Duel RS4 Vs YZF-R125 : la rentrée à fond de six !

Malgré un rayon de braquage limité, la R125 s'avère beaucoup plus agréable à piloter en ville que sa concurrente transalpine, principalement grâce à son moteur souple et disponible. Relativement coupleux, le petit bloc 4-temps accepte de reprendre dès 4 000 tr/mn.

Il est en outre bien secondé par une agréable boîte 6 vitesses, mais il ne faudra bien sûr pas hésiter à jouer du sélecteur pour toujours rester sur le bon rapport ! Pour le reste, la Yamaha parvient à faire oublier complètement ses 138 kg tous pleins faits en offrant une belle maniabilité.

La Japonaise conciliante

Comme sur les motos de plus grosse cylindrée, on retrouve sur l'Aprilia un particularisme italien. La RS4 s'offre moins facilement que sa concurrente et pour en tirer le meilleur parti en ville, son pilote ne doit pas chômer !

Son moteur tout d'abord est très creux sous les 7000 tr/mn (course de 47 mm contre 58,6 sur la Yam !) et impose des changements de rapports constants pour éviter les sous-régimes. En cela, on retrouve le côté assez capricieux des anciens blocs 2-temps... qui se faisaient pardonner toutefois en sortant près de 35 ch !

La boîte de vitesses de la RS4 n'est pas non plus exempte de tout reproche. Sur notre moto d'essai (à peine rodée avec ses 500 km au compteur) le premier rapport refusait de se verrouiller, nécessitant de s'y reprendre à deux, voire trois fois.

Le (mauvais ?) caractère italien

Entre les feux et les embouteillages, nos deux sportives ne sont tout de même pas dans leur élément de prédilection. On a beau se cracher dans les paluches, on se fait systématiquement taxer par les X-Max et autres S-Wing, tant au démarrage qu'au jeu du faufilage entre les files.

Autant que faire se peut, on raccourcira également au maximum les étapes autoroutières pour aller chercher des petites routes bucoliques. Grâce à une meilleure allonge, l'Aprilia reprend l'avantage pour maintenir une vitesse de croisière correcte (100-110 km/h) et accroche même les 130 km/h compteur (125 km/h au GPS).

Derrière, la Yamaha peine à se stabiliser à la même vitesse de croisière. En pointe sur le 6ème rapport, le rupteur plutôt frustrant intervient dès 123 km/h (118 km/h GPS). On est loin des 200 km/h - ou presque, "t'as quoi comme pignon ?!" - de certaines motos 2-temps débridées et accessibles, dans une certaine limite poids/puissance, aux seuls détenteurs du permis gros cubes !

C'est le métier qui rentre !

Comme leurs aînées à 2-temps, l'Aprilia RS4 et la Yamaha YZF 125R formeront peut-être nos futurs pilotes. A ce titre, elles constituent une bonne école pour le motard qui compte passer à terme son permis A.

Regard, trajectoire, freinage, vitesse de passage en courbe : le pilote est tout entier concentré à ce qu'il fait, beaucoup plus que sur un scooter qui se contente de vous emmener d'un point A à un point B. Dans les virages serrés, la bataille est rude et relativement équilibrée entre nos deux "mini-teignes".

L'Aprilia fait valoir son châssis vif et efficace et l'allonge de son moteur, tandis que la Yamaha mise davantage sur son moteur plein et sa partie cycle un peu moins vive mais ultra sécurisante.

Mini-arsouille pour grand plaisir

Particulièrement agiles avec leurs montes pneumatiques fines (130/70 à l'arrière) et leurs faibles empattements (1345 mm sur la RS4, 1355 sur l'YZF), les deux petites sportives virevoltent d'un virage à l'autre avec une grande facilité.

Dommage que dans la célébrissime montée des 17 tournants de la Vallée de Chevreuse, le moindre sous-régime se paye cash : on se retrouve à l'arrêt ! En revanche dans l'autre sens - en descente ! -, l'absence de puissance est beaucoup moins pénalisante...

Les RS4 et YZF-R125 ont même de quoi en remontrer à de beaucoup plus grosses qu'elles, grâce à leur agilité remarquable. Toutes deux bien suspendues, elles offrent un compromis très convaincant entre confort et tenue de route.

Quant à leurs châssis surdimensionnés, ils supporteraient allègrement le double de chevaux ! Enfin, notons que la monte de pneus d'origine de l'Aprilia (des "Sava", et non les Pirelli Supercorsa de la présentation presse, lire notre Essai MNC du 1er juin 2011 : Aprilia RS4 125, la star des cours(es) de récré !) s'est finalement montrée à la hauteur de nos petites arsouilles champêtres...