Essai Honda CRF250M : du SM A2 !

Haute de prime abord, la selle de la CRF250M située à 855 mm du sol (20 mm de moins que la "L") est assez facile à enfourcher. Le poids du pilote fait ensuite sensiblement descendre la moto et permet de poser les deux pieds à terre grâce à des suspensions qui demeurent souples.

La position est droite, les jambes légèrement fléchies, et l'on voit loin, très loin. Il faut juste s'habituer, sur ce type de machine, à s'avancer très près du réservoir afin de bien prendre les commandes en main. C'est aussi ça, le style supermotard !

En démarrant le monocylindre, on découvre un son assez discret et pas forcément en adéquation avec son look sportif. Cela conviendra parfaitement aux citadins désireux de ne pas réveiller tout l'arrondissement, tandis que les plus frustrés pourront remplacer le silencieux d'origine par un adaptable (pour le moment, cette pièce n'est pas prévue au catalogue Honda).

La moto est bien en main au bout de quelques virages seulement. Malgré un centre de gravité assez haut, sa légèreté (145 kg) et son agilité facilitent la mise sur l'angle. Et bien que le revêtement de la piste n'inspire pas confiance, les pneus d'origine sont incroyablement efficaces et offrent une belle maniabilité en plus d'un très bon grip.

Côté moteur, MNC s'attendait à ce que la puissance ne soit pas démonstrative... et nous ne sommes pas surpris : le petit 4-temps et sa boîte à 6 vitesses héritent d'une transmission finale un poil longue.

La démultiplication de la CRF trouvera sûrement plus sa place sur route afin de conserver une possible vitesse de pointe de 140 km/h. Car sur notre circuit particulièrement lent, même les deux premiers rapports ne nous extraient que difficilement des courbes !

La solution - pour ce type d'usage "sportif" - sera donc d'ajouter quelques dents à la couronne ou d'en faire sauter une au pignon, de manière à privilégier l'accélération au détriment de la vitesse de pointe... et de la consommation d'essence !

L'autre solution consiste à conduire la moto à la façon supermotard comme nous l'a démontré Martin, pilote Honda. Au programme : grosses glisses, gros travers, gros freinages... à côté, MNC se traîne lamentablement ! C'est évident, la CRF250M a du potentiel qui nécessite un certain bagage en termes de pilotage pour être correctement exploité.

Cela ne nous a pas empêché de profiter du côté très joueur de la CRF. Bien que son moteur soit trop linéaire, l'accélération reste convaincante et la boîte de vitesses est parfaite pour jouer du sélecteur. Quant à ses suspensions à grands débattements et à son puissant freinage, ils s'accordent finalement assez bien lorsqu'on commence à forcer le rythme. C'est stable, précis et facile, même pour ceux qui débutent sur ce type de moto.

Disponible en concessions Honda dès le mois de juin au prix de 4 740 €, cette CRF250M au style Supermotard vise clairement une clientèle jeune et citadine. Et si elle correspond bien à la norme de permis A2, il lui reste à convaincre les débutants qui lorgnent sur des motos de cylindrée supérieure pour un prix à peine plus élevé (Honda NC700S à 4 990 € en prix promotionnel, par exemple).

Pour séduire, la CRF250M dispose d'une très bonne qualité de fabrication, d'une remarquable facilité de prise en main, d'une agilité extrême et d'une sobriété moteur appréciée en ces temps de récession. Ces atouts inciteront-ils les jeunes permis à la choisir pour vadrouiller en ville, voire pour s'adonner aux joies de la piste ?... Affaire à suivre sur MNC : restez connectés !