Essai Honda Vision : un scooter pas si petit que ça ?

Présenté en mai (lire MNC du 13 mai 2011 : c'est déjà 2012 !), le nouveau scooter Honda Vision arrive ces jours-ci dans les concessions françaises. Bien que ce petit scooter fabriqué dans l'usine chinoise de Honda à Guangzhou vise avant tout la clientèle des pays émergents - émergés ?! -, Honda France développe plusieurs arguments pour tenter de séduire la clientèle française.

Car les Français, après avoir timidement reçu le S-Wing, ont craqué en masse pour son petit frère PCX et pourraient bien réserver le même type d'accueil au benjamin de la famille ! "Le marché 125 en France est à la fois en perte de vitesse et difficile à cerner", remarque Christophe Decultot, DG de Honda France qui a prévu de livrer 1200 Vision sur les douze prochains mois.

Les arguments de vente de cette nouveauté 2011 - ou 2012, il n'y a plus de saison ! - sont multiples : compact, manoeuvrable et pratique, confortable pour le conducteur comme pour le passager et - avant tout - abordable à l'achat et économique au quotidien.

Finalement affiché à 1 890 euros, le Vision compte effectivement parmi les scooters de plus de 50 cc - on n'ose dire "scooter 125" - les moins chers du marché. Pour autant, le NSC 110 Vision ("NSC" pour New Standard Commuter) est loin d'être un scooter au rabais !

Certes, il reprend la cylindrée de son prédécesseur Lead, soit 108 cc, et se déleste même du système de refroidissement liquide de son aïeul. Mais c'est cet abandon - en partie - qui lui permet de flirter avec la barre des 100 kg tous pleins faits : 102 kg exactement sur la balance Honda contre 114 kg pour l'ancien Lead, 124,4 pour le PCX et 156 pour le S-Wing !

Esthétiquement, le Vision ne dénote pas avec le reste de la production Honda et la qualité de finition est au rendez-vous : les plastiques sont correctement ajustés, les clignotants bien intégrés au carénage, le bloc moteur soigneusement ouvragé et les nouvelles roues de 14 pouces lui confèrent une belle prestance. Seules les vis du tablier et de l'habillage du guidon font vraiment "cheap"...

Sous le franc soleil des bords de Marne, en région parisienne, les lignes du carénage ressortent mieux sur le coloris gris que sur le blanc. La version noire n'était pas disponible lors de cette présentation "en dynamique", mais elle l'est dans les concessions, contrairement à la version rouge que Honda France ne préfère pas importer, de peur de ne pas écouler les stocks...

Comme sur l'ancien Lead, on note la présence du système de freinage combiné CBS : "le levier droit actionne les deux pistons extérieurs de l'étrier du disque avant, tandis que le levier gauche actionne le piston central du frein avant de 220 mm en même temps que le tambour arrière de 130", nous rappelle Sébastien Pernel.

Le responsable presse Honda France nous apprend également que l'injection électronique du Vision a été simplifiée par le département Recherche et Développement de Honda, mais là encore il ne s'agit pas d'utiliser sur ce véhicule d'entrée de gamme des méthodes archaïques. "Sur le NSC 110 Vision, le système PGM FI n'utilise plus que cinq capteurs au lieu des 7 ou 8 habituels, car les ingénieurs ont réussi à combiner leurs fonctions. Cette version avancée est appelée à équiper les futurs modèles Honda, y compris les scooters de plus grosse cylindrée", souligne-t-il. D'un point de vue technique donc, le monocylindre deux soupapes à refroidissement par air du Vision n'est pas si vieillot que ça.

Cependant, pourquoi ne pas avoir choisi un type de motorisation plus simple encore : le 2-temps ? "Le cycle 4 temps s’imposait philosophiquement, mais aussi parce qu’il était le seul à garantir efficacité et silence de fonctionnement", explique le constructeur. "En faisant le choix d’un refroidissement par air, les motoristes se sont automatiquement affranchis des contraintes de poids et de complexité associées au radiateur et au système de pompe à eau". CQFD...

La partie cycle est tout aussi basique : cadre tubulaire en acier compact, petite fourche télescopique hydraulique et amortisseur excentré monté sur le bloc moteur. Que demander de plus pour vadrouiller en ville ? Des warnings, peut-être : ils sont absents sur ce scooter pourtant voué à remonter tout-dou-ce-ment les bouchons urbains...

Au niveau des commodos, on se fait d'ailleurs piéger au début par l'inversion du klaxon (en haut) et des clignotants (en bas). Aucun problème en revanche pour le démarreur et la commande du phare, logés à leur place habituelle.

Sur le guidon toujours, le tableau de bord parait un peu triste et on regrette l'absence d'un trip partiel, mais la vitesse et la jauge à essence - attention, son aiguille monte très lentement lors de la mise en route du scooter - sont parfaitement lisibles.