Essai Honda CB500F : la légende est de retour

Une chose est sûre, cette nouvelle Honda CB500F est d'une extrême facilité ! Sa prise en mains est instantanée, comme nous avons pu le constater lors de cette présentation presse en Espagne. Et pour cause : alors que notre périple devait nous emmener à l'assaut des montagnes, il a été modifié à cause d'une neige encore trop abondante sur les hauteurs... En baptisant son coloris blanc "Himalayas", Honda ne pensait pas si bien dire...

C'est donc sur une route sinueuse et surchargée d'automobilites à la conduite "olé olé", en bord de mer, près de Tarragone, que nous prenons les commandes de cette nouvelle CB500F. Le constat est sans appel : cette nouvelle moto répond à la philosophie de la première CB sortie en 1993 !

Cette nouvelle Honda est l'archétype du roadster basique, sans artifices, dont le but est d'offrir une accessibilité à tous et à toutes, le tout avec un côté ludique. Le bras de levier offert par le guidon droit facilite d'autant les manoeuvres.

Le contrat est bel et bien rempli : au guidon de la CB500F, on se sent très rapidement "comme à la maison". C'est le cas de la majorité des Honda, mais il faut féliciter le premier constructeur mondial pour cette nouvelle réussite.

Le moteur se montre docile dès les premiers kilomètres. On n'est évidemment pas surpris par les 47 chevaux du bestiau qui offrent une montée en régime très linéaire. D'ailleurs, il manque à la nouvelle la fougue de la première CB.

Mais globalement, le moteur reste disponible et volontaire. Et tout n'est pas perdu puisque qu'on retrouve aujourd'hui une sonorité assez semblable à celle de l'ancien modèle. Un surprise plutôt chouette, compte tenu des 20 ans qui séparent les deux motos et les normes de pollution de plus en plus drastiques !

Côté utilisation, le twin offre une bonne disponibilité dès 1500 tr/min sur les premiers rapports. En 5ème et 6ème en revanche, il faut veiller à ne pas descendre en dessous de 2500 tr/min sous peine de faire cogner la mécanique.

Au-delà, le moulin fait son job et le fait bien : il y a du couple, la puissance est progressive et c'est suffisamment convaincant pour ne pas avoir la désagréable impression de "faire du sur-place" malgré ses 471 cc. Ce qui surprend même pour cette petite cylindrée, c'est son allonge !

Le petit bicylindre en ligne grimpe jusqu'à 9500 tr/min avant le rupteur, autorisant à fond de six - sur circuit bien évidemment - une vitesse de pointe 189 km/h !

Face à la Honda NC700 dont le moulin rupte à 6 500 tr/min en boîte mécanique, ce souffle pourrait faire la différence. Le caractère plus joueur de la CB500F sera un atout à ne pas négliger lors de l'achat de l'un ou l'autre des roadsters Honda.

Ce tempérament, elle le doit aussi - et surtout ?! - à son poids. Car avec ses 192 kg tous pleins faits, la CB500F se révèle plus amusante que la NC700S, qui pèse 215 kg dans sa version C-ABS !

Menée à bon rythme sur les routes espagnoles, la petite Honda fait également preuve d'une belle stabilité. Notons que les Metzeler Roadtec Z8 lui facilitent bien la tâche : malgré des températures assez proches de zéro, les pneus allemands arrivent à chauffer et coller au tarmac.

De quoi se livrer à une belle arsouille, gentille mais très honorable pour une moto de ce type! Le comportement de la CB rappelle par certains côtés celui d'une Kawasaki ER-6 : le train avant de la Honda n'est pas aussi incisif et précis, mais il reste rassurant à placer du moment qu'on ne brusque pas les choses.

Pour une fourche "traditionnelle", le résultat est donc loin d'être ridicule. L'ensemble est bien équilibré et les suspensions s'accordent bien entres elles, en tout cas sur route pas trop dégradée.

Enfin, le freinage ABS est sans surprise : prévenant et progressif pour le débutant, il manque de puissance et se déclenche trop vite pour les plus sportifs. "Sportif", l'agrément de la boîte l'est aussi. Car avec des pièces semblables à celle de la CBR600RR, il fallait se douter que la sélection des rapports se ferait sans difficultés !

Verdict

Alors ? Basique ou sportive la CB500F ? Un peu des deux... On a donc le choix ! Car si son moteur n'est pas un foudre de guerre et correspond avant tout aux attentes d'une clientèle débutante et/ou citadine, son châssis très léger et très maniable lui ouvre les portes d'un monde plus fun.

Avec seulement 47,5 ch mais un poids tous pleins faits limité à 192 kg, la nouvelle petite Honda fait preuve d'une maniabilité plaisante en ville comme sur route. Son grand guidon, son rayon de braquage correct et sa positon de conduite devraient faciliter la vie à un panel d'utilisateurs néophytes ou plus aguerris.

De plus, si son moteur paraît trop linéaire, son allonge et sa souplesse d'utilisation sauront convaincre les plus "frustrés" du permis A2. Bien que la Honda CB500 soit fabriquée dans un but purement économique, à 5590 € ce n'est pas du luxe d'avoir aussi une moto solide, à la fois amusante et simple à utiliser chaque jour !