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Paris, le 21 janvier 2014

Essai BMW R1200RT 2014 : longue vie à la reine !

Essai BMW R1200RT 2014 : longue vie à la reine !

La nouvelle R1200RT arrive en février dans les concessions BMW. Moto-Net.Com a découvert en Corse cette importante nouveauté 2014, dont la mission est de conserver la tête des ventes de motos routières GT en France. Et elle fait tout pour... Essai.

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Le plein de nouveautés... en option

La bande-son du bicylindre allemand demeure flatteuse, surtout lorsqu'on l'écoute de l'extérieur et sans casque. Mais le "flotte-twin" pétarade moins en décélérant dans les tours, et a le bon goût de se montrer plus discret à allure constante sur la RT que sur la - de plus en plus - sportive GS.

Entièrement nouveau, le cadre tubulaire monobloc se veut plus rigide que l'ancien châssis et intègre l'ancrage du Telelever et du Paralever. Les cotes de la R1200RT n'ont toutefois quasiment pas évolué : même empattement, même chasse et angle ouvert de 0,2° (voir la fiche technique en fin d'article).

Au guidon, cela se traduit par un comportement au moins aussi vif que celui de l'ancienne R1200RT et ce, en dépit de la prise de poids ! La maniabilité de la RT est remarquable... surtout, il est vrai, lorsqu'on descend de la GS Adventure !

L'ESA Dynamic réglé sur "Soft", les suspensions offrent un confort remarquable. Elles gomment les moindres aspérités de la route et absorbent sans broncher les ralentisseurs, même abordés aux 30 km/h réglementaires. Un vrai tapis "roulant"...

La conduite de la R1200RT est d'autant plus zen que son pilote peut bénéficier des services d'un "Shifter Pro", comme on en trouve sur les motos sportives ! Mieux, cette "option départ usine" permet non seulement de monter les rapports mais aussi de les baisser sans toucher au levier d'embrayage.

À l'accélération, la manette des gaz reste ouverte - en grand ! - tandis qu'en phase de décélération, elle doit être convenablement fermée pour laisser l'électronique prendre la main : la moto met seule le coup de gaz "qui va bien" pour enclencher le rapport inférieur.

"Pour ce qui est du fonctionnement technique, un capteur situé sur l’arbre de sortie de la boîte de vitesses détecte le souhait du pilote de passer un rapport et déclenche l’aide par le shifter", détaille le constructeur. "La charge dans la chaîne cinématique est réduite par une augmentation ou une réduction ciblées du couple moteur, si bien que les crabots des pignons du rapport visé peuvent s’engrener comme si l’embrayage était actionné".

Un soupçon sèche - il faut bien lui trouver quelques défauts, à cette moto... -, la sélection des vitesses se déroule on ne peut plus simplement et rapidement. Quelques à-coups et transferts de masse peuvent apparaître au rétrogradage lorsque le moteur tourne vite, mais sur les régimes usuels c'est une réussite. On n'est plus très loin de la R1200RT automatique !

Côté freinage, on pouvait s'en douter, le bilan est très bon. À l'avant, il est même impeccable puisque les étriers - à fixation radiale siglés "Brembo", bitte schön ! - offrent un mordant adéquat et un dosage optimal. La puissance est très impressionnante : de quoi torturer le Michelin Pilot Road 4...

Le frein arrière - combiné à l'avant, mais pas inversement - ralentit lui aussi efficacement la bête. On regrette seulement que le toucher de la pédale soit trop dur pour être parfaitement dosable. Sur revêtement glissant, l'ABS peut intervenir plus tôt que prévu, mais sans perturber la conduite, heureusement.

Pour se faire plaisir dans le sinueux, il est conseillé de freiner l'hydraulique des suspensions : un peu plus rigoureuse en "Normal" qu'en "Soft", la R1200T équipée de l'ESA le devient beaucoup plus en sélectionnant "Hard". On profite alors d'un train avant plus précis qui incite à l'arsouille.

Attention, il n'est pas évident au début de naviguer dans les menus de l'ordi de bord en conduisant... C'est même impossible - ou trop imprudent - de le faire sur les petites routes corses. Mieux vaut attendre la prochaine ligne droite, quitte à laisser les camarades de virée prendre le large !

En conservant le réglage "Soft", la RT dodeline trop nonchalamment et s'écrase trop lors des relances - plus musclées qu'en 2010 ! - pour être parfaitement efficace, voire rassurante. La stabilité dans les grandes courbes est donc largement améliorée en adoptant le réglage "Hard".

Le mode "Dynamic" du moteur cette fois, que l'on actionne via le bouton "Mode" du commodo droit, apporte un touche de sportivité supplémentaire. Les réponses aux sollicitations de la poignée droite sont notamment plus rapides, sans être saccadées pour autant.

BMW persiste et ses clients (re)signent

Développant 125 chevaux dans le monde libre, le moteur est particulièrement bien bridé. Son étonnante allonge ne frustre en rien le motard français qui se fera un plaisir d'étonner, à son tour, ces compères en roadsters ou sportives qui pensaient ne faire qu'une bouchée de cette grosse GT...

Sur autoroute, les mêmes compères jalouseront copieusement le proprio de la R1200RT. En élevant de moitié sa bulle électrique, le RTiste - rien à voir avec un RMiste... - s'isole déjà correctement du vent. Rehaussée au maximum, la bulle dévie l'air au-dessus du casque et protège complètement les épaules. Seuls les plus costauds devront s'offrir la bulle "confort".

La désagréable sensation de "poussée dans le dos" parfois ressentie derrière de grands pare-brises est tout à fait négligeable sur cette RT. Bon point également : contrairement à la version 2010, la R1200RT 2014 ne chatouille plus les mains aux alentours de 110 km/h !

La gomme des repose-pieds filtre toujours aussi bien les vibrations sensibles à l'accélération au-delà des 5000 tr/min, lorsque le moteur hausse le ton. Et elle offre un appui sûr, qui ne donne pas la déplaisante impression de poser ses bottes sur de la gelée...

L'isolation de la bulle permet en outre de profiter du nouveau dispositif audio et de ses basses effectivement améliorées. La discrétion du Boxer est également appréciable sur ce point... Les passagers(-ères) préfèreront d'ailleurs voyager sur la RT plutôt que sur la GS : moins sonore, elle propose en outre une assise encore meilleure.

Le régulateur - optionnel - calé sur 100 km/h "compteur" (93 km/h au GPS), le pilote trace la route sans jamais se fatiguer ni s'ennuyer. Or un autre gadget, que Moto-Net.Com vous a réservé pour la fin, peut également faciliter la vie du grand voyageur...

"Nouveauté mondiale", se vante BMW, l'aide au démarrage en côte a pour but de faciliter cette manoeuvre, surtout lorsque la moto est "chargée à bloc". Pour activer cette assistance, rien de plus simple : à l'arrêt - évidemment -, serrer le frein avant très fermement et guetter la rapide apparition d'un petit H (pour "Hill Start Control") sur le tableau.

Allumé, ce témoin signale que le frein arrière est bloqué et que le conducteur peut désormais se concentrer sur l'embrayage et la poignée de gaz. L'étrier relâche automatiquement son étreinte lorsque la moto démarre... ou lorsqu'on coupe le contact : attention, il ne s'agit donc pas d'un frein de parking !

Issue de l'automobile où la gestion des pédales exige dans ces conditions plus de "doigté", cette aide s'avère moins utile à moto... Chez Moto-Net.Com, on a donc largement préféré jouer du shifter !

Seul hic en rendant la R1200RT à BMW Motorrad France : la question du tarif, très élevé, surtout en "Full". Affichée "à partir de" 18 200 € (ABS, ASC, 2 modes moteur inclus), la "Béhème" peut voir sa facture monter à 20 590 € en cumulant les trois packs (voir la page suivante).

Elle peut encore augmenter en ajoutant, au besoin ou à l'envie, un top case pour circuler plus librement en ville, ou le jeu de sacoches spécifiques pour ne pas salir avec les valises l'intérieur de la chambre d'hôte en voyage, etc.

Mais au vu des scores de la dernière génération de R1200GS sur le marché moto français en 2013, la toute nouvelle BMW R1200RT devrait rencontrer son public en 2014. Parole de Moto-Net.Com !

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Commentaires

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Bon, les lopettes, je vous aime bien, mais si on se remettait à parler de moto, deux minutes... pfff.. arf arf Gniark.. Parlons donc de cette RT, puisque, nom d'un bout de plastique, je reviens séant de mon essai de la chose qui, au départ, est le sujet de cette discussion: la nouvelle RT ! Autant vous le dire tout de suite, le soleil radieux et les deux-heures et demie passées avec Greta m'ont mis de bonne humeur.. une humeur toute motarde d'ailleurs, foin des errements au clavier, je vais être "forcé" de vous dire tout ce que j'en pense... oui "forcé" car même dans le cercle fermé, élitiste, intégriste voir équarrisseur de petite fille - oui, je me, nous, autoflagelle, comme ça c'est fait, tout ça que vous n'aurez pas besoin de me dire ! - et au risque de vous surprendre, existent des guerres de clocher dont vous n'avez pas idée... ! Par exemple, je me moque avec une assiduité qui m'émeut de mes potes en GS, traitant leur meccano géant de tous les quolibets que je trouve, comme tracto-pelle, moissonneuse, échafaudage à roulette et j'en passe, leur demandant souvent s'ils l'ont commandée avec la prise de force avant ou le socle de labour ? Et non, je ne suis pas jaloux... Pour la RT, c'est plus délicat, vu que ce sont les plus vieux de mes potes qui la chevauchent, et pas même mollement.. mais eu égard à leurs âges respectables et l'amitié compatissante que je leur porte car ils me font penser aux vieux du Muppet Show (!), je fus souvent plus tendre à leur égard.. Que voulez-vous, on les aimes nos "vieux", dans la famille des béhèmistes !! Dans ces conditions, bien que les GS aient eu sur moi de génération en génération un certain pouvoir d'attraction, et que par conséquent le danger fut toujours grand de voir cette coupable tentation me faire m'écarter de tous mes principes, comme "la beauté du geste" consistant à rouler en version "S", je dois dire que je n'ai jamais vraiment songé à une RT et encore mois aurai-je pu la voir comme un danger pour mes choix personnel... "pas assez vieux, que je suis", répétais-je à l'envi, et même encore tout-à-l'heure chez l'agent BMW ! Car pour moi, l'esthétique d'une moto devrait se passer d'une surface de plastique pouvant accueillir les mondiaux de ping-pong, tout ça.. Alors bon, que s'est-il donc passé ? pourquoi diable suis-je monté sur une RT munie d'un moteur que je connais déjà pour l'avoir essayé sur la GS ? hé bien j'y allais justement pour me faire une meilleure idée de l'aspect de la nouvelle GSA, qui n'était hélas pas dispo' à l'essai en ce moment.. toutes vendues, celles sorties de la boite ! Alors un mécano qui a l'avantage de parler français (ben voui, je vis à Bâle, les autres ont une maladie de la gorge..) car il vient du beau canton du Tessin (Ticino en fait !) et qui a la correction de se souvenir de mon nom, bien que je ne passe vraiment pas souvent chez eux (mais ils ont tout de même eu le service des 10'000, une réparation sous assurance très rentable et une tenue complète..), bref, voilà-t-y pas qu'il me dit que pour lui, c'est une RT qu'il me faut ! Je sais pas, j'aurais vieilli ? pris du bide ? Horreur ¨!!! Ceci dit, avec de long mois d'abstinence moto, un soleil radieux, du temps devant moi et ma curiosité naturelle, je m'en suis allé fissa chercher mes chaussures de ski et les bâtons.. euh, mince, je me suis encore gourré, c'est con de les mettre dans la même armoire, la tenue et le casque plutôt, et hop, signez là ! Ravalant ma fierté et tentant de ne pas trop penser à quoi j'allais ressembler planté au milieu de cette berline à deux roues dont la stature est réservée habituellement aux cad'sup' et aux rentiers qui ont mis de coté (... gloup), je m'efforcerai de ne point trop regarder mon reflet dans les vitrines... Bref, mettant de coté deux-trois pensées qui me sont coutumières, au titre de défenseur de l'esthétique, de l'attitude motarde teintée obligatoirement d'une dose de rebelle attitude, je sors de l'agence clé en main et m'approche donc de cette icône du marché et de la tradition BMW posée là en évidence rien qu'à mon attention.. j'ai l'impression de commencer un voyage en Business Class, tiens.. ! Première constatation, elle est tout de même plus réussie en vrai qu'en photo, certes la largeur de l'avant est un rien "exagérée", mais elle ne parait pas si imposante en fait, sentiment curieux que j'ai peine à expliquer.. peut-être à cause de la vision de la même RT en show-room, posée juste à coté de l'Adventure, justement, qui fait définitivement "moto d'Action man" ! Mais je réserve ces commentaires au fil divagatoire d'à coté.. Bon ben c'est pas ça mais faudrait voir à parler de l'essai, m'sieur'dames ! Bon, ce n'est pas la première RT sur laquelle je me pose, j'avais aimé l'évolution entre les 1100/1150 et la 1200, les premières me donnaient l'impression de me la jouer "c'est pas toi qui décide c'est moi, rien à battre de tes positions habituelles ou de ton envie de bouger" ! Et de fait, je ne me sentais pas à l'aise, gêné par les retour de carénages, l'ergonomie générale de m'allait pas, pas plus que l'impression d'être "dans" la moto et en particulier derrière le carénage, plutôt que d'avoir l'impression de dominer les choses.. sans doute une mauvaise habitude prises avec les bracelets des modèles S ! la 1200 donc, ne me faisait plus cette effet, ou beaucoup moins.. cette nouvelle RT mouillée va encore plus dans mon sens que précédemment. S'il est difficile de faire abstraction de tout ce qui se trouve devant le champ de vision, j'ai tout de même eu l'impression d'être "dessus", de trouver plus facilement mes marques, pas besoin de préciser bien-sûr, dans un sentiment de confort simplement coupable ! C'est vrai quoi, la moto, c'est un truc de durs, on aime se geler les couilles, sentir son coccyx et avaler des insectes ! Ici, tout n'est que luxe et volupté, surtout sous les fesses je dois dire, un véritable fauteuil, qui n'empêche pas le moins du monde de poser les deux pieds à plats, pour mes 178cm seulement, loin du munichois de base élevé au houblon ! je ne prends pas trop de temps à me repérer dans la jungle de commandes sous les doigts, j'aurai bien le temps en roulant, sur ce magnifique tableau de bord TFT qui demande un peu de balayage du regard au début, pour savoir où trouver l'info voulue; pas la vitesse ou le régime ni même le rapport engagé, mais les status ESA ou le mode moteur par exemple, puisque je passerai mon temps à jouer avec tout ça... en fait, une fois le régulateur de vitesse enclenché, il ne manque à ce tableau de bord qu'un bon "space invader" ou "pac man" pour être complet ! Ceux qui ne sauraient pas de quoi je parle n'ont de toutes façons pas l'âge de monter sur une RT ! MDR ! A propos de boutons, je vais le dire une fois comme ça c'est fait: c'est vraiment très, très dommage d'avoir abandonné les Komodos à la béhème... surtout dans la mesure où la main gauche se retrouve avec un nombre de trucs à faire frisant le burn-out ! Bref.. :-( On va pas chipoter, c'est peut-être le seul truc qui m'a déplu, avec le passage de la première depuis la position arrêtée qui est vraiment, mais vraiment trop sonore.. la seule moto que je n'ai jamais essayée où je n'arrive pas à l'éviter. Puisque l'on parle de la boite, je précise toutefois qu'hormis ce klonk, elle m'a parue sans défaut, rapide, sélection facile, étagement pertinent, sans faute, et il faut le préciser car ce point était loin d'être évident il n'y a pas si longtemps chez BMW ! Cette RT est une moto qui fait tout de même sentir son poids en manœuvre à l'arrêt, mais comme d'habitude, il suffit de faire tourner les roues, une fois en route, c'est toujours aussi impressionnant de constater cette docilité, cette vivacité même dans les changements d'angle, eu égard à l'impression de volume visuellement perceptible ! Ce modèle va, comme en bien d'autres domaines, un peu plus loin encore, elle semble vraiment être faite d'un bloc, pas la moindre réaction parasite, la moindre hésitation, une précision mêlée à une stabilité simplement irréprochables ! La mécanique maintenant, qui est tout de même l'une des principales évolutions du modèle, autant voire plus que le changement de coté du cardan ou la nouvelle robe, est beaucoup plus présente que dans toutes les versions précédentes ! bien qu'on en attendait moins de la part d'une RT dans le passé, facilement considérée comme plus "policée" et mettant surtout en avant son confort, sa protection et ses aspects pratiques, cette fois c'en est fini et bien fini de jouer les timides ! Ce bloc est terriblement expressif, il est bourré de caractère, on le sent bien présent, bien vivant, à chaque instant, sans que cela soit aussi envahissant qu'à bord d'une K1600 qui en ferait presque trop à force de vouloir nous montrer qu'elle sait chanter ! Non, ici le boxer à la voix grave, s'exprime avec un bruit définitivement "moto" à des années-lumières du son de deudeuche qu'on reprochait souvent aux flats avant l'arrivée du bloc 1200 ! Et quelle santé ! Il a certes un peu plus à emmener que le faisait mon "S" et les 213kg en ordre de marche qu'elle affichait, mais la manque d'inertie, le couple renversant et la joyeuse humeur qu'il montre à partie à l'assaut de la fin du compte-tours sont, mécaniquement au moins, de nature à me faire oublier les performances de ma S ! Et là où cela frise l'affront, c'est que tout se passe dans le fauteuil, en toute décontraction ! A propos d'inertie, il me semble avoir lu qu'elle dispose d'un volant moteur plus lourd que la GS, et à l'usage, on en sent les effets, le couple de renversement "tradizionnel" est bien là, et il arrive avec un frein moteur énorme ! Lorsque après avoir tiré une méchante accélération, je "laissais mourir" sur le passage supérieur, j'avais presque l'impression d'avoir touché aux freins ! Comme d'habitude, un bicylindre permet de rouler sur le couple et de disposer de belles reprises à bas régimes; celui-ci ne se prive pas de confirmer ce postulat, il repart à peu près n'importe où et pousse fort à partir de 3'000 trs sans plus s'arrêter; en circulation lente, ville, travaux, feux rouges etc, on peut utiliser les deux premiers rapports sur un filet ou même au ralenti sans que cela pose problème. Définitivement une réussite ce bloc ! Un autre point qui m'a vraiment bluffé, surtout pour un habitué des "clics" dans tous les sens (dont souvent dans le mauvais, arf !) de mes Ohlins, c'est les différences bien marquées entre les différents choix de l'ESA. J'imagine mal qu'on puisse se passer de ce "machin" une fois qu'on s'y est habitué. En combinaison avec la cartographie multi-modes disponible (la moto était full option, et bien-sûr full tout court, puisque Suisse !), on peut vraiment se mitonner un comportement à la carte; J'ai ainsi passé mon temps à analyser les différences, et à tester lesquels me paraissaient les plus adaptés. Sur route un rien bosselée et pleine de raccord, en zone travaux etc, le mode "confort" est très appréciable, mais c'est le seul, car cela pompe de façon sensible lorsque on redevient dynamique.. par défaut, le mode "normal" ESA et "route" du moteur fera le travail à peu près partout, mais les autres, et là j'ai été impressionné, amènent un réel plus lorsque la situation l'exige. Par exemple, en "hard" ESA et "dynamique" moteur, on peut lui mettre à peu près toutes les humeurs possibles qui passeraient par la main droite, y compris un mode arsouille dans lequel elle semble ne pas transmettre la moindre désapprobation ! Réglée ainsi, elle affiche une dureté quasi "italienne", pendant que la réponse à la poignée est simplement immédiate..et velue ! De manière générale, le "by wire" de la poignée n'appelle aucune critique, j'avais l'impression d'être relié aux boisseaux d'admissions comme si je tirais un câble ! pas la moindre "interprétation personnelle" du système, pas de délai, pas d’à-coups, là encore, zéro faute ! A l'autre extrême, le mode "rain" m'a bluffé car je le ressentais à chaque changement de rapport, la remise des gaz et d'une douceur incroyable ! Je ne vois pas comment on pourrait démarrer une "sucette" sur du froid mouillé dans ces conditions, surtout que l'ASC veille.. enfin, j'imagine, car je n'ai rien senti, pourtant vu sur quoi je suis passé, c'est impossible qu'il n'ait pas agi ça et là, avec des passages humides et gras/salé en sous-bois, ou poussiéreux si ce n'est même boueux à un moment où le paysan du coin prend la route pour son arrière-cour !! L'ABS par contre, je l'ai senti par moment, car dans ces conditions, arriver comme un goret dans les petits coins pour s'apercevoir que, oups, le soleil ne semble pas être passé sur ce virage là aujourd'hui, tout en se rappelant soudainement qu'on est assis sur une locomotive et pas une moto de trial, ça pousse à attraper les freins un peu nerveusement... freins dont la puissance n'appelle là encore aucun commentaire. Le test de freinage d'urgence était impressionnant, tout taper depuis 140 jusqu'à l'arrêt au guidon d'une moto de ce volume pourrait laisser planer un soupçon d'appréhension, pourtant non, la demande a été gérée de façon juste optimale et l'arrêt a été super court ! Dans les portions moins "joueuses" (puisque j'avais le temps d'aller dans "mes petits coins connus" utilisés pour la prise rapide de médicament anti-ennui) j'ai profité de tester la hauteur de bulle dans divers scénarios, elle m'a d'abord un peu déçu, parce qu'elle me créait pas mal de turbulences, mais c'est surtout parce que mon premier réflexe était de la mettre au plus bas, ce qui est le réflexe-bête par excellence de ceux qui n'y sont pas habitués ! Au pire, c'est une position sympa en ville à petite vitesse, mais sinon, il vaut mieux trouver son compromis personnel en fonction de sa taille et de la vitesse. En mode arsouille, je place le haut de la bulle juste en-dessous du champ de vision et par chance pour moi, cela correspondait à peu de turbulences. Pour rouler "confort", je devais la placer vers les 80% de sa hauteur, au-delà, à partir d'une certaine vitesse que je qualifierais d'autoroutière, le coup de la "main dans le dos" était trop sensible. Au final, cette bulle et l'aérodynamique excellente (pas de bruits aérodynamiques ou autres turbulences) permettent de se trouver le bon mélange entre la protection à l'avant et le retour aérodynamique dans le dos. Pour être complet, il faudrait demander l'avis à la passagère, qui n'était pas là pour le coup ! En finalité, on est bel est bien dans le (très) haut de gamme, cette moto impose une certaine stature, les feux de jour cerclés sont tout-à-fait "raccord" avec les berlines de la marque, je dois dire qu'elle possède un sacré "regard" ainsi, il est laissé d'ailleurs au choix du pilote de rouler avec ce cerclage par diode comme typique "feux de jour" à la mode maintenant, ou de les voir s'atténuer un peu lorsque l'on allume le feu de croisement central. A son sujet, je n'ai pas roulé la nuit mais il m'a paru un peu "blafard" et jaunâtre à coté de ce très beau design des feux de jour, alors que les phares enclenchés (au centre des deux "yeux" entourant le feu de croisement) sont eux-aussi très "blancs" ! Dernière remarque, je ne comprends toujours pas pourquoi, à encombrement et design quasi identique, ces feux ne peuvent recevoir en option le feu xénon adaptatif de la K1600 ? Pour garder une autre exclusivité à la grande sœur en plus de son moteur ? Derniers petits détails, les petits "vide-poches" de part et d'autre du réservoir semblent bien pratiques, ils se verrouillent soit par la clé principale, soit par le bouton de verrouillage "central" sur le comodo droit, soit encore par la télécommande fournie avec la clé. En me relisant, je me demande combien coûte le porte-ski !? A mince non, on parle pourtant d'une moto.. Pour conclure, j'ai été impressionné d'avoir eu autant de ressentis "purement moto", quelque soit le style de conduite, l'incroyable partie-cycle, la stabilité, la sécurité et la santé du moteur se chargeant de vous rappeler ce que c'est qu'une moto bien née qui se plie à chacune de vos volontés, quand bien même on parle d'une RT qu'on choisissait jusqu'à présent principalement pour son confort, sa protection, sa facilité et ses aspects pratiques. Dorénavant, on ne pourra plus lui reprocher un manque de ceci ou un trop de cela, je n'aurais jamais cru possible qu'une RT vienne à me manquer une fois que je rend ces clés ! Ceux qui hésitent entre un gros scoot et une RT ont tout faux, c'est juste totalement incomparable ! La RT sonne plus comme un aboutissement très motard, pendant que le scoot, aussi gros soit-il ou même badgé BMW, reste un outil de "commuting", point ! Il me reste maintenant à remonter sur la GS et si possible sur sa version "action man" pour comparer, sachant que d'un strict point de vue esthétique, je la préfère tout de même encore, pour son coté "marrant", à l'opposé de l'aspect très "sérieux" de la RT et son costume trois-pièces ! D'ailleurs, la moto en show-room sur laquelle on me fait une petite remise (ben oui, ils n'allaient pas me laisser partir sans me filer une offre tout de même..) affiche un look d'une classe assez redoutable, avec sa peinture métallisée "bois d'ébène" qui parait être noire mais contient des reflets roux que j'aurais bien voulu voir en plein soleil ! Bien convaincante cette moto du coup, aurais-je pris un coup de vieux ? ou cette diable de RT s'est-elle injectée une ration de cellules souches pour rajeunir, en plus de sa fréquentation du fitness ? Félicitations à ceux qui sont arrivés jusque là, à vous lire, et appel de phares !

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle Full options
  • 1000 km au départ
  • Parcours : 150 km
  • Routes : petites routes corses
  • Pneus : Michelin Pilot Road 4
  • Conso moyenne : 5,9 l/100km d'après le calculateur de bord
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS R1200RT 2014

  • Confort et ergonomie au top
  • Flotte-twin à l'attaque
  • Agilité et stabilité
  • Look de grosse GT...

POINTS FAIBLES R1200RT 2014

  • ...Poids de grosse GT
  • Nombre et tarif des options
  • Pédale de frein dure
  • Selle d'origine basse