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Paris, le 22 décembre 2009

Essai BMW S1000RR : l'Hypersport allemande à l'épreuve de la route

Essai BMW S1000RR : l'Hypersport allemande à l'épreuve de la route

Salivant mélange de sophistication et de bestialité sur piste, la S1000RR devait désormais convaincre sur route... française : privée de 86 chevaux sur 193 et de quelques aides électroniques, la BMW pâlit mais parvient à sauver les meubles. Essai.

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Castration à la française

Revue et corrigée par la législation française, la motorisation allemande perd des chevaux par haras entiers, mais aussi 23 Nm de couple : déjà concentrées dans les hautes graduations du compte-tours avec 193 ch, les performances en prennent évidemment pour leur grade en passant la frontière...

Essai BMW S1000RR : l'Hypersport allemande à l'épreuve de la route

Correctement bridée (pas d'à-coups ni de trous à l'accélération) mais peu présente en dessous de 4000 tr/mm pour un 1 000 cc, la S1000RR se réveille vers les 5 000 tr/mn et c'est surtout 2000 tours plus loin que la poussée devient soutenue. Le bloc allonge alors le pas sans faiblir jusqu'à 10 000 tr/mn, avant de connaître la logique, mais ô combien frustrante, léthargie dans les hauts régimes commune à la plupart des Hypersports bridées.

Inutile de tirer les rapports entre 10 000 tr/mn et les 14 000 tr/mn du rupteur : les reprises sont fades et les prises de tours aussi convaincantes qu'un discours électoral. Heureusement, la sportive à l'hélice est dotée de rapports de boîte bien étagés (la première prend tout de même 145 km/h !) et d'une protection correcte à vitesses légales, ce qui contribue à rendre sa conduite agréable et dynamique à défaut d'être sensationnelle.

D'autant que l'allemande s'appuie sur un châssis rigoureux : les entrées de courbe costaudes sont parfaitement acceptées par la fourche de 46 mm et si la bête requiert un peu de métier en cas de correction de trajectoire, la mobilité offerte par son réservoir en aluminium permet de bien l'accompagner avec les jambes.

Essai BMW S1000RR : l'Hypersport allemande à l'épreuve de la route

Déjà suffisante sur circuit, la garde au sol offerte par les cale-pieds est tout simplement insondable sur route : dommage que BMW n'en ait pas profité pour installer des platines réglables en hauteur comme sur la Suzuki GSX-R, afin de soulager quelque peu les trajets routiers.

Bénéficiant d'une motricité au dessus de tout soupçon avec 107 ch, malgré l'absence de contrôle de traction, la S1000RR offre en outre des réglages de suspensions (dont les bases sont mentionnées dans un tableau placé sous la selle) sensibles et facilement compréhensibles : dix positions sont proposées et le bout de la clé de contact est biseautée pour lui permettre d'actionner les mollettes !

Mélange des genres

Moins exclusive que bon nombre de motos européennes mais plus fatigante qu'une CBR ou une GSX-R, la S1000RR franchit l'épreuve de la route avec les honneurs. Certes, son moulin n'a pas le couple de la Suzuki ni le côté démonstratif d'une R1 2009, mais pour un coup d'essai on peut assurément parler d'une jolie réussite !

Essai BMW S1000RR : l'Hypersport allemande à l'épreuve de la route

Néanmoins, la BMW n'est pas exempte de critique, à commencer par une certaine sensibilité aux pneumatiques proposés en monte d'origine : essayée sur circuit en Metzeler, la machine semble plus difficilement s'accorder avec les Continental disponibles durant ce test routier (l'avant devient sensible sur les bosses et tombe au point de corde), tandis que d'autres modèles montés en Bridgestone BT-016 se montraient bien plus rassurants sur l'angle.

L'allemande affiche aussi une certaine rugosité : travaillant superbement sur les bosses, les suspensions se montrent toutefois un poil fermes d'origine et surtout, son embrayage dur et au point d'accroche éloigné fatigue des poignets déjà considérablement mis à l'épreuve...

Essai BMW S1000RR : l'Hypersport allemande à l'épreuve de la route

Enfin, bien qu'incontestablement "placée" dans la cour des quatre japonaises grâce à son tarif bien étudié (15 990 euros sans option), la BMW n'est pas tout à fait à la hauteur des standards de finition de ses rivales : les plastiques autour du réservoir font cheap, certains ajustements gagneraient à être peaufinés - tout comme les soudures - et les traitements de surface laissent songeurs (la marmite d'échappement d'un modèle avec 1500 km commençait déjà à s'oxyder)...

L'initiative de la marque à l'hélice n'en demeure pas moins passionnante : imaginer des cadres supérieurs lorgner sur cette vitrine technologique aux côtés de "D'jeuns-ki-n'en-veulent" au sein des 81 concessions BMW françaises vaut son pesant de bretzels ! Surtout, la S1000RR démontre une certaine ouverture d'esprit (voire une ouverture d'esprit certaine) de la part du constructeur allemand et en cette période de récession, cette profonde et nécessaire mutation ne peut que provoquer le respect.

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle équipé d'un Shifter (1500 km au compteur)
  • Parcours : 160 km
  • Pneus : Continental ContiSport Attack et Bridgestone BT-016
  • Conso moyenne : non mesurée
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS

  • Efficacité des suspensions
  • Freinage
  • Accélérations de 7 000 à 10 000 tr/mn

POINTS FAIBLES

  • Exigeante
  • Accélérations sous 4 000 tr/mn
  • Finitions au regard du prix