• L'essentiel
  • -
  • En savoir plus...
TEST
Munich (Allemagne), le 21 juillet 2016

Essai BMW R nineT Scrambler : du neuf avec du néo-rétro

Essai BMW R nineT Scrambler : du neuf avec du néo-rétro

Encouragé par le phénoménal succès de sa R nineT et alléché par celui non moins impressionnant du Scrambler Ducati, BMW proposera en septembre son propre Scrambler. Moto-Net.Com a déjà pu tester cette nouvelle moto... ''Nouvelle'', vraiment ? Essai.

Imprimer

La R nineT se camoufle en Scrambler...

Imaginée en 2013 à l'occasion des 90 ans de BMW Motorrad et lancée sur le marché l'année suivante, la R nineT effectue une brillante carrière sur le segment des maxiroadsters. Et pas seulement "néo-rétro", puisqu'en 2015 ses ventes en France dépassaient - largement - celles des R1200R, GSX-S1000/F et Z1000 (lire notre Bilan complet du marché moto 2015)...

R nineT Scrambler : disponibilité, coloris et tarif

  • Disponibilité : 15 septembre 2016 dans le réseau BMW
  • Coloris (unique) : Gris
  • Tarif : 13 550 €

Depuis son lancement au printemps 2014, 23 000 exemplaires du roadster "rétro-actif" (MNC copyright : lire notre Premier essai du 17 mars 2014 et notre Duel face à la Triumph Thruxton R) se sont écoulés dans le monde, participant activement à la réussite de la marque de Munich ces dernières années (lire MNC du 7 avril 2016 : 136 963 motos BMW vendues dans le monde en 2015).

"Notre sixième record est actuellement en cours", se félicitent les responsables de la marque allemande en introduction de leur conférence de presse effectuée dans un atelier - fictif - installé dans la banlieue sud de Munich (où siège le constructeur auto-moto).

"Nous comptons beaucoup sur notre nouveau Scrambler (ainsi que sur la future G 310 R, NDLR) pour atteindre notre objectif fixé à 200 000 motos et maxiscooters vendus en 2020", rappellent nos hôtes qui ne sont pas sans savoir que Ducati a fait exploser son propre compteur l'an dernier, grâce à son Scrambler (lire MNC du 1er avril 2016 : Ducati augmente - toujours - ses ventes dans le monde).

Fort du succès de sa R nineT donc, et quelque peu envieux de celui des Rouges de Bologne avec leur nouvelle entrée de gamme - leur nouvelle marque dans la marque ! -, BMW a décidé d'agrandir sa gamme "Heritage" en 2016 avec un modèle moins onéreux.

Comme Ducati, Moto Guzzi, Mash, Suzuki et surtout Triumph - comment oublier la TR6 si chère à Steve McQueen et sa descendance ! -, la marque allemande emprunte à son tour les codes d'un type de motos très en vogue dans les années (dix-neuf cent) soixante et (deux mille) dix...

"Les scramblers : les vedettes de cinéma les ont enfourchés et les pilotes amateurs les ont alignés sur des courses de côte et autres courses à la plage", rappelle BMW dont la R75 avait été doublée par une TR6 Trophy lors de la mémorable scène du saut dans La Grande Évasion...

"Avec leurs pneus à crampons, leur échappement haut, leurs débattements légèrement accrus et leur position de conduite détendue, les scramblers - que l'on pourrait traduire par "grimpeurs" - ont offert à leurs conducteurs dans les années 1950 à 1970 un énorme plaisir sur routes sinueuses, sur des chemins de montagne et même - là où ils étaient autorisés - sur des plages", complète la marque allemande.

Pour créer son propre Scrambler, BMW a paré au plus simple, s'appuyant grandement sur le modèle de R nineT préexistant. Le contraire eut été malvenu de la part d'un constructeur qui martèle depuis deux ans que son roadster néo-rétro est la base parfaite pour des préparations en tous genres !

À son tour, BMW fait le grand saut

Comme évoqué lors de sa présentation (lire MNC du 17 novembre 2015 : la BMW R nine T se décline en Scrambler) et comme détaillé dans notre Point technique (en avant-dernière page de cet essai), le Scrambler BMW partage de nombreux éléments avec le roadster, favorisant ainsi les économies d'échelle.

Certaines modifications sautent néanmoins aux yeux. Que l'on se réfère à la nineT originelle ou à la description du Scrambler faite plus haut par BMW, la plus frappante concerne certainement les roues de la "nouvelle" BMW...

En effet, dans l'unique but de baisser les coûts, les jantes à rayons du roadster sont remplacées par des jantes à simples bâtons. Parallèlement, les concepteurs du Scrambler ont sélectionné une monte de pneus d'origine en corrélation avec le programme infiniment plus routier qu'aventurier des futurs acheteurs.

Étonné de prime abord par ces choix, Moto-Net.Com s'est vite ravisé : c'était effectivement un bon moyen de baisser le prix d'appel de cette moto... et de motiver l'achat d'options et accessoires, puisque les jantes à rayons (400 euros d'après le configurateur en ligne) et les pneus à crampons figurent dans le catalogue officiel BMW (voir les listes d'accessoires à la fin du Point technique) !

Par ailleurs, la présence de jantes à bâtons sur trois des quatre Scrambler proposés par Ducati l'an dernier (Icon, Classic et Full Throtlle) ne semble pas avoir chagriné les clients. Pourquoi donc le serions-nous au sujet de cette "Béhème" ?

À l'avant, la roue de 19 pouces et son garde-boue court, la fourche télescopique de 43 mm seulement - humour ! - plus inclinée et dotée de ses traditionnels soufflets, ainsi que les étriers à fixation axiale - mais de marque Brembo, ouf - soulignent l'aspect volontairement simple et daté de la machine.

Conséquence de l'ouverture de la géométrie du train avant, la R nineT Scrambler adopte une jante arrière plus fine d'un pouce que la R nineT "tout court" (4.5" à la place du plus conventionnel 5.5") et chausse un pneu à la fois moins large et plus haut (170/60-17 contre 180/55-17).

Pour coller au style épuré "des" scramblers, la nouvelle BMW étrenne un nouveau compteur particulièrement sobre, bien plus rétro que le large tableau installé sur la R nineT. L'information essentielle - la vitesse - est indiquée par une bonne vieille aiguille... un brin petite ?

Plus que l'aiguille elle-même, ce sont les graduations et les valeurs du compteur qui demanderont aux "bons vieux" motards de plisser les yeux pour déchiffrer - au début en tout cas - leur vitesse. Il est presque plus facile de lire les trips kilométriques (total, 1 ou 2), la température moteur ou l'heure dans la fenêtre digitale.

Afin d'abaisser encore la facture (au final, 1850 euros de moins que le roadster) et ainsi concurrencer les Scrambler des autres marques, les ingénieurs allemands ont également été contraints de se serrer la ceinture le réservoir d'essence...

Plus que sa contenance - qui passe de 18 à 17 litres -, c'est sa nature qui entraîne une économie : il est fabriqué en acier pour le Scrambler, en aluminium pour le roadster. Là encore, le futur client pourra cocher, s'il le souhaite, la case "alu" dans les options (910 € avec soudures apparentes, 1010 € sans) et parfaire son look avec des pads latéraux (tarif non communiqué à ce jour, comme la plupart des accessoires).

Moto-Net.Com note au passage que les modèles mis à disposition des journalistes sont dotés de clignotants à LED (105 €) et d'embouts de guidon en aluminium : des petites attentions gentiment accordées par le constructeur allemand aux essayeurs, mais les concessionnaires français feront-ils de même pour leurs clients ?

Le camouflage de la R nine T Scrambler ne serait bien évidemment pas complet sans son échappement haut. De nouveau commandé auprès d'Akrapovic, le double pot est de toute beauté. Ses plaques perforées et ses embouts nervurés rendent un bel hommage aux scramblers d'autrefois.

De même, la teinte fauve et l'aspect matelassé de la selle (deux places de série, une place en option) assurent un joli look à la "Béhème". On regrette juste que le feu arrière (à LED !) ne soit pas rond pour faire écho au phare avant, et que le support de plaque ne soit pas plus aérien - ajouré, quitte à laisser passer les projections ?!

Inchangé extérieurement, le flat-twin installé au coeur du Scrambler respecte naturellement la norme Euro 4 à laquelle se soumettront obligatoirement tous les motocycles neufs à compter du 1er janvier 2017 : il sera donc installé sur les futures R nineT "tout court"...

Créditée de la même puissance maxi (110 chevaux), la version 2016 du "Boxer" perd 3 Nm (116 Nm donc) suite à la reprogrammation de l'injection électronique et au changement de pot. Sa consommation moyenne serait meilleure que l'ancienne : 5,3 l/100 km d'après le constructeur (WTMC) et 5,7 l/100 km au terme de cet essai MNC.

En conclusion de cette première partie statique, Moto-Net.Com considère que le plumage du Scrambler, à défaut d'être complet, est attrayant, voire inspirant. Le ramage est-il à la hauteur ? C'est pour le vérifier que le Journal moto du Net a été convié au lancement international de la déclinaison "Scrambler" de la R nineT !

BMW nous a concocté un parcours de près de 390 km menant vers Garmisch-Partenkirchen - où se tenait, deux semaines plus tôt, la 16ème édition des BMW Motorrad Days - et nous faisant passer à deux reprises la pseudo-frontière autrichienne. En route !

.

Commentaires

Ajouter un commentaire

Identifiez-vous pour publier un commentaire.

.

CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle d'origine
  • 1420 km au compteur
  • Parcours : 388 km
  • Routes : Petites routes, villages et autobahn
  • Pneus : Metzeler Tourance Next
  • Conso moyenne : 5,7l/100km
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS R NINE T SCRAMBLER

  • Charme du Flat Twin, malgré Euro4
  • Train avant habilement remodelé
  • Tarif réduit (Vs R nineT)

POINTS FAIBLES R NINE T SCRAMBLER

  • Dotation "Scrambler" incomplète
  • Selle fatigante à la longue
  • Hausse du prix avec options