En exclusivité pour Moto-Net, Didier Cazeaux, l'investisseur bordelais qui a repris Voxan, fait le point sur la seule marque de motos françaises cinq mois après le redémarrage de la production.
En exclusivité pour Moto-Net, Didier Cazeaux, l'investisseur bordelais qui a repris Voxan, fait le point sur la seule marque de motos françaises cinq mois après le redémarrage de production.
Moto-Net : quel bilan tirez-vous de l’activité de Voxan sous votre direction ?
Didier Cazeaux : la reprise de Voxan a réellement commencé fin 2002. Elle a été signée définitivement début 2003 et le premier Scrambler est sorti des chaînes de montage d’Issoire mi-mai dernier. Les actions de la nouvelle Société de conception et de construction de motocycles (SCCM), qui produit les nouvelles Voxan avaient été planifiées comme suit : d'abord définir et valider les évolutions techniques des machines. Ensuite, remettre en route la livraison de pièces détachées pour les possesseurs des premières générations. Puis le redémarrage de la production, et enfin le redéveloppement du réseau de concessionnaires. Le planning initial a été respecté et tous ces points ont été achevés ou sont en cours d’achèvement : le SAV est assuré depuis fin 2002, les évolutions techniques prévues début 2003 sont validées et mises en production et le début de la production a été réalisé comme prévu courant mai. Il reste l’achèvement du réseau de concessionnaires, initialement prévu à 45 et revu à la hausse avec 60 concessions. Le réseau sera en place de façon complète début 2004.
Moto-Net : quels sont les résultats concrets en termes de ventes depuis la reprise ?
Didier Cazeaux : les débuts de la commercialisation des nouvelles Voxan sont prometteurs : 47 immatriculations en juillet, par exemple, représentent un joli chiffre eu égard à la taille de l’entreprise.
Moto-Net : comment va évoluer la gamme ?
Didier Cazeaux : les nouveaux modèles prévus sont en place et présentés au Mondial. La gamme précédemment de trois modèles (Roadster, Café Racer et Scrambler), se voit agrémentée du Street Scrambler, de la VB1 et de la Black Magic. La gamme future tournera autour de ces chiffres, avec cinq modèles qui évolueront et un modèle exceptionnel comme la Black Magic de façon régulière.
Moto-Net : envisagez-vous une nouvelle motorisation ?
Didier Cazeaux : en ce qui concerne la motorisation, la gamme est et restera bâtie autour de l’emblématique moteur en V72 de 1000 cc, le rythme de production souhaité de nécessitant pas de faire plus petit ni plus gros en cylindrée. On peut décliner ce moteur de 75 à 140 chevaux, donc l’adapter à différentes machines, sans fondamentalement avoir besoin de le changer. Reste bien entendu à vérifier l’intérêt de la clientèle, et pour ça le Mondial tombe à pic !
Moto-Net : l’effectif à Issoire étant notoirement moindre qu’en 2000-2001, comment se passe la production et comment va-t-elle évoluer ?
Didier Cazeaux : concernant le rythme de production, il est actuellement de 1 000 machines par an environ, sachant que l’outil de production d’Issoire peut aller jusqu’à 5 000, à condition d’embaucher le personnel nécessaire. Il faut dix personnes en production pour assumer 1 000 machines par an. Nous sommes donc à même de suivre l’évolution de la demande.
Moto-Net : en dehors du pur business, comment vivez-vous vos premiers mois avec Voxan ?
Didier Cazeaux : le coup de coeur qui m’a poussé à reprendre la marque d’Issoire est toujours aussi vrai, je suis impatient, insatisfait, et je voudrais que tout aille plus vite, plus fort... Et surtout, je ne peux pas envisager que ça n’aille pas ! L’équipe d’Issoire est une équipe de passionnés, qui a abattu un super travail, et je n’ai à assumer que mon rôle normal de dirigeant d’une équipe, sans interventionnisme. C’est tout simplement normal quand on travaille en équipe, et ce n’est pas Didier Tirard qui me contredira (il acquiesce). J’ai connu les mêmes phénomènes lors de sa reprise de Guy Couach - yachts de luxe NDLR - et je n’ai pas repris Voxan pour la laisser fermer quelques mois après ! On fait sous les volumes faisables actuellement et on verra à grossir éventuellement après. Mais ça se passe mieux que ce qu’on avait pu me raconter avant la reprise ! Les choses avancent très bien !
Moto-Net : que diriez-vous aux acheteurs potentiels ?
Didier Cazeaux : n’attendez pas de savoir si la marque continue, elle continuera de toutes façons !
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