Essai Aprilia Dorsoduro 1200 : craquage à l'italienne...

A l'évidence, l'Aprilia Dorsoduro 1200 demande un passage obligé par la case "réglages de suspensions" pour espérer coller avec son image sportive. Notre court galop d'essai (160 km) ne nous a pas laissé le loisir de tenter cet affûtage, mais les multiples possibilités d'ajustements (précontrainte, détente et compression) devraient le permettre.

En revanche, si l'appréciable souplesse du twin sous 3000 tr/mn est un régal en ville, son manque de consistance sous 5000 tr/mn étonne au vu de sa cylindrée : la Dorsoduro 1200 mettra sûrement beaucoup de monde d'accord lors de tests de reprises, mais la radicalité du concept laissait présager une plus forte personnalité dans les bas régimes.

Enfin, l'accélérateur électronique Ride-by-Wire n'est pas, lui non plus, exempt de critiques : parfaitement au point sur la RSV4 Factory, il occasionne sur la Dorsoduro d'agaçants à-coups et manque de réactivité dans certaines phases d'accélérations-coupures des gaz enchaînées sans temps mort. Un phénomène que le mode "Sport" exacerbe tellement qu'on lui préfère rapidement le mode "Touring", avec lequel il est bien plus aisé de conserver un filet de gaz.

Au terme de cette prise de contact, cette Dorsoduro 1200 a plongé la rédaction de Moto-Net.Com dans un abyme de perplexité : moins joueuse et précise que prévue - la faute à de bien piètres suspensions - , elle aura du mal à séduire les amateurs de sorties d'épingles en glisses. Quant à son confort spartiate et à son manque d'aspects pratiques, ils rebuteront le motard à la recherche d'un Supermotard un tantinet moins exclusif...

Outre ce positionnement ambigu, cette Aprilia Dorsoduro 1200 est chère : 11690 € en version de base et 12890 € pour le modèle équipé de l'ABS et de l'ATC. Ces prix élevés s'expliquent par l'accastillage flatteur, les performances du gros twin et la sophistication embarquée, mais comment ne pas regretter que le ramage ne soit pas vraiment à la hauteur de ce salivant plumage ?