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TEST
Circuit de Nardò (Italie), le 23 janvier 2012

Essai de la nouvelle Kawasaki ZZR1400 : à 300 km/h, et vite !

Essai de la nouvelle Kawasaki ZZR1400 : à 300 km/h, et vite !

Pour présenter sa nouvelle ZZR1400, Kawasaki a choisi le centre d'essai de Nardò et son anneau, rare circuit au monde où les sportives à deux et quatre roues peuvent être poussées à fond. Le mot d'ordre pour le premier test de cette nouveauté 2012 : gaz !

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En piste, illico presto !

Le transfert entre le bâtiment de la salle de conférence et le circuit d'essai de type "routier" ne dure que quelques centaines de mètres, mais là encore il est possible de déceler les premières caractéristiques de la ZZR1400 de 2012.

La prise en main est évidente, au sens propre du terme puisque les deux leviers sont réglables et s'adaptent effectivement aux petites mimines comme aux grandes paluches. La béquille une fois relevée - on note au passage qu'elle est très facile à déployer -, le pilote n'a pas de mal à déplacer les 268 kg (tous pleins faits) de la moto tant ils paraissent placés bas.

La transmission finale de la ZZR a été raccourcie (une dent de plus sur la couronne), mais dans le même temps le premier rapport de la boîte a été légèrement allongé. Si bien que le démarrage demande toujours de faire légèrement patiner l'embrayage, heureusement progressif.

Dès les premiers tours de roue, on apprécie la grande neutralité de son train avant qui, contrairement à d'autres - qui a dit "Z1000SX" ? -, n'engage plus du tout. La géométrie du châssis étant conservée (seul l'empattement croît de 10 mm), il faut complimenter la nouvelle monte de pneu !

Fidèle à Bridgestone, la routière sportive de Kawasaki troque en effet ses BT-014 contre des S20 flambant neufs et spécifiquement développés pour elle. De plus, la ZZR1400 se pare de nouvelles jantes plus légères de 360 g à l'avant et 1030 g à l'arrière.

Ses nouvelles roues permettent donc à la Kawa de bénéficier d'une bonne agilité - pour une grosse routière - sans se montrer trop "tombante" à basse vitesse. Cette dernière remarque est confirmée à plus haute vitesse dans les deux chicanes installées en pleine ligne droite de notre petit circuit.

Moins surprenante, la souplesse du gros 4-cylindres est fort utile pour découvrir le tracé. Kawasaki a retenu la version courte de la piste d'essai qui offre dans cette configuration des successions de courbes régulières, plus ou moins ouvertes.

La boîte de vitesse est donc vite oubliée : tout peut se négocier sur le troisième rapport, sur lequel on profite de l'énorme couple mis à disposition : entre 93 Nm dès 2000 tr/min jusqu'à 162,5 à 7500 tr/min. On ne passe le 4ème rapport - sans même débrayer - qu'à la sortie de la seconde chicane pour aborder le court bout droit.

En bonne routière qui se respecte, la ZZR1400 cache soigneusement son jeu. Et l'on comprend alors mieux pourquoi, peu avant de nous laisser prendre la piste, les responsables de la marque martelaient : "attention, il ne s'agit pas d'une course mais d'un roulage qui doit vous servir à cerner les capacités routières de la nouvelle ZZR1400 ! Vous noterez au passage que l'ordinateur de bord ne possède pas de chrono".

Mais est-ce - entièrement - de notre faute si la ZZR 1400 dépasse aussi rapidement les 200 km/h ? Dans un premier temps, c'est la sonorité discrète des énormes pots qui confond le motard. Calé derrière la bulle, poignée vissée dans le coin, le pilote vise loin devant... et s'y retrouve en un éclair !

Sans cris, sans heurts, la ZZR1400 s'est projeté au fin fond de la ligne droite et attend que le pilote agrippe le levier droit avant de l'inscrire progressivement dans le grand gauche. Le freinage demeure puissant et progressif, l'ABS intervient avec douceur en cas de besoin, et la fourche plonge moins que sur l'ancien modèle.

"À l'avant comme à l'arrière, le tarage des ressorts est plus dur sur la 2012 et l'hydraulique a été fermé afin de donner à la moto un comportement plus sportif. Vos modèles sont encore un peu plus "fermes" car nous savons que vous allez vouloir attaquer", explique à MNC, presque résigné, un mécanicien Kawasaki !

Et comment ne pas attaquer avec un tel outil... Certes, une ZX-6R aurait été plus à l'aise sur ce tracé pas beaucoup plus long que Carole, mais plus fluide et plus plaisant ! Néanmoins, le caractère relativement docile et prévenant de la "quatorze-cent" incite à hausser constamment le rythme !

Tour après tour, les prises d'angles se font de plus en plus incisives, celles des freins plus tardives, les sorties de virages de plus en plus velues et les bascules d'un angle sur l'autre de plus en plus vives. Dur métier que celui d'essayeur moto...

Very Big Ninja

Heureusement, les fruits de ce dur labeur ne tardent pas à être récoltés. MNC s'aperçoit notamment que la garde au sol s'avère limite pour une utilisation sur piste, car les repose-pieds raclent joyeusement dans les courbes moyennes tandis que le frein avant perd un poil de sa consistance - mais pas de sa puissance.

Malmenée sur circuit, la grosse Ninja - qui s'appelle d'ailleurs ZX-14R aux Etats-Unis - montre ses limites, notamment sur les gros freinages ou l'arrière dandine abondamment. De même, les suspensions pourtant raffermies ne permettent pas toujours de placer la moto exactement là où on le souhaiterait, surtout lors des changements de cap.

D'autre part, impossible de ne pas noter les clignotements incessants du voyant orange du KTRC réglé sur "2", le mode sportif "sage" où les glisses sont extrêmement limitées. Lors des grosses relances, même en restant sagement - sauvagement ?! - sur le 3ème rapport, le pilote s'aperçoit grâce aux scintillements du tableau de bord que le système d'antipatinage est à oeuvre.

À une seule reprise, le grip du S20 arrière (190 mm) a été pris au dépourvu lors de notre test routier : l'amorce de glisse a été savamment gérée, la moto refusant de transmettre au pneu les 210 chevaux que l'âne - au guidon - comptait lui faire subir... Chaud !

Enfin, au bout de plusieurs tours toujours, les épaules, le dos et les cuisses du pilote commencent à chauffer. Comme quoi le poids de la bête et son inertie finissent par se faire ressentir !

"Mais puisqu'on vous répète que cette ZZR n'est pas faite pour ce genre d'activité !", nous sourit malicieusement le responsable presse de Kawasaki Europe, conscient que la risette affichée par le testeur Moto-Net.Com valide les aptitudes "arsouillesques" de leur nouveau né...

Car à l'issue des deux sessions de 20 minutes, le constat est limpide : si la nouvelle ZZR1400 demande rigueur et engagement dans son maniement, le tout doublé d'un discernement certain, elle offre en retour Vitesse - oui, avec un grand "V" ! -, plaisir et efficacité. Sur route, il y aura largement de quoi s'amuser !

"Et le confort dans tout ça, nous demande pour conclure notre interlocuteur ? Question piège... Dans le feu de l'action, il nous a bien semblé que le moteur vibrait légèrement aux abords de 5000 tr/min et que la selle était agréablement large et profonde dans sa partie arrière, mais à part ça...

Vous l'aurez compris, MNC préfère effectuer un essai plus long, et tant qu'à faire organiser un duel face à l'Hayabusa - Aaaah - dans nos contrées, donc en version 100 chevaux - Ooooh -, avant de statuer définitivement sur les capacités routières de la nouvelle Kawasaki ZZR1400.

En attendant, le programme de la présentation officielle se poursuit. Prochain arrêt : l'anneau de Nardò !

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