Essai Ducati Hyperstrada : what else ?

La moto idéale n'existe pas. Pourquoi ? Parce que chaque motard a sa propre façon d'appréhender le deux-roues. Et lequel d'entre nous n'a jamais rêvé avoir dans son garage plusieurs motos, chacune d'entre elles étant capable d'exceller dans une pratique bien précise ?

Un roadster pour la route, une sportive pour le circuit, un supermotard pour la ville - la frime et les petits trajets ! -, une routière pour enquiller les bornes et dépasser les 300 km d'autonomie, et même un scooter tiens, pour faire le ravitaillement de bières boissons fraiches en vue du prochain Grand Prix !

Difficile de les collectionner toutes, à moins de posséder des moyens financiers de ministre - quoique ?! - et un box de 100 m2... En 2013 heureusement, Ducati tente de satisfaire tous les appétits avec son Hyperstrada.

Qui aurait cru envisageable, il y a 15 ans, de se farcir 900 kilomètres de route et d'autoroute au guidon d'un supermotard, avec armes et bagages, sans refaire le moteur à l'arrivée et passer six séances chez le kiné ? Aujourd'hui, Ducati ne se contente pas de l'imaginer...

Du supermotard, l'Hyperstrada ne conserve pas uniquement l'esprit. Ainsi, comme sa jumelle Hypermotard, le dernier né de Bologne offre une position de conduite avec le buste toujours aussi droit. Les bras sont néanmoins plus hauts grâce à des pontets qui rehaussent le guidon de 20 mm.

Il est plus difficile en revanche de cerner les différences entre la selle de l'Hypermotard et celle plus large de l'Hyperstrada. Après 70 km de roulage toutefois (qui comptent double en Corse !), MNC peut assurer que le confort d'assise de la version routière n'appelle aucune critique.

Ce - bon - point indispensable aux motards qui comptent réaliser de longs parcours est d'ailleurs renforcé par l'autonomie de la machine : son réservoir totalise 16 litres, alors que celui de l'ancien Hypermotard 796 n'en contenait que 12,4 litres.

Grâce à une section d'entrejambe assez faible, l'Hyperstrada est facile à enjamber malgré ses 850 mm de hauteur de selle. Les plus courts sur pattes seront ravi d'apprendre que Ducati propose non pas une selle basse, mais un modèle Hyperstrada rabaissée (810 mm) grâce à un kit de biellette de suspension, carrément !

Pour profiter de cette version "rabaissée", le client doit impérativement commander saon Hyperstrada dans cette configuration après de son concessionnaire. À ce titre, force est de remarquer les progrès accomplis par Ducati ces dernières années, tant dans la conception de ses produits que dans ses offres de services (après-vente, avant-vente !).

Il reste surprenant de constater que le Testastretta 821 de la Ducati requiert un entretien deux fois et demi moins fréquent que le 1800 cc déjà bien amorti d'une Honda Goldwing ! Allez comprendre... Ce qui est sûr, c'est qu'avec des révisions espacées tous les de 15 000 km (ou 1 an) et un jeu aux soupapes à contrôler tous les 30 000 km, l'Hypermotard revendique la capacité de rouler loin et longtemps.

Certes, il faut comparer ce qui est comparable. Face à une Goldwing, l'italienne n'est qu'une humble petite routière, dont la bulle par exemple ne protège que jusqu'à mi-buste. Mais pour une moto à l'origine typée sport, le résultat n'est pas si mal...

Avant de prendre la route, notons d'ailleurs que les valises (50 litres en tout) sont facilement amovibles à l'aide de la clé de contact et qu'elles peuvent accueillir, l'une comme l'autre, un casque intégral, ou 57 slips, ou 43 caleçons, ou 2 sacs à mains Guzzi Gucci !

Elles peuvent se verrouiller à l'aide d'un mini-cadenas et sont équipées d'origine d'un sac étanche intérieur. Enfin, pour ceux - et celle ! - que cela ne suffirait pas, l'Hyperstrada peut également recevoir un top-case de 31 litres, options facturée 592 € (avec platine et support passager). Ah quand même ! Je peux ?