Essai Dunlop SportSmart 2 : une excellente piste pour la route !

Premier atelier pour vérifier les progrès annoncés par Dunlop : un test sur route de près de 300 km entre Albaret-Sainte-Marie (48) et Mireval (34), en passant par les somptueuses routes des Gorges du Tarn. Les motos retenues pour l'exercice sont des Suzuki GSR750, l'une équipée avec l'ancien SportSmart et l'autre avec le SportSmart 2. L'idée étant d'alterner au fil des kilomètres pour ressentir précisément les différences entre les deux générations de pneus.

Premier constat, un peu déroutant de prime abord : le roadster Suzuki monté avec les anciens SportSmart se montre clairement plus vif lors du déclenchement du virage ! Le SportSmart 2 demande un soupçon d'effort supplémentaire sur le guidon pour commencer à incliner la moto, contrairement aux affirmations de Dunlop concernant le gain de réactivité obtenu via la perte de poids.

Rapidement toutefois, la tendance s'inverse et plus la moto commence à se coucher, plus le premier SportSmart perd de son caractère tranchant : passé un certain angle, il oppose même une certaine résistance que le pilote doit compenser. Avec le SportSmart 2, ce phénomène disparaît. Du point de déclenchement à la corde, le degré d'effort demandé reste pratiquement identique, au profit de la précision et de la confiance.

Beaucoup plus progressif et neutre lors de la mise sur l'angle, le SportSmart 2 se révèle aussi nettement moins sensible aux phénomènes de verrouillage - voire de redressement - lors des entrées en courbes sur les freins ou lorsqu'un excès d'optimisme contraint à caresser le levier droit sur l'angle.

Enfin, plusieurs passages bosselés abordés rapidement ont mis en évidence la capacité d'absorption des chocs verticaux très supérieure du nouveau pneu. Le confort y gagne, mais aussi la sécurité puisque les amorces de guidonnage ressenties avec le premier SportSmart disparaissent presque totalement sur la moto montée en SportSmart 2.

Testé avec les mêmes motos sur la piste arrosée du centre d'essais de Dunlop à Mireval, près de Montpellier (34), le SportSmart 2 a poursuivi son entreprise de séduction en mettant en avant les mêmes arguments. Et l'intérêt de sa progressivité et de sa neutralité prend ici son sens : on entre plus vite en courbes car le pneu avant renvoie plus d'informations, malgré les quelque 0,6 mm d'eau qui recouvrent la piste.

Le nouveau dessin des sculptures porte lui aussi ses fruits, puisque les micro-décrochages de l'avant indiquant la limite de l'aquaplanning apparaissent à des vitesses sensiblement plus élevées. Surtout, l'arrivée à cette limite intervient de manière plus "téléphonée" et moins brutalement : concrètement, le pilote ressent plus tôt et plus précisément le moment où il convient de rendre la main.

Le dernier exercice consiste à comparer les deux pneus sur l'exaltante piste de vitesse de 3,3 km de Mireval au guidon d'une Honda CBR600RR, puis d'une Yamaha YZF-R1. Conformément aux habitudes des "pistards", les pressions sont descendues à 2,1 bar à l'avant et 1,9 à l'arrière pour augmenter l'empreinte au sol.

Cette possibilité est permise par le SportSmart 2, car elle a été intégrée dans son cahier des charges : les flancs du pneu et sa carcasse ont été conçus pour encaisser les efforts supplémentaires qu'engendrent cet abaissement de pression, ce qui n'est pas forcément le cas de tous les pneus prévus pour la route. Un détail bon à savoir avant de jouer les apprentis sorciers avec le manomètre !

Poussé plus avant dans ses retranchements, le SportSmart 2 révèle une autre de ses qualités : une motricité revue à la hausse par rapport à l'ancien modèle. L'arrière se cale beaucoup mieux lors des passages en courbes grâce à son composé bi-gommes, ce qui permet de ré-accélérer plus tôt et plus fort qu'avec le modèle précédent.

La stabilité supérieure du freinage jusqu'à la corde permettant d'entrer plus fort, le rythme augmente automatiquement - que ce soit au guidon de la Honda ou de la Yamaha. Enfin, étant donné que le pilote "s'implique" davantage sur piste, la différence de vivacité lors du déclenchement du virage perçue sur la route ne se fait pratiquement plus sentir.

Le sentiment principal qui prédomine est que le SportSmart 2 se dirige plus naturellement vers la corde, sans jamais faire mine d'opposer cette légère résistance perceptible sur l'ancien SportSmart. Pari réussi donc pour Dunlop, qui est parvenu à améliorer sa référence en le rendant plus polyvalent sans que ce compromis n'impacte négativement ses qualités principales.