Duel Pan-European Vs FJR 1300 2013 : GT sur la route !

Comme toute moto, ces deux GT peuvent bien sûr s'aventurer en ville. Mais compte tenu de leur gabarit imposant, surtout avec les valises, elles ne seront pas les plus douées pour se frayer un chemin dans les embouteillages !

Dans cet exercice et malgré son handicap de près de 40 kg, la "vieille" Honda enterre littéralement sa concurrente Yamaha. On retrouve là l'extraordinaire facilité propre aux machines du premier constructeur mondial.

La Pan-European fait preuve d'une aisance incroyable pour une telle moto. Tout se conjugue pour vous faciliter la vie : un V4 ultra souple, une boîte de vitesses précise et un embrayage doux et progressif. Ajoutez à cela un train avant léger et neutre et vous vous surprendrez vite à vous faufiler - presque ! - comme un coursier !

En descendant de la Pan, on a l'impression de passer à un exercice de musculation en montant sur la FJR en ville. Son train avant se montre beaucoup moins agile à basse vitesse et n'encourage guère à slalomer...

On regrette aussi une poignée d'embrayage hydraulique très ferme, qui réclame une sacrée poigne. Enfin, le 4-cylindres en ligne se montre presque trop teigneux et brutal en mode Sport. On lui préfèrera le mode Touring, plus reposant car quasi anémique...

Ce tableau peut paraître un peu dur pour la FJR et les nombreux propriétaires qui roulent avec quotidiennement en ville s'en offusqueront certainement. Néanmoins, on constate que ces derniers retirent souvent les valises latérales au profit d'un top-case et ne sont en général pas des petits gabarits... (discutable)

Dès que l'on dispose d'un peu d'espace, on peut enfin profiter pleinement de la FJR. On relève un peu le pare-brise, on sélectionne le mode Sport, et en avant la musique !

Ce millésime 2013 est bien plus rempli aux bas et mi régimes que les précédents. La sonorité du 4-cylindres est agressive à souhait. En ce qui concerne le comportement dynamique de la moto, on retrouve les traits de l'ancien modèle, à savoir une tenue de cap imperturbable, au détriment d'une certaine vivacité.

En mode arsouille, la FJR reste très physique à emmener. Il ne faudra pas hésiter à exagérer son effort sur le contre-braquage, tout en s'aidant fermement des cuisses et des pieds pour la balancer d'un virage à l'autre.

Avec un centre de gravité plus bas, la Pan-European se laisse emmener avec une facilité déconcertante. Ses suspensions, privilégiant plus le confort que la tenue de route, invitent plus à la balade qu'à l'attaque. Et ça tombe bien, car son moteur est à l'avenant.

Le V4, monstre d'agrément et de souplesse, n'est pas fait pour être martyrisé mais offre tout de même des relances très correctes et accepte de repartir très bas dans les tours. Cet ensemble moteur-châssis très cohérent offre une moto très agréable pour un usage touristique.

Si, par hasard, on se laisse dépasser par les événements, nos deux grosses GT s'avèrent être de bonnes freineuses. On pourrait croire que la Honda, du haut de ses dix ans d'âge, serait dépassée, mais il n'en est rien. Avec son freinage combiné "Dual C-ABS" (couplage de l'avant vers l'arrière et vice-versa), la Pan freine très bien, très fort et à plat !

La FJR peut toutefois se targuer d'un mordant et d'un feeling plus précis du frein avant. Leurs deux ABS font bien leur boulot : ils se font oublier et ne se déclenchent pas à tout bout de champ malgré les conditions délicates de notre essai.