Essai Honda CBR250R : une vraie petite sportive !

Les présentations entre l'essayeur et la moto ainsi faites, le tempo s'accélère rapidement. Disponible voire vaillant pour un petit mono 4-temps, le moteur de la CBR250R offre une allonge appréciable : le rupteur n'intervient en douceur qu'à 10750 tr/min, soit 250 tours après que l'aiguille a dépassé la zone rouge.

L'utilisateur, même "chaud bouillant", ne montera toutefois pas au-delà des 10000 tr/min. Théoriquement, l'engin donne son maximum (26,4 ch pour rappel) 1500 tours plus tôt ! Pour rouler à un bon rythme, on se contente donc de conserver le régime moteur entre 5000 et 9000 tr/min.

En duo, l'enthousiasme du moulin est à peine entamé, tandis que sa douceur d'utilisation séduira les passagers les moins aguerris. Ceux-ci se cramponneront d'une main à l'une des poignées passagers (dignes de celles des accueillantes CBF) et de l'autre au réservoir. Seules les vibrations interviennent au niveau du fessier haut dans les tours.

Côté partie cycle, le châssis double poutre en acier - renforcé par une série de tubes transversaux, les Japonais y tiennent ! - possède une rigidité appréciable qui permet d'attaquer les courbes avec entrain. Afin de "réduire les vibrations dans le cadre", l'avant du moteur est monté via des supports. Et force est de constater que la CBR250R ne fourmille qu'à hauts régimes.

La fourche de 37 mm (non réglable) absorbe convenablement les chocs petits et grands, mais surtout elle ne plonge pas excessivement lors des freinages. Un bon point comparé à celle de la 125 qui se montre bien plus volage.

L'amortisseur arrière de la CBR250R est monté sur biellettes, d'où l'appellation "Pro-link"... et son excellente prestation sur les routes plus ou moins bien entretenues de la région de Séville ! Certes, la puissance à transférer au sol est loin d'être hallucinante, mais la capacité de la petite - moyenne ? - Honda à dévorer les courbes l'est bien plus !

Calé à 120 km/h compteur - les Espagnols sont désormais limités à 110 sur l'autoroute -, le pilote peut faire défiler les kilomètres sans se fatiguer et sans épuiser le monocylindre. On pourra même prendre 40 km/h supplémentaires sans forcer, à condition de se recroqueviller soigneusement derrière la bulle qui ne protège que le buste en position "normale".

En jouant finement du phénomène d'aspiration avec ses camarades de virée, on frôle les 170 km/h. Tracté par un CBF600, un collègue égyptien aurait vu s'afficher sur son compteur le nombre de 177. Or à cette vitesse "pharaonesque", le rupteur n'est pas encore tout à fait atteint.

Sur les "autobahn" espagnoles, la CBR250R finit de convaincre Moto-Net.Com. Cette nouvelle Honda CBR250R est une vraie petite sportive : son gabarit flatte l'ego des grands sans désarçonner les petits, son comportement sur route est sain, et son mono est aussi souple qu'entraînant.

Quant au freinage, si nous n'avons pas pu tester le système standard, on peut se fier à l'expérience de Honda. L'ABS combiné est tout simplement irréprochable : très peu sensible lors de son activation, il offre un mordant et une puissance en pleine adéquation avec le poids et les prestations de la moto.

Proposée à 3990 € à partir du mois d'avril dans le réseau Honda Moto en deux coloris (bleu/blanc/rouge "HRC" ou noir "furtif"), elle permettra aux motards français qui ne jurent pas uniquement par la cylindrée indiquée sur le réservoir de se faire rudement plaisir sans se ruiner, tant au niveau de l'achat que de l'essence, de l'entretien et de l'assurance.

En outre, les excursions sur circuit ne seront pas à exclure ! "Il est vrai que l'image de cette cylindrée en France n'est pas bonne. Nous réfléchissons donc à organiser une coupe de marque, car cela reste le meilleur moyen de prouver la qualité du produit et de le faire connaître", nous glisse Christophe Decultot, DG de Honda France.

Enfin, le Moto GP pourrait lui donner un petit coup de pouce supplémentaire puisque dans un an seulement, les Moto3 entreront en piste au sein du grand Continental Circus ! Certes, les protos n'auront rien à voir avec les motos de production : leur mono de 81 mm d'alésage maxi (76 mm pour cette CBR) prendront plus de tours et développeront plus de puissance. Mais après tout, les Aprilia ou Honda de GP n'avaient rien de commun avec les RS et NSR 125 du commerce...