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TEST PILOT ROAD 4
Séville (Espagne), le 8 avril 2014

Essai du pneu moto Michelin Pilot Road 4

Essai du pneu moto Michelin Pilot Road 4

Michelin, qui avait lancé l'an dernier pas moins de sept nouveaux pneus moto et scooter, se contente en 2014 d'une nouveauté... mais des plus importantes et déclinée en trois versions : le nouveau pneu Pilot Road 4, destiné à 100% pour la route. Essai.

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Essai du pneu Michelin PR4 sur circuit

Pour permettre aux journalistes moto de tester les capacités de son tout nouveau pneu de route, Michelin avait prévu trois "ateliers" répartis sur le complexe de Monteblanco (circuit situé près de Séville, en Espagne) et une boucle d'environ 200 km sur les superbes routes andalouses.

Première épreuve pour le Pilot Road 4 - et pour MNC : un atelier intitulé "confiance" qui nous fait chevaucher successivement une nouvelle Yamaha MT-07 chaussée de PR4 standard, puis une BMW R1200RT (ancienne génération) équipée de PR4 GT.

La découverte du tracé aux commandes du petit roadster est facilitée par le comportement très neutre du train avant. Pour l'avoir récemment testé sur ses Pilot Road 3 d'origine lors de notre Duel MNC Kawasaki ER-6n Vs Yamaha MT-07, Moto-Net.Com peut s'apercevoir que la vivacité de la Yam' - surprenante au début ! - est gommée par les Pilot Road 4.

Mesurées - au degré près ! - pendant le tour de reconnaissance, les prises d'angle deviennent rapidement plus prononcées et restent très appréciables car progressives et parfaitement contrôlables. La stabilité sur l'angle est tout aussi satisfaisante, de même que la motricité en sortie de courbe.

On vient donc vite à bout de la garde au sol de la petite MT, trop limitée pour une pratique intensive sur circuit. Les repose-pieds frottent joyeusement sur le tarmac et l'extrémité des flancs du pneu arrière - neuf au départ des stands ! - est atteinte à la fin du troisième tour. La confiance règne : CQFD !

En grimpant sur la R1200RT - modèle 2013 "à air" -, Moto-Net.Com valide à nouveau le comportement à la fois prévenant et prévisible des nouveaux Michelin : les inscriptions en courbe sont évidentes et si les sorties sont un peu larges, ce n'est pas faute de grip mais plutôt d'expérience de MNC dans le maniement hypersportif d'une grosse Béhème !

La construction "2AT" (voir page précédente) propre au modèle GT du nouveau Pilot Road offre effectivement à la BMW un mixe maniabilité/stabilité comparable à celui ressenti avec le modèle standard monté sur la Yamaha, qui devrait satisfaire la majorité des utilisateurs (le PR4 équipe d'ailleurs 40% des R1200RT 2014 neuves).

Particulièrement stable une fois posée sur l'angle, la RT ne l'est pas autant au bout de la ligne droite : en tirant copieusement sur son levier droit, la GT allemande conserve sa trajectoire et son assiette - Danke schön le Telelever !- mais fait savoir à son pilote qu'il ne faudrait pas la brusquer davantage...

Alors que la moto descend brusquement d'une vitesse de plus de 200 km/h (rappelons que ce test avait lieu sur circuit !) à moins de 60 km/h, le pilote ressent clairement son pneu avant s'écraser et lutter pour maintenir le cap.

Un léger flou est sensible au guidon mais il ne traduit heureusement que de minimes écarts latéraux sur la piste : le Pilot Road 4 saura répondre présent en cas de besoin sur voie rapide... et sèche ! Pour ce qui est du mouillé, cela reste à démontrer et c'est le but des deux ateliers suivants...

Pilot Road 4 : ce que MNC a pu constater

L'atelier "Sécurité" nous fait parcourir au guidon d'une Kawasaki ER-6n une autre partie du vaste complexe espagnol. Cette section, copieusement arrosée d'eau, doit nous permettre d'égoutter de goûter en toute sécurité (!) aux joies de la conduite sur route mouillée.

Le premier enchaînement de virages se termine par un gauche en aveugle qui se referme méchamment : pour le franchir - surtout la première fois ! -, il est nécessaire de remettre un peu d'angle. Subtilement, Michelin repousse ici nos limites purement psychologiques.

Suivent une grande descente et une cassure à droite "d'où vous devez sortir le plus vite possible pour vous stabiliser à 110 km/h, en vue d'effectuer un freinage d'urgence", prévient Jean-François Cortinovis, notre (dé)formateur sur piste (humide) !

Si MNC déboule scrupuleusement à la vitesse exigée et déclenche son freinage pile au bon moment dès le premier passage, il lui faut en revanche trois passages pour réaliser correctement l'exercice : en attaquant le levier pro-gres-si-ve-ment puis en tirant dessus plus férocement, la distance de freinage diminue nettement.

"Des tests comparatifs menés par un organisme indépendant (Dekra Test Centre) ont démontré que le pneu Pilot Road 4 freine 17% plus court sur routes mouillées que son plus proche concurrent, ce qui représente en moyenne un écart de 14 mètres", assure Michelin.

À défaut de comparaison in situ, MNC peut affirmer que le PR4 freine de manière très convaincante - pour ne pas dire surprenante - sur le mouillé. L'efficacité du nouveau pneu est aussi bonne lorsque la moto est légèrement inclinée : la fin du parcours test et sa zone d'évitement l'ont prouvé.

"L'écart est encore plus grand sur les revêtements et surfaces très glissants tels que passages piétons ou bandes de signalisation peintes au sol", se permet d'insister la marque française, "puisque l'écart est alors de 24%, soit un écart moyen de 20 mètres".

Le troisième et dernier atelier permet à Moto-Net.Com de vérifier ce point en effectuant quatre freinages d'urgence sur une vaste plaque en epoxy revêtue d'une pellicule d'eau : deux sur une Fazer 1000 montée en Metzeler Z8 Interact et deux sur une moto parfaitement identique chaussée de Michelin Pilot Road 4...

Détalant à chaque fois sur la zone glissante à 50 km/h compteur, MNC s'applique à freiner de la même façon - à fond ! - sur chacune des deux motos équipées de capteurs. Les données récoltées sont irréfutables : pour passer de 40 km/h à 0, le Michelin ne demande qu'environ 32 mètres tandis que le Metzeler en requiert 5 de plus.

Aux commandes, le maxi roadster pourvu de gommes Michelin se montre moins nerveux. Les secousses dans le train avant sont moins nombreuses car l'ABS entre moins souvent en fonction, ce qui rassure le conducteur... et réduit la distance de freinage !

"Les résultats compilés sur les deux dernières journées d'essai (soit une soixantaine d'essayeurs, NDLR) font apparaître en moyenne une différence de 24% entre les deux pneumatiques", nous résument les ingénieurs clermontois présents sur le circuit.

Moins originale et impressionnante que la démonstration de Pirelli sur le porte-avions Cavour, celle de Michelin a le mérite d'être quantifiable, donc plus probante. Les concurrents du Bibendum devraient s'en inspirer... et ils ont du travail sur la planche (d'epoxy) !

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