contre un chèque de 20 199 euros, le "biker" dispose d'un équipement de série ultra complet. C'est notamment sur ce point que la Japonaise se démarque de l'Américaine : sous ses yeux, le nouvel acquéreur dispose d'une instrumentation très riche en informations.

Le tableau comprend quatre écrans analogiques et un écran digital central parfaitement lisible : compte-tours, vitesse, témoin de rapport engagé, horloge, 2 trips partiels, conso moyenne, autonomie restante... Il ne manque que la température extérieure.

Le système audio (de série) dispose de deux haut-parleurs et intègre une radio ainsi qu'une prise auxiliaire permettant de brancher son iPhone ou son iPod. Attention, une petite poussée de fièvre est à prévoir chez les allergiques aux pommes : la Verte est "Apple only" et nécessite de sélectionner, dans le catalogue accessoires Kawa', un adaptateur "jack" pour relier tout autre MP3.

Côté rangement, il n'y a vraiment pas de quoi se plaindre : la capacité d'emport est au rendez-vous puisqu'on range deux casques de type intégral dans le top-case (50 litres) et que les valises contiennent chacune 38 litres.

À l'avant, on trouve deux vide-poches verrouillables. On regrette simplement que la prise allume-cigare ne soit pas logé dans celui de droite. Située à l'extérieur, elle est trop exposée aux intempéries.

Zéro faute en revanche du côté du régulateur de vitesse : il s'enclenche et se gère aisément à partir du commodo droit. Observons que les ingénieurs japonais ont tenu à empêcher tout blocage de la vitesse au-delà de 137 km/h, soit la vitesse maxi autorisée sur autoroute (marges compteur et radar inclus).

Au chapitre de la sécurité active, on trouve un dispositif de freinage très efficace baptisé K-ACT. Ce système de couplage coactif, épaulé par un ABS, permet de répartir la force de freinage entre l'avant et l'arrière selon la pression faite sur le levier de frein ou la pédale, la vitesse du véhicule, etc.

En pratique, l'ensemble offre un bon feeling qui permet de doser correctement chaque freinage, et la puissance est tout à fait satisfaisante... ce qui est rassurant lorsqu'on doit stopper d'urgence les 500 kg de l'ensemble moto + pilote + bagages !

20 199 € (presque) tout compris

À l'inverse, la puissance du moteur se révèle un peu faiblarde. Le gros bicylindre de 1699 cc (102 x 104 mm) ne développe que 73 ch à 5000 tr/min et manque cruellement de caractère ! On dispose d'un bon couple au démarrage comme à bas régimes (136 Nm à 2 750 tr/min), mais au-delà il peine à répondre.

À défaut d'être démonstratif, le moteur reste efficace lorsqu'on le sollicite à bon train, mais une meilleure répartition du couple aurait permis de moins solliciter la boîte et donc de moins consommer. La consommation pouvant atteindre les 10 l/100 km et le réservoir contenant 20 litres de carburant, l'autonomie se restreint à moins de 200 km...

On favorisera donc les belles nationales et leurs grandes enfilades plutôt que les petites départementales et leurs portions vraiment sinueuses où le moteur doit être constamment sollicité. Évidemment, la VN1700 préfère les voies rapides qu'elle avale à bon rythme sans que son pilote ne ressente la moindre fatigue, notamment grâce à la bonne protection du pare-brise.

Calée à 135 km/h compteur, la VN1700 est capable de rallier Elancourt (78), siège de Kawasaki France, à la mer en moins de deux heures. Les rafales de vent qui augmentent progressivement incitent à la prudence, surtout lorsqu'elles soufflent latéralement : à l'instar de la Goldwing ou de l'Electra Glide, la Voyager n'aime pas se prendre des vents...

En descendant de moto, le constat est sans équivoque : cette Kawa offre un sacré "Konfort" ! Les sièges rembourrés, le dosseret pour le passager ou encore les commandes à double bascule (pointe ou talon) offrent une position détendue et relax, tandis que le sixième rapport surmultiplié permet d'économiser en essence sur les voies rapides.

Bien que la Kawasaki VN 1700 voyager joue dans la même cour que la Harley Electra Glide, la Japonaise aborde le voyage à deux-roues avec une approche légèrement différente. Aussi jolie que bien finie, elle assure en termes de tenue de route, de confort et de plaisir de conduite. En outre, la Voyager bénéficie d'un équipement complet et d'une technologie embarquée qu'on ne retrouve nulle part ailleurs pour "seulement" 20 199 euros.

Le seul gros point noir de cette Kawasaki concerne son moteur, qui manque de punch à mi-régimes. Ce défaut se fait remarquer sur petites routes, un peu moins heureusement lors des trajets autoroutiers... dont elle raffole ! Son poids conséquent et la lenteur de sa boîte sont un peu moins pénalisants.