Duel Aprilia Shiver 900 Vs Ducati Monster 797 : roadster sauce vénitienne ou bolognaise ?

Avant de vérifier si le ramage de l'Aprilia se rapporte à son plumage, MNC note quelques améliorations à apporter au prochain modèle : certains câbles et fils multicolores devraient être mieux dissimulés, le sabot qui cache le filtre à huile et la centrale ABS (trahie par ses tuyaux) mériterait un petit coup de pinceau et les fausses prises d'air latérales n'apportent pas grand-chose.

On observe par ailleurs que le cadre de la Shiver 900 est toujours constitué de deux parties originales - et originelles. On retrouve donc la partie supérieure en tubes d'acier boulonnée aux platines en aluminium, ainsi que le bras oscillant ajouré à gauche, renforcé - et ajouré - à droite où s'ancre le mono-amortisseur Sachs (précharge et détente réglables).

Devant, la S900 reçoit une fourche Kayaba de 41 mm plus légère d'un demi-kilogramme que celle montée sur la 750, avec réglage unilatéral de la précharge et de la détente. De nouvelles jantes à trois branches - dédoublées ! - font aussi leur apparition : piquées à la Tuono, elles feraient gagner au roadster Aprilia 0,9 kg à l'avant et 1,3 kg à l'arrière.

Au final cependant, la Shiver est loin d'être légère puisque son poids atteint les 218 kg tous pleins faits sur la balance du constructeur.... Soit 25 kg de plus que sa concurrente du jour ! Avant même de monter dessus et de juger de la différence guidon en main, Moto-Net.Com constate que l'Aprilia paraît plus grosse que la Ducati.

Trois éléments alourdissent principalement les lignes de la Shiver : le sabot moteur en plastoc, le réservoir et ses arêtes supérieures très mastoc, le pot d'échappement resté sous la selle et dont la double sortie entièrement redessinée déborde généreusement de la coque...

En jetant un rapide coup d'oeil sous la boucle arrière, on tombe d'ailleurs sur ce qui semble être une grosse marmite. Et MNC se rendra vite compte que cette marmite bout ! Dommage qu'Aprilia n'ait pas sélectionné une solution plus moderne, comme c'est le cas sur la Monster 797 ou sur les dernières Street Triple 675 et 765 !

En adoptant un pot bas et court, la petite M797 est en totale rupture avec les échappements hauts et volumineux de la 796... ou ceux de la Shiver 900 ! La partie arrière dépourvue d'habillage devient ainsi on-ne-peut-plus aérienne. Un peu trop même.

On note en effet que Ducati n'a pas monté de véritable garde-boue arrière : c'est la plaque d'immatriculation - de plus en plus grande, il est vrai - qui se chargera de réceptionner les projections du pneu arrière lors des sorties par temps maussade. À l'inverse, le support de plaque sembre un peu trop massif et brut. Jamais content, MNC ?!

Dans son cahier de doléances, le Journal moto du Net ajoute que des fils électriques dépassent trop nonchalamment du boîtier de commande, et que de multiples câbles et tubes gâchent un peu la vue sur le bicylindre aux profondes et distinctives ailettes.

Les platines de repose-pieds passager se fondent très bien sur le costaud bras oscillant, mais on se demande si elles ne sont pas un soupçon surdimensionnées. On regrette au passage l'abandon du monobras qui équipait la 796 : le conserver aurait permis à la 797 de se différencier à nouveau de l'Aprilia... et de la concurrence.

Une Monster plus basique, toujours légère

Plus basique donc, la Ducati revient également au châssis 100% tubulaire en acier. Niveau motorisation, on l'a vu, le nouveau Monster accueille le bon vieux "Desmodue" à refroidissement à air qui participe au succès des Scrambler depuis une paire d'années. Bologne a opté pour une solution simple et légère, éprouvée et pas chère.

La Monster 797 reçoit parallèlement une jolie paire d'étriers à montage radial frappée "Brembo" de type M432 - pour 4 pistons opposés de 32 mm, auront traduit les aficionados - ainsi qu'une fourche de la même marque que celle de la Shiver (Kayaba) mais plus épaisse (43 mm, ah !) et non réglable (oh...).

Le phare et le tableau de bord placés bas, le guidon positionné en avant et le réservoir particulièrement bombé assurent à la Monster une allure moderne. Les adeptes de lignes plus classiques pourront trouver leur bonheur au rayon Scrambler, décliné à toutes les sauces.

Un petit clin d'oeil est tout de même adressé aux nostalgiques de la Mostro 900 - dévoilée par Ducati il y a... 25 ans ! - via le crochet de fixation placé sur le réservoir, qui lui donne en prime une petite touche de sportivité, toujours la bienvenue sur une - moto - italienne.

Bien que les considérations esthétiques aient souvent un caractère subjectif, MNC considère que les caches en plastique autour de la culasse avant et du radiateur d'huile mériteraient une meilleure finition ou une matière différente. On apprécie en revanche les valves coudées sur les jantes, et plus encore le garde-boue avant tout court, tout mignon et tout peint, assorti au coloris.

Attention d'ailleurs aux coloris Ducati : comme souvent, le choix de la version blanche entraine une hausse de 100 euros sur la facture... Paradoxalement, il en va de même pour la version noire, affichée à 9090 euros au lieu des 8990 euros demandés pour "notre" coloris rouge.

Qu'on la choisisse en gris, blanc ou vert, l'Aprilia coûte toujours la même somme : 8399 € "seulement" serait-on tenté de dire ! Comparée à la Shiver 750 qui avait terminé sa carrière sur un prix "promo" de 6999 €, le tarif du roadster de Noale a flambé. Mais par rapport à ses rivales japonaises, anglaises ou italiennes comme aujourd'hui, elle se place extrêmement bien...

Il est temps pour Moto-Net.Com de passer aux choses sérieuses : prendre les commandes de ces deux roadsters italiens, très différents dans leur conception, on vient de le voir... et dans leur conduite ? Pour le savoir, gaz en page 3 !