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Almeria (Espagne), le 9 mars 2020

Essai BMW S1000XR 2020 : Hyper sportive sans en avoir l'RR

Essai BMW S1000XR 2020 : Hyper sportive sans en avoir l'RR

La BMW S1000XR fait peau, os et muscles neufs en 2020 : lancé en 2015 et mis à jour en 2017, le maxitrail très sportif dérivé de la (nouvelle) S1000RR travaille son explosivité, sa réactivité et son endurance. Moto-Net.Com a pu effectuer un premier essai rapide. Très rapide !

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Essai S1000XR 2020 page 2 : 136 km vite faits bien faits

Comme sur la S1000RR 2019 dont elle est "étroitement" dérivée, la S1000XR 2020 bénéficie d'une appréciable finesse... pour une moto disposant d'un 4-cylindres de 1000 cc bien sûr ! Le cadre qui passe au-dessus - et non autour - du moteur permet au pilote de mieux enserre sa machine.

L'accueil des jambes est tout aussi bon en termes de longueur car les genoux ne sont pas excessivement pliés. Bien dessinée, la selle à 840 mm du sol est suffisamment fine au niveau du réservoir pour qu'un pilote d'1,80m portant de grosses - et hautes - bottes pose les deux talons par terre.

Les motards qui mesurent moins d'1,70m et roulent en petites bottines ou baskets - coquées, bien sûr - devront danser, faire des pointes... ou commander la selle basse (820 mm), voire le kit de surbaissement qui réduit les débattements avant et arrière de 30 mm (selle à 790 mm donc).

Essai BMW S1000XR 2020 : hyper sportive, sans en avoir l'RR

La selle d'origine s'élargit copieusement derrière pour accueillir le petit fessier de MNC, mais elle est très creuse et semble manquer de rembourrage : on s'y assoit comme dans un baquet, sans vraiment pouvoir changer de position par la suite. Un point faible pour les longs voyages ? MNC le craint, bien que notre centaine de kilomètres parcourus en plusieurs fois ne nous permette pas d'être catégorique.

Toujours bien haut, le guidon est moins large de 30 mm par rapport au précédent et la selle est avancée de 20 mm : le pilote est plus proche de sa roue avant, ce qui doit améliorer ses sensations à basse comme à haute vitesse. Sur les conseils de la S1000XR elle-même, MNC commence tout doux...

Essai BMW S1000XR 2020 : hyper sportive, sans en avoir l'RR

En effet, lorsque le moteur est froid, la zone rouge sur le grand compte-tours digital et couleur(s) est automatiquement placée à 6000 tr/min. MNC débute donc son essai en ménageant la mécanique, qui nous le rend bien !

Les commandes (leviers réglables à droite comme à gauche) sont douces et le quick-shifter bien calibré permet de monter et descendre les rapports sans se soucier de l'embrayage. Le 4-pattes est bienveillant : il sait tout faire en sixième ou presque.

Lorsque la circulation se densifie, il vaut mieux tomber la 3 afin de dominer la circulation. La position du pilote sur son "trail" est d'ailleurs parfaite : on dispose d'une excellente vision, loin devant mais aussi droit derrière grâce aux rétroviseurs bien positionnés.

Essai BMW S1000XR 2020 : hyper sportive, sans en avoir l'RR

La S1000XR est évidente de prise en main : son train avant bien tranchant et précis fait disparaître toute appréhension. Vue de profil surtout, avec le radiateur et ses écopes qui collent la roue et une partie arrière plus courte que sur l'ancienne, la moto parait extrêmement massive - donc lourde ? - de l'avant. Or il n'en est rien !

Pour s'extirper au plus vite de la ville, BMW nous fait prendre un bout d'autoroute. L'occasion pour Moto-Net.Com de valider - à nouveau - le système de réglage de la bulle, identique à celui de la petite soeur F900XR et évident à utiliser en roulant, sans aucun danger.

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Avec la bulle en position haute, la S1000XR offre une meilleure protection mais toujours incomplète. En se tenant parfaitement droit - ce qui est rare, oui maman... -, MNC a les deux tiers du casque déventé, ainsi que le buste. Mais les épaules et les bras sont encore exposés aux remous.

Sur voie rapide toujours, la nouvelle S1000XR se distingue de l'ancienne par son agrément en hausse grâce à une simple astuce : le dernier rapport est allongé de +8% (+4% en 5ème et +2% en 4ème). Les grésillements qui apparaissent toujours dans les mi-régimes sont donc moins gênants.

Meilleure protection, moins de vibrations

Des grésillements apparaissent bien dans les repose-pieds dès 4000 tr/min, remontent vers la selle et atteignent le guidon vers 6000 tr/min, lorsque la moto galope à 140 km/h compteur. Mais ils s'apparentent davantage à de petites chatouilles.

Les vibrations véritablement gênantes apparaissent plus haut dans les tours. Ce souci n'impactera donc "heureusement" que les motards allemands déboulant à toute vitesse sur Autobahn. En France, les radars - fixes, mobiles, embarqués, bientôt intégrés ? - nous incitent à rouler plus lentement. La S1000XR aussi.

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Autre avantage de faire tirer la nouvelle XR plus long : "réduire le niveau de bruit et la consommation ainsi que le régime moteur", indique le constructeur... sans jamais évoquer les vibrations que réduit, on l'a constaté, le guidon moins large et monté sur de nouveaux silent-blocs.

Question confort, la S1000XR 2020 fait aussi plus fort que l'ancienne grâce à ses suspensions pilotées par une nouvelle électronique et de nouveaux composants. Deux modes sont proposés, mais aucun paramétrage "manuel" n'est possible. Cela ne risque-t-il pas de décevoir certains clients perfectionnistes ?

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"Il est vrai que certains de nos concurrents proposent aux propriétaires de maxitrails de sélectionner leurs propres réglages de suspensions et de les verouiller", reconnait Maximilan Renko, responsable produit de la S1000XR 2020. "Nous le faisons d'ailleurs sur la "double R", mais nous considérons que les deux modes automatiques suffisent sur la XR".

Guidon en main et fesses sur la fine selle, Moto-Net.Com se satisfait effectivement du mode Road qui fait preuve d'excellentes qualités d'amortissement. Les nids de poule, dos d'âne et autres chiens errants (humour vache) sont franchis sans heurts. On a vraiment la sensation de rouler sur un trail, pas sur une sportive ! Et pourtant....

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Une franche rotation de la poignée droite suivie d'une ferme saisie du levier juste devant ouvrent de nouvelles perspectives. Le moteur est chaud, le Journal moto du Net l'est aussi... Les performances de la XR sont toujours dignes d'une Superbike ! Elles paraissent même supérieures sur route en raison de la position moins regroupée et basse.

MNC doit alors quitter le mode de suspensions Road - trop souple - afin d'attaquer sereinement. D'une part l'amortisseur doit résister à la vivacité et à la puissance du moteur, de l'autre la fourche doit supporter le mordant et la puissance (grisante, aussi !) du freinage. Un appui sur le commodo gauche et l'ESA "dynamise" la moto. Magique !

Confortable ou rigoureuse, au choix

Dans leur mode sportif, les suspensions encaissent bien mieux les contraintes. De mou et légèrement flou, le train avant devient nettement plus rigoureux. Idem à l'arrière, avec une moto qui se montre moins remuante sur les bosses négociées sans aucun ménagement. La moto est calée sur sa trajectoire et le pilote n'est plus brinqueballé.

Moto-Net.Com profite alors du plein potentiel de la monte d'origine : des Bridgestone T31 qui nous ont franchement convaincus sur routes sèches, en bon comme en mauvais état. Rien à redire en termes de grip et de comportement. Il faudra en revanche que les lecteurs MNC se prononcent sur leur endurance.

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Le moteur tracte à tous les régimes sans le moindre temps mort et sans marquer la moindre pause. Certes, l'allonge est inférieure à celle d'une S1000RR, mais cela ne se ressent pas sur route : il faut déjà être pas mal timbré pour tirer les rapports de cette XR à fond !

Pour sa courte balade, MNC a adopté le mode de conduite Dynamic qui, comme le Road, offre une réponse réactive - mais parfaitement gérable - de l'accélérateur et contrôle le couple sur les deux premiers rapports. Il autorise en plus des amorces de wheeling pour accélérer le plus fort possible.

En activant sa fonction "Power Wheelie" dans le mode "Dynamic Pro", la BMW accepte même de laisser la roue avant monter en l'air : l'électronique n'intervient que lorsque la centrale inertielle relève un cabrage de 30°. Bientôt les motos sauront se maintenir toute seule sur la roue arrière. Le stunt ? Trop fastoche...

Essai BMW S1000XR 2020 : hyper sportive, sans en avoir l'RR

En "Rain", le moulin - à eau - propose un accélérateur moins réactif et tempère les accélérations sur les trois premiers rapports, en plus de réglages plus restrictifs des frein moteur, antipatinage et ABS... Moto-Net.Com laisse aux commerciaux BMW Motorrad le bon soin de tout décortiquer !

La selle en forme de baquet prend tout son sens lorsqu'on exploite - ou tente d'exploiter - correctement cette moto : le pilote est parfaitement calé à l'accélération ! Il n'a pas à se contracter davantage sur le guidon lors des très gros freinages car le réservoir offre un bon appui au niveau du bassin et les jambes le serrent efficacement.

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Pour tester la limite du grip avant, le Journal moto du Net tire sans réfléchir le levier droit et s'aperçoit que la moto régule savamment la pression du circuit de freinage : une partie est transférée sur l'étrier arrière afin d'asseoir la moto et de ralentir un peu plus fort.

Le système de freinage de la XR veille parallèlement à ce que la roue arrière ne quitte jamais le sol et peut réduire un soupçon la pression dans les étriers avant. Un bon point pour garder le contrôle de sa trajectoire en cas d'imprévu... ce qui pend au nez des motards trop généreux sur la poignée de gaz !

MNC peut certifier que les étriers Hayes savent férocement mordre leur paire de disques de 320 mm. Mais il faut aussi signaler qu'il est tout à fait possible de les caresser gentiment afin de ralentir doucement la moto. Le pilote peut aussi se contenter d'appuyer sur la pédale du frein arrière, aussi efficace que contrôlable.

Essai BMW S1000XR 2020 : hyper sportive, sans en avoir l'RR

À peine le temps de faire connaissance que déjà, MNC et la nouvelle XR doivent se séparer... Toujours excellent en sprint, le maxitrail sportif de BMW est extrêmement performant dans le sinueux et prend davantage soin de son pilote sur voies rapides.

La S1000XR 2020 dispose donc de solides atouts pour satisfaire les pilotes les plus expérimentés... et les plus fatigués aussi, que ce soit par leur sportive préférée, le poids des années ou les nombreuses bornes enquillées ! Il faudra toutefois vérifier l'endurance de la machine et la solvabilité du bonhomme...

Sur longs parcours en effet, les grésillements perceptibles dans les tours pourraient fatiguer - nerveusement ? - le pilote et son passager. D'autre part, la mécanique et tout l'attirail électronique - partiellement en options - devront se montrer infaillibles étant donné la facture réglée... auquel on doit ajouter quelques provisions pour les radars de mieux en mieux planqués ?

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CONDITIONS ET PARCOURS

 
  • Modèle : Tous packs disponibles !
  • Parcours : Petites routes et voies express
  • Roulage : 136 km
  • Pneus : Bridgestone BT31
  • Conso moyenne : NC
  • Problèmes rencontrés : RAS
 
 
 

POINTS FORTS S1000XR

 
  • Protection et confort en hausse
  • Performances de superbike
  • Apport de l'ESA Dynamic
 
 

 

POINTS FAIBLES S1000XR

 
  • Vibrations après 6000 tr/min
  • Options encore nombreuses
  • Risque de séjour(s) en prison...
 
 
 

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