Essai 959 Panigale : Moto-Net.Com relève le Challenge Ducati 2018

Couvertures chauffantes retirées, moteur démarré... Moto-Net.Com s'apprête à enclencher le premier rapport en appuyant sur le sélecteur mais se ravise au dernier instant ! "Notre" 959 Panigale de course est en boîte inversée : première en haut donc et le reste en bas. Il va falloir réapprendre à piloter !

MNC a heureusement le tracé de Carole bien en tête casque, ce qui simplifie un peu la donne. Ce qui la complique en revanche, ce sont les motos avec lesquelles nous partageons la piste : des S1000RR de - minimum - 200 chevaux en majorité...

Dans la voie des stands cependant, notre 959 Panigale ne passe pas pour une demi-portion, loin de là : son échappement bas, particulièrement discret visuellement, est parfaitement présent sur le plan sonore ! Les BMW n'ont qu'à bien se tenir : la petite Ducati est prête à en découdre !

Dans la première portion très sinueuse du petit circuit parisien (2055 m), notre 959 a justement de quoi faire rougir ses concurrentes. Son extrême agilité et son train avant aussi solide que tranchant permettent de rester devant les petits camarades sans les bouchonner. Ouf !

En se postant bien sur l'avant de la machine, le pilote peut accélérer très fort au passage de la chicane Bravo, sans que son guidon ne lui décroche un uppercut dans la mâchoire. Aux commandes d'une bestiale Panigale V4, cet enchaînement serait sans aucun doute plus délicat à franchir...

Bien inspiré, notre chef-mécano Julien n'a pas hésité à enlever une dent au pignon de sortie de boîte. Cette démultiplication copieusement raccourcie permet de faire rugir le Superquadro en 2ème - jusqu'au rupteur suffisamment doux pour ne pas perturber le pilotage - juste avant de plonger dans Charlie, un long droit particulièrement plaisant à prendre avec la petite Ducati...

Le grip assuré par les Pirelli Supercorsa SC (2 à l'avant, 1 à l'arrière) est alors diablement impressionnant : on peut freiner très tard et très fort sur l'angle, d'autant plus que la Panigale accepte d'être bousculée sans broncher. L'inclinaison est ensuite renversante. Façon de parler, bien sûr : MNC n'ose pas tenter le "diablo" en passant trop vite...

Contrairement aux motards qui débutent sur piste, Moto-Net.Com n'a cependant pas à se forcer pour que ses sliders surfent sur le bitume. Bien au contraire, il faut rentrer les jambes afin de pencher la moto, toujours un peu plus ! Les prises d'angle finissent d'ailleurs par être assez balaises...

959 : un sacré numéro !

Il y a des repères qui ne trompent pas : dans Delta par exemple, la botte de Moto-Net.Com lèche régulièrement le tarmac. À la sortie du même double gauche, le témoin orange du contrôle de traction clignote brièvement, preuve que l'électronique bride le moteur et que le pilote ne doit pas insister davantage.

Réglé sur 3 durant tout le week-end, le DTC n'accorde peut-être pas suffisamment de confiance au pneu arrière dont l'adhérence semble irréprochable. Mais MNC préfère céder quelques dixièmes de secondes dans cette courbe, plutôt que perdre plusieurs semaines à l'hôpital suite à un malencontreux high-side...

À quelques reprises d'ailleurs, Moto-Net.Com a senti le train arrière de la moto dériver très brièvement : sur l'angle maxi en cherchant vainement la bonne trajectoire entre Echo et Fox (soit la fameuse parabolique de Carole), et à la sortie de Golf en accélérant le plus tôt possible afin de rester au contact des 4-cylindres !

Bien avant que le phénomène ne s'emballe, l'antipatinage modère la montée en régime du moteur, permettant ainsi à MNC de couper les gaz sans s'envoler brutalement ! Pour éviter de trop contrarier l'arrière, on passe d'ailleurs très tôt le 3ème rapport dans la parabolique.

L'intérêt du sélecteur inversé prend alors tout son sens : le pousser du bout de la botte est bien plus aisé que le relever, et le mouvement devient naturel au bout de quelques tours seulement. MNC profite ensuite de la progressive montée en régime du twin pour se propulser dans la ligne droite menant à Golf.

Les petits camarades, plus à l'aise dans ce périlleux exercice et disposant de plus de puissance, en profitent pour nous fausser compagnie... À combien monte notre moto ? Du coin de l'oeil, MNC voit son compteur afficher 225 km/h. Une vitesse très honnête, comparée aux 232 km/h "chrono" estimés par la FFM dans sa vidéo "Un tour sur le circuit Carole" !

"Remonter" trois rapports sur le gros freinage suivant est un peu moins évident à intégrer. À plusieurs reprises lors de la première session d'essais libres, Moto-Net.Com élargit copieusement dans Golf. Il faut reconnaitre que MNC ne facilite pas la tâche de sa Panigale en restant bien sur l'extérieur - dans les bosses... - afin de permettre aux pilotes plus rapides de passer.

Dans la ligne droite du retour, les Superbike ont de nouveau raison de notre machine hors-classe (entre le SSP et le SBK) mais le bicylindre se défend bien : il est possible de rester dans le sillage de certains concurrents et de les passer à nouveau sur les freins, aux abords du dernier virage Hôtel que MNC casse moins que ces camarades au guidon de leurs 1000 cc ! Le tour est bouclé.

Au milieu des European Bikes...

De retour dans Alpha, la présence d'un échappatoire rassure et incite à freiner encore plus fort. Résultat : une sortie de piste en deuxième session pour MNC qui tente de mettre plus de rythme qu'en première ! Au final, le meilleur chrono du matin (19ème en 1'07,039) est effacé par celui de l'après-midi (22ème en 1'06,888). La qualification ne devrait poser aucun problème, mais il y a moyen de progresser...

Avant de prendre la piste le vendredi, le Journal moto du Net et son mécano avaient décidé de conserver les réglages de suspensions du précédent pilote/journaliste, particulièrement véloce (un certain "B. G.", comme Beau Gosse ?). MNC doit avant tout se concentrer sur ses propres trajectoires et son tempo qui manque encore de constance.

Le Journal moto du Net n'a d'ailleurs absolument pas à se plaindre du comportement des suspensions de la Ducati. D'après notre mécanicien, l'hydraulique des suspensions d'origine n'est pas loin d'être fermée au maximum. Or la fourche se contente de frôler sa butée sur les gros freinages, idem pour l'amortisseur dans les sorties de virages lents. Pas touche donc !

Question moteur, électronique et pneumatiques, la 959 Panigale se montre également à la hauteur... de nos capacités ! Aisée de prise en main, raisonnablement puissante, diablement agile et sacrément stable, la 959 Panigale est parfaitement adaptée au circuit Carole.

À l'issue de la première journée, un seul souci plombe cet excellent bilan : l'endurance du freinage. Au bout d'une dizaine de tours, le levier perd de sa consistance. À tel point qu'en fin de première session, MNC doit lever tous les doigts pour ne pas se les pincer !

En prévision de la seconde séance d'essais libres, notre mécano effectue une purge complète du circuit. Moto-Net.Com reprend la piste en augmentant au maximum la garde du levier droit. Le phénomène réapparait malheureusement : levier spongieux et puissance en retrait. Et cette averse qui met prématurément fin à notre journée... "Maledizione" !

Aux grands maux, les grands remèdes : pour la deuxième journée, l'équipe Ducati MNC effectue un échange standard, plaçant les étriers et maître-cylindre Brembo de la Panigale "de route" sur la Panigale "de course". Notre mécano se demande en effet si le problème ne vient pas des joints à lèvres. Peut-être ont-ils mal vécu la précédente manche du FSBK, disputée à Pau-Arnos en pleine canicule ? Réponse en page suivante...