Essai 125 Duke : grosse mise à jour pour la petite KTM

Le programme de cet essai KTM est aussi court qu'intense : tout juste montés sur les motos, les journalistes - dont Moto-Net.Com, "natürlich" - sont dirigés vers le toit de leur hôtel ! Nous logeons en effet dans le Lingoto de Turin, l'ancienne usine Fiat réaménagée dans les années 1980 en un impressionnant complexe multifonctionnel.

La découverte de la nouvelle 125 Duke se fait dans la rampe hélicoïdale du bâtiment où les photographes se postent pour une première séance photos. La légèreté de la moto, la finesse de ses pneus et son bon rayon de braquage sont autant d'atouts pour circuler dans cet environnement atypique et enchainer les allers-retours.

Perchée un peu plus haut que sur le précédent modèle (830 Vs 800 mm), la selle incline le pilote un soupçon plus en avant. Mais la nouvelle assise offre surtout l'avantage de déplier les jambes des grands pilotes, sans toutefois bannir l'accès au sol des courtes gambettes.

L'accueil des suspensions est remarquable : elles se tassent délicatement lorsque le pilote s'installe à bord. La selle en revanche reste toujours aussi dure : on s'en accommode fort bien sur de courtes distances, mais les minots qui comptent partir en vacances avec leur Katoche risquent de souffrir un peu.

Dans la portion basse et sombre de la rampe, le Journal moto du Net observe que le phare à LED de la 125 Duke éclaire brillamment. Après tout, il n'y a pas de raison qu'une moto de petite cylindrée dispose d'un piteux éclairage ? Déjà qu'il faut composer avec une puissance faiblarde...

Bridé aux 15 chevaux réglementaires du permis A1, le monocylindre 4-temps KTM demande à être cravaché pour monter efficacement les étages du "Lingot" de Fiat. Et même quelques minutes plus tard en ville, MNC constate que sur le plat et sous 5000 tr/min, le moteur peine à relancer efficacement la moto. Même sur les pavés mouillés italiens, l'arrière ne risque pas de chasser...

Pour profiter de bonnes accélérations et reprises, il faut impérativement maintenir l'aiguille - digitale - du compte-tours entre 8000 tr/min et la zone rouge située 2000 tours plus haut. La plage d'utilisation réduite oblige donc à user et abuser du sélecteur, un peu dur sur notre modèle d'essai tout juste sorti de caisse (260 km au compteur).

En empilant rapidement les rapports et en ouvrant grand les gaz, on arrive à devancer sans mal les autos et on atteint relativement vite les limitations de vitesse imposées en agglomération et aux alentours. Peu vaillant dans la première moitié de compte-tour, le mono se montre néanmoins assez souple. C'est finalement le petit à-coup à la coupure des gaz qui est le plus regrettable.

Durant sa courte virée sur la mini Duke 2017 - et sous la pluie ! -, Moto-Net.Com a en revanche apprécié le comportement de la nouvelle fourche : un peu plus souple que l'ancien modèle, elle gomme agréablement les petites irrégularités des ruelles de Turin et absorbe les plus gros chocs.

Sur les freinages, le nez de la moto plonge vivement dans un premier temps puis descend plus doucement si l'on insiste encore. L'attaque du frein avant n'est pourtant pas plus mordante qu'avant, mais la puissance semble en légère hausse grâce aux 20 mm de disque supplémentaires.

Étant donné l'image sportive qui se dégage de ce petit roadster, on aurait aimé un peu plus de répondant au levier droit. D'autant plus que les Metzeler Sportec M5 montés d'origine sur la 125 Duke offrent un très bon grip, sur le sec comme sur le mouillé...

Lors d'un freinage brutal pour laisser passer un automobiliste italien ayant confondu feu vert et rouge - ils sont daltoniens ces Turinois ! -, MNC a également pu valider le système Bosch qui brille par sa capacité double à conserver la moto droite, tout en la ralentissant efficacement. Du travail de pro, vraiment.

Peu sollicité par MNC en raison de la pluie - et des 15 poneys que développent le moteur -, l'amortisseur arrière ne se tasse pas à l'accélération et devrait permettre de conserver de la vitesse en virage. Sur les dos d'âne les plus accusés, MNC a ressenti un léger manque de confort. Or il ne faut pas compter sur la selle pour ménager les fesses !

L'agrément à bord est également limité au niveau des pieds : dès 4500 tr/min, soit 30 km/h en 3ème et 50 km/h en 6ème, des vibrations traversent les gommes des repose-pieds. Les grésillements gagnent la selle à partir de 7000 tr/min, régime où le moteur commence justement à tracter...

Dans la liste des points faibles de la mini Duke, Moto-Net.Com se doit d'ajouter le manque d'aspects pratiques. Citons pour commencer les poignées du passager qui ont disparu et ses repose-pieds qui se sont élevés... Sous la selle arrière toujours, on peut tout juste glisser un gilet jaune obligatoire en France (ou une trousse de premiers secours en Autriche !).

Hors de question malheureusement, de caser un antivol en U dans le petit coffre de la 125 Duke. Et en raison de la multitude de fils et de cosses électriques qui s'y trouvent, MNC déconseille d'y entreposer un bloque-disque qui pourrait abimer les précieux branchements. Il faudra transporter autrement son antivol, indispensable même pour un court arrêt puisque la clé de la KTM n'est pas codée...

Si ces dernières remarques ont de quoi tiédir l'enthousiasme des potentiels clients, elles ne doivent pas les détourner des concessions KTM où la 125 Duke vient de débarquer et s'affiche à 4490 €. Soit 2000 € de plus que la bien plus basique Honda CB125F... mais environ 500 euros de moins que la MT125 pourtant moins sophistiquée ! Le duel est (re)lancé, ça risque de secouer.