Avec 35779 immatriculations, Yamaha affiche une baisse de -10,8% sur le marché français du motocycle. Éric de Seynes, directeur général Yamaha Motor France, établit pour Moto-Net.Com le bilan 2010 de la marque japonaise et dévoile ses objectifs 2011.
Moto-Net.Com : Que vous inspire l'évolution générale du marché français du motocycle en 2010 ?
Éric de Seynes, directeur général Yamaha Motor France : Le marché du deux-roues a certes baissé de 7% en 2010 mais reste, avec près de 185 000 unités vendues, l’une des cinq meilleures années commerciales de toute l’histoire de la moto en France. Par ailleurs, on peut noter qu’après deux années de crise et de prime à la casse pour le marché automobile, le total des transactions annuelles VN+VO (véhicules neufs et véhicules d'occasion, NDLR) de deux et trois roues motorisés n’a baissé que d’environ 3%, ce qui démontre une très forte solidité de nos marchés.
MNC : Quel bilan dressez-vous de votre année en 125 et en gros cubes ?
E. D. S. : En 125 cc, Yamaha Motor France reste leader avec plus de 20% de parts de marché. On peut noter que Yamaha domine à la fois la catégorie scooter et la catégorie moto. Ces bons résultats s’expliquent en partie avec l’arrivée remarquée du nouveau Xmax en mars 2010. Totalement relooké, avec un caractère moteur renforcé et des détails de finition améliorés, il a conquis les journalistes, puis la clientèle et s’est immédiatement imposé comme le leader du marché. Enfin, la largeur de notre gamme 125cc, du Vity au Xmax comme de l’YBR à l’YZF-R, nous permet de répondre à la plupart des attentes de nos clients.
En moto, la XJ6 confirme, grâce à toutes ses versions, son bon positionnement pour répondre aux attentes du marché français. Son succès nous a permis de pallier l’arrivée tardive des FZ8 et Super Ténéré 1200. Avec les bonnes ventes de ces deux nouveautés au second semestre, nous avons pu boucler notre année commerciale conformément à nos objectifs. En maxiscooter, le Tmax 500 poursuit sa carrière de façon impressionnante, il a bénéficié d’une série "WhiteMax SPL" pour célébrer ses 10 ans et a été avec le Majesty 400 et le Xmax 250 un vrai succès commercial. Ces modèles nous permettent de rester leader de ce segment avec près de 44% des immatriculations.
MNC : Les immats ne sont pas tout... Comment qualifiez-vous votre bilan comptable ?
E. D. S. : Yamaha Motor France reste une société bien gérée et soucieuse de la solidité financière de son réseau. Ceci reste difficile dans une période où nous subissons depuis plus de deux ans une forte érosion de l’Euro par rapport au Yen.
MNC : Êtes-vous pleinement satisfaits des résultats de vos meilleures ventes : Xmax, YBR, XJ6 et Tmax ?
E. D. S. : A la lumière de ce que nous évoquions dans les précédentes réponses, oui, nous ne pouvons qu’être satisfaits de ces résultats, surtout dans un contexte économique aussi tourmenté.
MNC : Quels sont les modèles dont les ventes vous ont déçu et quelle en était la cause ?
E. D. S. : La moto 125 a connu un léger fléchissement. L’YZF 125 R, notamment, s’est moins vendue. Nous sommes confrontés aujourd’hui à une réalité : la difficulté d’attirer les jeunes à la moto. Pour cela, Yamaha Motor France travaille en collaboration avec la FFM à la création d’une coupe 125 Junior dans laquelle pourrait être intégrée l’YZF 125 R.
MNC : Vos nouveautés 2010 (Xmax, Diversion S, FZ8 et Super Ténéré) ont-elles réussi leur première année ?
E. D. S. : Tout à fait. Les volumes en Xmax 125 sont significatifs avec près de 10 000 unités vendues. Les FZ8 et les Super Ténéré, qui sont arrivées tardivement sur le marché, ont eu besoin de s’installer mais très vite, elles ont été distribuées en flux tendu dans les concessions. Elles ont encore devant elles un fort potentiel de croissance.
MNC : Quelle a été la bonne surprise 2010 ?
E. D. S. : La première bonne surprise reste la très forte résistance de nos marchés (VN+VO) qui démontre la pertinence de l’utilisation d’un deux roues motorisé dans notre société. Une deuxième bonne surprise a été de pouvoir rapidement développer et consolider différents partenariats à l’échelle nationale comme ceux conclus avec le réseau national CER, qui va nous permettre d’initier des actions de stimulation au passage du permis moto et d’accompagner nos clients dans la nouvelle formation de 7h prévue pour les nouveaux accédants à la 125. Egalement avec La Poste, que nous équipons désormais en Neo’s 4-temps, et les nombreuses écoles de pilotage circuit qui font confiance à nos R1 et R6, etc. L’ensemble de ces partenariats démontre que l’entreprise Yamaha Motor France évolue avec ses marchés, écoute et entend les attentes de ses clients quels que soient leurs profils.
MNC : Quelle a été la moins bonne ?
E. D. S. : On peut dire que l’annonce du départ de Valentino Rossi après 7 ans de victoires, de titres et d’exaltation constitue une moins bonne surprise... Yamaha, son personnel, ses ingénieurs, son team technique ont été en osmose avec le pilote dès son arrivée dans le groupe. On ne peut donc se réjouir de voir partir un si grand champion, même si l’on sait qu’il a laissé une empreinte indélébile chez Yamaha.
MNC : Quel a été selon vous l'événement marquant de l'année 2010 dans le monde du deux-roues ?
E. D. S. : Le titre Moto GP de Lorenzo, qui est le résultat d’investissements humains, sportifs et technologiques extraordinaires.
MNC : Comment vos nouveautés 2011 (évolutions de scooters) ont-elles été accueillies par votre réseau et par l'ensemble des motards ?
E. D. S. : Bien, si l’on se fie aux chiffres de ventes et au "réalisme" de ces nouveautés. Nous attendons dans quelques semaines l’arrivée du scooter 50 électrique, l’ECO3 (lire MNC du 21 janvier 2011, NDLR), qui servira de test à notre travail de recherche sur les énergies alternatives. Enfin, nous restons convaincus, avec notre réseau, que nos nouveautés tardives de 2010 nous réservent de beaux succès commerciaux en 2011.
MNC : En 2011, quels seront vos objectifs ?
E. D. S. : 2011 se place dans un contexte économique encore difficile et nous tenterons déjà de faire aussi bien qu’en 2010 en consolidant nos positions et en apportant à notre réseau tout le soutien dont il aura besoin pour répondre aux attentes de ses clients. En matière de communication et d’image, nous continuerons de développer notre communication digitale qui offre des opportunités variées de dialogues interactifs avec nos clients et prospects.
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MNC : Quels seront vos grands rendez-vous cette année ?
E. D. S. : On peut dire que le retour du Salon de la moto en 2011 sera un événement marquant. Nous serons également très actifs par le biais de nos différents accords avec les écoles de pilotage de Dominique Sarron, Philippe Monneret, Denis Bouan, Serge Nuques, les 4G ou encore le Team Guyot. En tout-terrain, nous reconduisons la Yamaha MX Riding School qui sera encadrée par Frédéric Vialle, chargé de détecter de jeunes talents et de les conduire au plus haut niveau. Pour encourager nos clients à rouler sur circuit, nous sommes impliqués dans plusieurs challenges : la FZ8 Road Cup, les Trophées R1/R6 mis en place au sein des WERC et de la Michelin Power Cup, la Coupe YZF-R 125, mais aussi pour du pur roulage plaisir les "Bikers days", entre autres. Nous soutenons également de nombreux pilotes en compétition, que ce soit en vitesse, en cross ou en rallye. Enfin, nous avons ouvert la saison avec un team prometteur de quatre pilotes sur ce Dakar 2011.
MNC : En conclusion, quelle maxime illustrerait le mieux votre bilan 2010 ?
E. D. S. : Nous terminons l’année 2010 en leader, mais nous avons une maxime chez Yamaha qui est de dire qu’au "1er janvier de chaque nouvelle année, nous redevenons challengers". Nous nous efforcerons donc, avec notre réseau et nos partenaires, de fournir la meilleure offre à nos clients, tant en produits qu’en programmes de toutes sortes, pour répondre le mieux possible à leurs attentes et continuer de mériter notre position.
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