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Paris, le 29 mars 2013

Essai Harley-Davidson Breakout : Softail hardass

Essai Harley-Davidson Breakout : Softail hardass

Harley-Davidson lâche un tout nouveau modèle en 2013 : le Breakout. Tout en muscle, ce Softail se destine aux bikers expérimentés, avides de sensations fortes, soucieux de leur image... et qui ont raté la version CVO il y a quelques mois ! Premier essai.

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La Breakout fait des étincelles

Les 90 km/h réglementaires sont atteints en une poignée de secondes, soit scru-pu-leuse-ment le même temps que prennent les zygomatiques pour se tendre au maximum ! Ces derniers se crispent toutefois lorsque le régime moteur dépasse les 3500 tr/min.

Passé ce cap, des vibrations trop importantes s'emparent des mollets - notamment le droit, secoué par le filtre à air - et les cuisses. On préfère alors enclencher le rapport supérieur, ce qui s'avère être un choix judicieux puisque la valeur de couple maxi (130 Nm) est estimée par Harley-Davidson à 3000 tr/min.

Rien ne sert donc d'affoler le compte-tours digital, et encore moins d'aller chercher le rupteur qui intervient au-delà des 5000 tr/min. D'ailleurs, plutôt que de repérer avec exactitude et inutilement cette valeur limite, Moto-Net.Com a préféré continuer à prendre son pied entre 2000 et 3500 tr/min.

Prendre son pied... et limer ses talons de bottes ! Très stable sur l'angle, la Breakout met rapidement son pilote en confiance, si bien que les ergots des repose-pieds lèchent - trop - vite le bitume... et s'y plantent lorsque le motard journaliste insiste trop lourdement. La majorité des motos d'essai en étaient ainsi dépourvus...

Après la gomme des repose-pieds puis leur métal, c'est à la pédale de frein à droite et, plus embêtant encore, au carter moteur à gauche que l'on finit par s'attaquer... Heureusement, la levée du repose-pied offre un excellent repère - comme le genou du pistard ! - qui permet de réguler sa prise d'angle et sa vitesse en courbe.

Le centre de gravité placé très bas facilite les mise sur l'angle et le pneu de 240 mm n'handicape pas tant que ça la maniabilité de la Breakout. Il n'y a guère que sur les changements d'angle rapide que le pilote doit jouer des épaules. Pour le reste, l'inclinaison du buste dans les virages suffit à coucher la moto.

On ne peut s'empêcher de regretter le manque de garde au sol, car ce dragster ne s'en tire pas si mal dans le viroleux... Demandez plutôt à ce pauvre païlote de Daytona 675, atomisé, déboîté, séché sur place, humilié... doublé par une horde de Breakout sauvages dans la descente du Castelet !

En acceptant de prendre un peu plus d'angle, on imagine que cette Harley-Davidson pourrait suivre sans trop de mal une Vmax. Il lui faudrait en revanche gagner en maniabilité pour prendre la roue d'un Diavel... "Attention, Ducati propose une moto à mi-chemin entre le roadster et le custom", nous avertit le boss de Harley France, "alors que notre Breakout est un pur custom !"

Accelerating hard, braking bad

Impressionnante à l'accélération, frustrante en virage, la Breakout est un peu "légère" question freinage. Les motards habitués à rouler sur un roadster, pas nécessairement sportif, seront sans doute étonnés par le manque de puissance du frein avant.

Le simple disque a beau être mordu par un étrier 4-pistons, il n'arrive pas à stopper efficacement à lui seul la bête lancée à grande vitesse. Le constat est naturellement plus frappant en descente, où les freinages tardifs doivent être calculés avec précision... et sang froid.

Le frein arrière - aussi important que le frein avant sur ce type de moto, sinon plus ! - se montre un peu plus mordant que son camarade de devant. Le dosage avec la pédale est également plus aisé qu'avec le levier, qui demande une poigne virile pour en tirer le meilleur.

Quasiment impossible à déclencher à l'avant, l'ABS (de série) intervient de manière un peu trop brutale à l'arrière. Sur le sec heureusement, le système se montre discret et il y a fort à parier que les utilisateurs du Breakout ne s'en plaindront pas... surtout s'il leur sauve la mise ne serait-ce qu'une fois sur le mouillé !

De retour vers Marseille, les longs bouts droits permettent de cruiser plus calmement à 100 km/h. Sur le dernier rapport (un petit témoin lumineux "6" s'allume en vert !), le Twincam 103B ronronne à moins de 2300 tr/min.

Le confort de selle est validé au terme de notre boucle de 160 km, il est vrai entrecoupée de plusieurs pauses dont un long déjeuner. La position pour le moins originale sur la moto se révèle tout aussi soutenable sur de moyennes distances.

Seul les bras placés un peu haut fatiguent à la longue. Cette sensation augmente en cas d'arsouille sur petites routes, ou de bouchon en centre-ville. Le bras gauche est plus exposé en raison de la commande d'embrayage dure. Certes, on peut s'en passer en montant soigneusement les régimes, mais elle demeure indispensable pour rentrer les vitesses.

La moto mériterait également une boîte plus rapide et une course du sélecteur plus courte... mais ça se saurait si la vitesse de passage des rapports - et des passages en courbe ! - figurait parmi les priorités des fans de Harley, non ?!

Dernier point que Moto-Net.Com n'a malheureusement pas pu contrôler : la consommation d'essence. Menée à vive allure sur l'ensemble de notre parcours, la Breakout a indubitablement consommé plus que les 5,6 l/100km annoncés par le constructeur mais n'a - heureusement - pas englouti les 18,9 litres de carburant contenus dans le réservoir. MNC devra donc reprendre le guidon de la Breakout... mais une rouge cette fois, car elle a vraiment un look d'enfer !

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle d'origine
  • Parcours : 160 km
  • Routes : petites routes essentiellement
  • Pneus : Dunlop D408F (Av)et D408 (Ar)
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS BREAKOUT

  • Look d'enfer (rouge surtout...)
  • Confort insoupçonné
  • Moteur infatigable

POINTS FAIBLES BREAKOUT

  • Garde au sol trop frustrante
  • Commande d'embrayage dure
  • Tarif élevé