Avec 6 097 immatriculations en 2008, Triumph affiche une hausse de +26,4% sur le marché français du motocycle. Éric Pecoraro, directeur marketing chez Triumph France, établit pour Moto-Net.Com le bilan 2008 de la marque et nous expose ses objectifs 2009.
Moto-Net.Com : Que vous inspire l'évolution générale du marché du deux-roues en 2008 ?
Éric Pecoraro, directeur marketing de Triumph France : Le marché moto évolue et change. L'évolution la plus marquante est la perte de terrain des marques japonaises sur les motos de plus de 500 cc. Les motards sont plus attentifs et exigeants. Attentifs aux offres, ils ne regardent plus uniquement le prix de la moto, mais son coût dans la durée, en prenant en compte le prix de la revente. Ils sont en attente d'une meilleure prise en compte de leurs besoins et de leurs envies. Nous et notre réseau de concessionnaires, nous nous efforçons de répondre à leurs exigences de la meilleure manière.
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M.-N.C. : Quel bilan dressez-vous de votre année ?
É. P. : C'est une excellente année pour Triumph, puisque nous réalisons notre record d'immatriculation avec près de 6 100 motos immatriculées, et nous avons, comme l'année dernière, la plus forte progression des marques de motos. Ce résultat nous le devons à notre réseau qui a fait d'énormes investissements pour accompagner le développement de la marque. Nous sommes très fiers de nos concessionnaires avec lesquels nous travaillons main dans la main pour proposer à nos clients un excellent service. Nos clients l'ont bien compris, avec Triumph, ils vivent une expérience unique. Nos motos sont fiables, utilisables au quotidien tout en ayant une vrai âme procurant un plaisir exceptionnel à leur guidon. Ils partagent avec nous le plaisir et la passion que nous avons à rouler en Triumph.
M.-N.C. : Êtes-vous pleinement satisfaits des résultats de vos meilleures ventes : Street Triple, Speed Triple et Tiger 1050 ?
É. P. : Tout à fait : le Street Triple est un succès, l'usine nous a livré toutes les Street Triple qu'elle pouvait produire et nous avons été en manque toute l'année. Mais encore une fois, plus que le volume, nous avons montré que sur le segment de marché le plus disputé en France, celui des roadsters 600cc, on peut innover. Le Street Triple et sa version R sont devenus les roadsters références. Pour vous en convaincre, il suffit de les essayer ! (lire notre Essai Moto-Net.Com du 23 novembre 2007, NDLR) La nouvelle version du Speed Triple a lui aussi réalisé sa meilleure année depuis qu'il est sur le marché. Pour 2009, le Speed Triple a 15 ans et nous avons préparé une très belle version limité 15ème anniversaire qui sera disponible début avril. Enfin, la Tiger 1050 a réalisé une très bonne performance avec plus de 500 immatriculations.
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M.-N.C. : Quels sont les modèles dont les ventes vous ont déçu ?
É. P. : Nous n'avons pas réellement de déception, les ventes de nos motos se sont réalisées conformément à nos prévisions.
M.-N.C. : Vos nouveautés 2008 (Speed Triple, Daytona SE, Modern Classics et Cruisers "à injection") ont-elles réussi leur première année ?
É. P. : J'ai déjà répondu pour le Speed Triple dans la question précédente. Concernant la Daytona SE, c'était une série limitée de la Daytona 675 qui a elle aussi réalisé une très bonne année. Les Bonneville injection ont aussi très bien réussi leur première année.
M.-N.C. : Quelle a été la bonne surprise 2008 ?
É. P. : L'engouement pour Triumph. De plus en plus de motards comprennent notre philosophie. Nous proposons des motos axées sur le plaisir de conduite et utilisables au quotidien. Cette passion, que nous avons relayée par nos concessionnaires qui partagent nos valeurs, font que de plus en plus de motards viennent à la marque.
M.-N.C. : Quelle a été la moins bonne ?
É. P. : J'ai une pensée toute particulière pour quelqu'un qui a vécu sa passion jusqu'au bout...
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M.-N.C. : Quel a été selon vous l'événement marquant de l'année 2008 dans le monde du deux-roues ?
É. P. : Le retour en force des marques non japonaises. Perceptible depuis plusieurs années, cette tendance s'accélère sur le marché des motos de plus de 500 cc.
M.-N.C. : Quelle est la situation de Triumph aux échelles européenne et mondiale ?
É. P. : Très bonne : en Europe nous progressons de 11% sur un marché en baisse et nous sommes la marque qui progresse le plus. Il en va de même au niveau mondial : sur les marchés où nous sommes présents, la marque progresse de 8% sur un marché global à moins 7%.
M.-N.C. : Comment vos nouveautés 2009 (Daytona 675, Street Triple R, Bonneville et Thunderbird) ont-elles été accueillies par votre réseau et par l'ensemble des motards ?
É. P. :Les nouveautés ont été très bien accueillies par notre réseau et par les motards. La Daytona 675 est très attendue car elle est la référence dans le segment des 600 Supersport et le Street Triple R connaît un engouement pratiquement comparable au Street Triple. Pour les nouvelles Bonneville, nous pensons toucher une nouvelle clientèle. Nous avons rajeuni la ligne de la moto et les jantes de 17 pouces apportent un gain énorme en facilité de conduite, de prise en main et de maniabilité. Pour les motards qui souhaitent avoir une Bonneville plus conforme au niveau du look à ce qu'elle était dans les années 1960, la T100 reste dans la gamme, avec ses carters chromés et ses jantes à rayons. Avec la Thunderbird, nous nous attaquons là aussi à une nouvelle clientèle.
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M.-N.C. : Quels sont vos objectifs en 2009 ?
É. P. : Pour 2009, nous pensons que le marché global va être difficile. Néanmoins, nous prévoyons de progresser pour les raisons suivantes :
M.-N.C. : La part d'Internet a-t-elle augmenté dans votre activité en 2008 ?
É. P. : La part d'internet a augmenté, le nombre de connexion à notre site www.triumph.fr a fortement progressé (+35%) et nos études montrent que notre site internet est le deuxième support visité après la presse spécialisée moto dans la décision d'achat. Nous envoyons aussi une newsletter toutes les six semaines à nos clients et aux non clients qui s'intéressent à la marque. Nous avons lancé en toute fin d'année le plus complet des configurateurs motos existants. Il s'agit de "Create my Triumph" : vous pouvez y composer votre moto. C'est très intuitif et ludique et je vous invite à y faire un tour sur www.triumph.fr puis l'onglet "Create my Triumph". Pour nous, Internet est un excellent moyen de toucher directement tous ceux que Triumph fait vibrer.
M.-N.C. : Quels sont vos grands rendez-vous en 2009 ?
É. P. : Notre année sera marqué par l'arrivée de nos nouveaux modèles, du lancement de la saison en mondial Supersport avec notre équipe officielle et nos deux pilotes Garry McCoy et Gianluca Nannelli, nos événements dédiés à nos clients, ainsi qu'en fin de saison le Mondial du deux-roues, événement incontournable cette année.
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M.-N.C. : Il y a 55 ans, le héros de l'Équipée Sauvage Johnny Strabler chevauchait une 6T Thunderbird. Après Steve McQueen, Marlon Brando sera-t-il la nouvelle icône de Triumph dans le but de faciliter le retour de la marque anglaise - avec sa nouveauté 2010, la Thunderbird 1600 - dans le secteur des Cruiser, notamment aux USA ?
É. P. : Triumph est une marque qui a une très belle histoire. Steve McQueen, Marlon Brando et bien d'autres grandes stars possèdent ou ont possédé des Triumph. Le succès de l'association Triumph/McQueen nous pousse effectivement à travailler ce type de partenariat.
M.-N.C. : 2009 sera-t-elle l'année de la crise ?
É. P. : Si vous regardez passer les choses, vous ne serez pas en bonne position pour réussir une bonne année 2009. Pas d'attentisme ! Pour nous, 2009 sera une année d'actions à tous les niveaux. Nouveaux modèles, nous avons un plan produits très fourni. Nos concessionnaires que nous soutiendrons dans leurs actions tout au long de l'année, et bien sûr nos clients pour qui nous développons des événements qui leurs seront réservés.
M.-N.C. : Comment abordez-vous le Mondial du deux-roues 2009 "Nouvelle formule" ?
É. P. : Avec beaucoup d'envie. Prouvons que le Mondial du deux-roues est un moment clef du monde de la moto, donnons envie d'y aller en préservant une part de rêve et de surprises.
M.-N.C. : En conclusion, quelle maxime illustrerait le mieux votre bilan 2008 ?
É. P. : 2008 n'était qu'une étape, vivement la suite !
Note à nos lecteurs : si vous souhaitez préciser certains points de cette interview ou aborder d'autres thèmes, Éric Pecoraro répondra en direct à vos questions lors du Tchat Moto-Net.Com du jeudi 19 février 2009. N'hésitez pas à lui poser dès maintenant toutes vos questions !
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