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Trento (Italie), le 6 avril 2017

Essai Aprilia Tuono V4 1100 Factory 2017 : Euro4, et alors ?!

Essai Aprilia Tuono V4 1100 Factory 2017 : Euro4, et alors ?

Bon gré mal gré, certaines motos sacrifient un peu de performances ou de caractère mécanique sur l’autel des normes Euro4 en vigueur depuis début 2017. D’autres s’en accommodent au contraire sans dommage, comme cette turbulente et sophistiquée Aprilia Tuono V4 1100 Factory. Test... bien arrosé !

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Essai Tuono V4 1100 Factory page 1 - Statique : belle de guerre !

Impossible de rester insensible à la silhouette à la fois élancée et musculeuse de l'Aprilia Tuono V4 1100 Factory, inchangée pour 2017 à l’exception du silencieux redessiné aux normes Euro4 (détails techniques en page 3). Dans sa robe tricolore propre au service course Aprilia, le roadster italien attire et excite la rétine ! Sacrée évolution pour cette moto dont la face avant torturée a longtemps fait débat, de sa sortie en 2002 (sur base de RSV Mille) à sa première mouture au format V4 en 2011. Mais depuis son réalésage à 1077 cc en 2015, son design reprend trait pour trait celui - beaucoup plus apprécié - de la RSV4...

Désormais son triple optique avant et son petit cul effilé sont identiques à ceux de la Super(be)bike, du moins dans cette luxueuse déclinaison “Factory” à 17 199 € : le modèle d’entrée de gamme, la Tuono V4 1100 RR à 14 799 €, exhibe en effet une coque arrière et une assise passager plus larges, sous lesquelles sont creusées de pratiques encoches de maintien. Sur la Factory, la partie réservée à l’invité(e) évoque davantage un string : plus sexy que fonctionnel, et surtout sacrément minimaliste !

 

Au moins, cette ligne racée renseigne immédiatement sur sa vraie nature : la Tuono V4 1100 Factory n’est ni plus ni moins qu’une version déshabillée de la RSV4 pourvue d’un grand - et large - guidon ! Un pedigree pour le moins prestigieux tant l’Hypersport dont le roadster découle fait référence grâce à son puissant V4 et son châssis exceptionnel, digne de l’impressionnant palmarès sportif du blason de Noale : 54 titres de champion du monde, dont 38 en Grands Prix moto, ça vous pose un constructeur !

De fait, tout en la Tuono V4 Factory transpire la performance, la haute technologie et une évidente absence de compromis au profit de l’efficacité. En témoigne le nouveau pas en avant franchi par les périphériques de ce millésime 2017, comme sa nouvelle fourche inversée Öhlins “NIX”, ses énormes disques de 330 mm (Vs 320 mm en 2016) et ses étriers monoblocs Brembo désormais actionnés par un maître-cylindre radial (axial précédemment). Ainsi paré, son train avant scotche la rétine et suggère une tenue de route hors de critique, bien aidé aussi par sa monte pneumatique à l’avenant (Pirelli Diablo Supercorsa Vs Diablo Rosso 3 sur la “RR”). 

Châssis, moteur, électronique : bienvenue dans la course !

Façonnés avec soin, son châssis périmétrique et son bras oscillant en aluminium sont très généreusement dimensionnés, comme sur une moto de compétition. Au point de se demander si ces pièces ne proviennent pas directement du prototype de MotoGP Aprilia, la RS-GP pilotée par Aleix Espargaro et Sam Lowes ! Aucun détail ne dénote dans ce tableau sportif, si ce n’est certains composants peu élégants autour du moteur ainsi que des câbles, cosses et durits à l’intégration douteuse...

 

Déjà épinglée par MNC sur la précédente Tuono V4, cette caractéristique tient au strip-tease auquel s’est livré Aprilia pour la concevoir : tous ses organes mécaniques sont mis à jour, y compris les moins glamours, quand ils sont dissimulés derrière des carénages fermés sur la RSV4. Le phénomène ne s’arrange pas en 2017 à cause de l’apparition d’une disgracieuse bonbonne noire servant à récupérer les vapeurs imbrûlées, exposée aux regards juste derrière le flanc de carénage gauche (à droite ci-dessus). Merci Euro4 et ses nouvelles contraintes environnementales...

Bonne nouvelle en revanche : la réglementation européenne n’impacte pratiquement pas le rendement de la Tuono V4 1100, contrairement par exemple à la Yamaha R6 2017 qui perd quelque 5 ch et 4 Nm de couple en 2017.  L’Aprilia figure toujours parmi les plus puissants roadsters sportifs du haut de ses 175 ch, à l’aspi de la bestiale KTM Super Duke R et ses 177 bourrins ! Sa valeur de couple maxi est identique à 2016, avec 121 Nm délivrés à 9000 tr/mn. Largement suffisant - c’est un euphémisme ! - pour emmener les 185 kg à sec annoncés (+ 1 kg Vs 2016) !

Comme précédemment, cette énergie peut être domptée via un impressionnant arsenal d’aides électroniques : contrôle de motricité, anti-cabrage, shifter, assistant au départ, Pit Limiter (utile dans la voie des stands sur circuit) et même un régulateur ! Pour 2017, l’ABS réglable devient sensible à l’inclinaison (Cornering ABS) grâce aux informations transmises par la centrale inertielle (IMU), tandis que l’anti-wheeling hérite d’une commande dédiée sur le commodo gauche - redessiné -, qui permet de faire varier sa sensibilité sans s’arrêter (voir page 3). 

Et pour ne rien gâcher, le shifter étrenne de série une fonction Downshift autorisant des rétrogradages sans débrayer, tandis que l’instrumentation prend désormais la forme d’un écran couleur à matrice TFT de 4,3 pouces, aussi complet que bien agencé (voir nos smart-vidéos).

 

Bref, l’Aprilia Tuono V4 1100 Factory 2017 aborde la tête haute son passage à Euro4, sûre de son potentiel explosif. Manque de chance : la pluie s’est elle aussi invitée à sa découverte organisée par Aprilia sur des routes de montagne escarpées et souvent bosselées près de Trento (Italie)... Pas sûr que ses Pirelli très peu rainurés soient de précieux alliés dans ces conditions, pas plus que ses suspensions dont la nature “Racing” se traduit par un tarage assez ferme ! 

Grâce aux pratiques palettes + / - placées en dessous du commodo gauche, MNC paramètre prudemment son mode de conduite sur "Sport" (réponse moteur moins vive qu’en "Track" et "Race" et aides en état d’alerte maximum) et l’anti-patinage sur son cinquième niveau (le 8ème étant le plus interventionniste) avant de s’élancer sous des trombes d’eau... Jour de Tuono ("tonnerre", en italien) ? Jour de flotte, oui ! Suite de cet essai en partie dynamique, page 2 !

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Commentaires

Bestof: 
1
@ Le Coriace. Vous avez raison concernant les durits de freins : il s'agit effectivement de durits tressées recouvertes d'une gaine en caoutchouc noire, comme vient de nous le confirmer Aprilia France. Ouf, l'honneur est sauf pour cette moto à plus de 17 000 € ! Nous avons modifié le passage en question page 3, en rendant hommage au passage à votre sens de l'observation… ;-) En revanche, il y a méprise à propos de notre analyse du freinage arrière de la Tuono : MNC n'indique pas que l'ancien modèle freine correctement de l'arrière, mais que la nouvelle s'avère très bonne dans ce domaine. Chose qui n'est pas si courante sur les motos transalpines en général, d'où notre usage de l'expression "Une fois n'est pas coutume sur une moto italienne". Alex.

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CONDITIONS ET PARCOURS

 
  • Modèle : Factory avec 569 km
  • Parcours : 140 km de petites routes autour de Trento (Italie)
  • Météo : 80 km sous la pluie et 60 km sur bitume séchant puis sec
  • Pneus : Pirelli Diablo Super Corsa
  • Conso : non mesurée (6,9 l/100 km sur l'ordi de bord)
  • Problèmes rencontrés : RAS
 
 
 

POINTS FORTS APRILIA TUONO V4 1100 Factory

 
  • V4 fabuleux
  • Partie cycle redoutable
  • Contenu technologique élaboré et efficace
 
 
 

POINTS FAIBLES APRILIA TUONO V4 1100 Fatory

 
  • Prix 
  • Caractère exclusif 
  • Consommation encore élevée (presque 7 l/100 km à faible allure sous la pluie !)
 
 
 

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