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MOTOGP - SACHSENRING (9 SUR 18)
Paris, le 15 juillet 2014

Déclarations et analyses du GP d'Allemagne MotoGP

Déclarations et analyses du GP d'Allemagne MotoGP

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs succès (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du Grand Prix moto d'Allemagne 2014 au Sachsenring.

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Incroyables conditions de course

Incroyables conditions de course que celles vécues par les pilotes MotoGP au Sachsenring : surpris par une soudaine averse juste avant le départ , les cracks vont hésiter jusqu'à la dernière minute quant à leur choix pneumatique...

Les résumés des courses à portée de souris

Retrouvez nos comptes rendus des courses Moto GP, Moto2 et Moto3 au Sachsenring

Incertitudes, tensions, coups d'oeil nerveux sur la moto du voisin pour jauger sa stratégie : l'ambiance sur la grille de départ est électrique car la piste est humide mais sèche très vite... Neuf pilotes - dont le local Stefan Bradl -, décident de monter des slicks juste avant le tour de chauffe, ce qui leur permet de prendre le départ depuis leur position sur la grille.

Comprenant trop tard leur erreur, les 14 autres pilotes se précipiteront aux stands après le tour de formation pour sauter de leur moto en configuration "pluie" sur leur machine préparée pour le sec. Conséquence : ils sont réglementairement contraints de prendre le départ depuis la pit lane (pour Valentino Rossi, c'est la deuxième fois d'affilée pour le même motif).

Coude contre coude comme sur une grille de motocross, les pilotes se sont tant bien que mal élancés depuis l'étroit goulot qui dessert la piste. Certains regretteront après course que le règlement ne prévoit pas de procédure pour ce type de situation extraordinaire : les premiers arrivés en bout de pit lane sont partis les premiers, sans aucun respect de la hiérarchie établie en qualifications.

"Peut-être la direction de course pourrait-elle prévoir une sorte de "grille de départ" exceptionnelle à la sortie des stands", évoque notamment Marc Marquez, qui a trouvé l'exercice "un peu dangereux, étrange mais sympa". Sans doute d'autant plus "sympa" que cette situation inédite en MotoGP ne l'a pas empêché de surfer vers son neuvième succès consécutif !

Déclarations et analyses

Marc Marquez, Honda-Repsol (1er en qualifs et 1er en course) : "C'était un peu comme à Assen, mais au final tout le monde est parti de la pit lane parce que nous nous sommes rendus compte que la piste était sèche. J'étais un peu inquiet sur la dernière section de la piste et ma stratégie était de copier Dani et Valentino, mes principaux adversaires pour le championnat".

"Je les ai suivis. La course était intéressante au début parce que j'ai dû doubler plusieurs pilotes et j'ai ensuite eu une bonne bagarre avec Dani. Je suis très content de cette victoire. Maintenant, nous allons pouvoir nous relâcher un peu !"

L'analyse Moto-Net.Com : Pole position record, record du tour en course et victoire écrasante : l'insatiable Marc Marquez n'a une fois encore laissé que des miettes à ses rivaux, s'offrant en Allemagne son neuvième festin consécutif. Soit une demi-saison complète sur la plus haute marche du podium !

Le week-end avait pourtant mal commencé pour l'officiel Honda, sous traitement antibiotiques depuis mercredi en raison d'une poussée de fièvre, victime d'un énorme high side en essais libres 1. "Mais une fois sur la moto, j'ai oublié tout ça et je me suis donné à 100%", révèle le tenant du titre qui testera quelques évolutions pendant les trois prochains jours à Brno avant prendre des vacances jusqu'au GP d'Indianapolis le 10 août. Des congés ô combien mérités pour le prodige catalan !

Dani Pedrosa, Honda-Repsol (2ème en qualifs et 2ème en course) : "La décision sur la grille de départ n'était vraiment pas facile à prendre car cela prend beaucoup de temps pour changer les réglages des motos. Finalement, la grosse majorité des pilotes a pris la même décision (changer de moto après le tour de chauffe, NDLR). Mais à bien y réfléchir, le choix pris par Bradl (qui opté pour les slicks avant la procédure de départ, NDLR) était le bon".

"J'ai trouvé que c'était très difficile dans le virage n°1 avec les slicks. Nous avions fait du bon travail au garage, notamment pour faire face aux conditions particulières du départ. J'ai essayé de rattraper Marc, mais l'écart restait tout le temps à 0,5 ou 0,6 sec. Mon rythme était presque identique, je n'avançais pas mais je ne reculais pas non plus. Je suis quand même globalement assez content".

L'analyse Moto-Net.Com : Impressionnant d'aisance en début de course, Dani Pedrosa est le seul à être parvenu à coller au train infernal mené par Marc Marquez. Hélas, de son propre aveu, il lui manquait un petit quelque chose pour faire la jonction et attaquer son chef de file. En gros, un dixième au tour...

Le Catalan a toutefois maintenu la pression jusqu'au bout, en espérant sans doute une erreur du n°93 sur un bitume à l'adhérence délicate. Mais des erreurs en course, Marc Marquez n'en commet pas... même si son style de pilotage beaucoup plus spectaculaire que celui du n°26 donne souvent à penser qu'il va finir dans le décor !

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory (5ème en qualifs et 3ème en course) : "Sur le sec j'avais besoin d'un ou deux dixièmes pour me battre avec Marc, mais il a malheureusement fini par pleuvoir... C'était un peu le chaos et lorsque j'ai pris les freins après être parti de la voie des stands, j'ai dû élargir car mes disques carbone étaient trop froids et je ne pouvais pas ralentir suffisamment. Pour éviter de percuter ceux qui me précédaient, j'ai été contraint de couper la ligne et j'ai aussitôt laissé repasser les autres pilotes car je savais que ce n'était pas réglementaire" (c'est la raison pour laquelle le Majorquin a levé le bras en entrant sur la piste, NDLR).

"J'ai ensuite dû doubler tous les autres pilotes et j'étais assez satisfait. Le début était compliqué parce qu'il y avait beaucoup de pilotes au même endroit et il fallait donc être prudent. Les premiers tours ont aussi été difficiles parce que les deux derniers virages étaient encore un peu mouillés, surtout l'avant-dernier dans lequel je ne me suis jamais senti à l'aise. Mais nous avions un bon rythme, nous n'étions qu'à un ou deux dixièmes au tour de Dani et de Marc".

L'analyse Moto-Net.Com : Auteur d'une première moitié de saison décevante - voire catastrophique pour un pilote de son rang (aucune pole, aucune victoire et seulement trois podiums en neuf courses) -, le Majorquin aborde la trêve estivale l'esprit plus léger grâce à cette troisième place obtenue de haute lutte.

Jorge Lorenzo peut en outre se féliciter d'être parvenu à passer au-dessus de ses appréhensions, lui qui s'était montré tétanisé par la crainte de chuter aux Pays-Bas dans des conditions similaires. Reste que son meilleur tour en course est à plus d'un quart de seconde du record de Marquez (1'22.037 contre 1'22.284) et que son rythme ne lui aurait de toute façon pas permis de lutter contre les Honda, y compris dans des conditions "normales".

Inquiets face à ce passage à vide, les dirigeants Yamaha aimeraient néanmoins rapidement prolonger son contrat, car aucun autre pilote ne réunit pour l'instant autant de compétences susceptibles de stopper l'hégémonie de Marc Marquez. Mais de l'aveu de Lorenzo, les négociations peinent à aboutir en raison du montant du contrat - qu'il juge insuffisant - et de sa durée...

Une reconduction de seulement un an est en effet évoquée, ce qui signifie qu'au moins une des deux parties prépare une échappatoire : Yamaha, au cas où son pilote vedette ne parviendrait pas à redresser la barre en 2015 ? Ou Lorenzo, qui dit vouloir terminer sa carrière sur la M1... à condition qu'elle soit plus compétitive que cette année ?

Valentino Rossi, Yamaha Factory (6ème en qualifs et 4ème en course) : "Il y avait un peu de confusion au départ, comme à Assen. Tout le monde a dû s'élancer depuis les stands et c'était délicat et dangereux. En course, je savais qu'il allait être très difficile de battre nos adversaires. J'espérais rester avec Jorge mais aujourd'hui il a été plus rapide et j'ai fini quatrième".

"Je suis assez content de ma première moitié de saison. J'ai déjà cinq podiums et quatre secondes places. Je suis déçu de ne pas avoir gagné mais j'ai été rapide et compétitif. Nous devons continuer comme ça et essayer de battre Marquez".

L'analyse Moto-Net.Com : A l'arrivée de cette course un peu folle, Valentino Rossi est apparu presque aussi contrarié par le fait de terminer loin derrière son coéquipier (presque 9 secondes) qu'au pied du podium. Au final toutefois, c'est surtout son rythme que le Docteur doit soigner : 19,194 secondes le séparent du vainqueur à l'arrivée, un gouffre digne de sa période noire chez les Rouges de Bologne...

Jamais totalement dans le coup sur sa M1 sans réellement comprendre pourquoi, le n°46 ne s'est pas approché à moins de 0,476 sec du meilleur tour en course ! Le voila désormais avec sept longueurs de retard au championnat sur Dani Pedrosa, avec qui il était à égalité au deuxième rang avant la course allemande.

Espérons que ses traditionnelles vacances à Ibiza lui permettront d'effacer cette petite baisse de régime car jusqu'ici, "Vale" a réalisé une première partie de saison très satisfaisante, voire nettement supérieure aux attentes placées sur lui. Et ce même si certains jeunes loups, tels que Sam Lowes en Moto2, ne cachent pas leur déception quant au fait que Yamaha et Honda reconduisent sur deux ans des vieux pilotes expérimentés tels que lui et Pedrosa...

"Si Lorenzo re-signe aussi pour deux ans chez Yamaha, ça voudra dire que les quatre seules motos capables de gagner des course seront bloquées pour les deux prochaines saisons", râle la jeune - et pressée - relève dans les paddocks...

Andrea Iannone, Ducati-Pramac (7ème en qualifs et 5ème en course) : "Je suis ravi d'avoir obtenu mon meilleur résultat en MotoGP. Les conditions n'étaient pas très bonnes en début de course parce que le virage n°12 était encore mouillé quand la course a commencé et c'était assez difficile à gérer sur pneus slicks".

"J'ai attaqué aussi fort que j'ai pu au début, afin de rester le plus près possible de Lorenzo et de Valentino, et cette stratégie a payé avec cet excellent résultat. Je suis content de ma première moitié de saison. J'aurais pu marquer plus de points sur les courses où j'ai chuté, mais j'ai beaucoup progressé depuis l'an dernier".

L'analyse Moto-Net.Com : Encore une très belle course de Iannone sur la Ducati Open. Bien aidé dans ces conditions piégeuses par son pneu arrière plus tendre que les Factory, l'Italien a longtemps suivi la Yamaha officielle de Rossi pour finalement terminer à 4 secondes de son compatriote. Surtout, il passe sous le drapeau à damiers 10 secondes avant la première Ducati officielle, celle de Dovizioso (8ème) !

Très apprécié par les dirigeants des Rouges de Bologne, le jeune pilote italien est actuellement en pleine négociations pour récupérer une Desmosedici officiellle l'an prochain : soit celle de Dovizioso, que l'on murmure de plus en plus fortement en partance pour Suzuki, soit celle de Crutchlow, dont les relations avec ses employeurs ne cessent de se détériorer à cause des critiques acerbes émises par le pilote britannique.

Aleix Espargaro, (Open) NGM Forwards Yamaha (4ème en qualifs et 6ème en course) : "C'était une course folle avec un départ chaotique. Lors du tour de chauffe, nous avons vu que la piste séchait rapidement et j'avais donc décidé de rentrer au stand pour changer de moto et passer sur un set-up pour le sec. Le départ de la pit lane ressemblait à un départ de motocross et j'ai apprécié cette course, même si j'ai fait l'erreur de choisir le pneu tendre à l'avant"...

"La piste avait séché au bout de deux tours et j'ai eu beaucoup de mal avec le pneu avant sur la seconde partie de la course. C'est dommage parce que j'avais le rythme pour me battre avec Jorge et Valentino. Je suis quand même satisfait de ce résultat et content de repartir d'Allemagne à la sixième place du championnat. Je vais maintenant profiter de mes vacances au bord de la mer afin de recharger les batteries pour faire une bonne seconde partie de saison".

L'analyse Moto-Net.Com : Constamment aux avant-postes durant les essais sur sa M1 Open équipée du pneu arrière tendre, Aleix Espargaro a légèrement marqué le pas en course suite à un mauvais choix de pneu avant.

L'Espagnol repart cependant d'Allemagne avec le sourire, car il a longuement testé le nouveau cadre Forwards pendant les essais et a signé des chronos équivalents à ceux qu'il réalise avec le cadre actuellement fourni dans le package loué par Yamaha. Rappelons qu'en 2015, Yamaha ne mettra plus que des moteurs à disposition de la catégorie Open, ce qui contraint NGM Forwards et les éventuels autres teams intéressés à développer leur propre partie cycle.

Lui aussi en pleines tractations pour la saison prochaine, Aleix Espargaro se verrait bien piloter une moto d'usine chez Suzuki, mais aussi chez Ducati puisque les deux guidons officiels des Rouges pourraient devenir vacants si Crutchlow et Dovizioso claquent la porte. Reste que l'actuel team manager d'Espargaro, qui a racheté à prix d'or son contrat chez Aspar l'an dernier, n'entend pas laisser filer son poulain aussi facilement...

Stefan Bradl, Honda-LCR (3ème en qualifs et 16ème en course) : "Quelques minutes avant le départ de la course, il s'est malheureusement mis à pleuvoir. Après deux tours de mise en grille chaussé de pneus pluie, nous avons décidé de monter les slicks car je pensais que l'asphalte du tracé aurait séché bien plus rapidement".

"À première vue, il nous semblait que nous aurions eu un léger avantage, mais nous avons connu des difficultés sur la grille pour modifier les réglages de la fourche et retrouver la mise au point pour le sec. Il nous a manqué de temps. J'ai donc pris le départ avec une moto configurée pour la pluie mais équipée de gommes slicks et c'était un pari risqué".

"Lorsque j'ai vu les autres pilotes s'élancer depuis la pit lane, j'avais la possibilité de faire la même chose dans la mesure où ma seconde moto était prête et je suis réellement désolé d'avoir commis cette erreur. Je perdais 3 secondes par tour dans ces conditions. Je reste sans voix maintenant car c'était la pire des manières de conclure mon Grand Prix national, mais je tenais sincèrement à remercier tous mes supporters pour leur fidèle soutien tout au long de ces trois jours".

L'analyse Moto-Net.Com : Seul pilote de la première ligne à avoir fait le bon choix de pneus, Stefan Bradl a hélas terminé à une anonyme 16ème place à presque une minute du vainqueur, faute de temps suffisant pour raffermir ses suspensions sur la grille.

Réglée pour la pluie, sa moto présentait un amortissement beaucoup trop souple pour supporter les contraintes engendrées sur le sec, notamment au freinage où la fourche Öhlins plongeait pratiquement en butée. Presque honteux à son retour au box, l'appliqué bavarois l'avait d'autant plus mauvaise qu'il s'agit d'une part de sa course nationale et que de l'autre, sa place chez LCR est menacée...

Avouant préférer retourner en Moto2 sur une moto compétitive plutôt que s'accrocher coûte que coûte en MotoGP pour jouer les fonds de grille, Bradl a toutefois deux atouts dans la manche de sa combi : le soutien du team manager de Honda LCR Lucio Cechinello, qui estime qu'il n'a pas encore "révélé tout son potentiel", et celui de Dorna qui tient impérativement à garder un pilote allemand sur la grille.

Honda se montre de son côté de moins en moins convaincu par la capacité de Bradl à jouer devant avec une RCV semi-privée, tout comme celle de Bautista à faire progresser la RCV montée en Showa / Nissin. Les deux pilotes sont donc sur la sellette et ne disposent que d'un seul recours pour inverser la tendance à la rentrée : envoyer du bois !

Mike di Meglio, (CRT) Avintia - Kawasaki (21ème en qualifs et 22ème en course) : "Comparé à Assen, nous avions une bien meilleure stratégie de course malgré des conditions difficiles. J'étais le premier à décider de courir en pneus slicks et je pense que c'était la bonne décision car la piste était sèche, sauf à quelques endroits encore humides".

"Mais en course, j'ai rencontré des problèmes électroniques qui m'empêchaient de passer les rapports au bon moment. Je suis parvenu à contourner le problème en passant mes vitesses plus tôt, mais le moteur avait par conséquent plus de mal à reprendre. C'est dommage, je pense que j'aurais pu marquer un point dans ces conditions car je suis longtemps resté dans le bon groupe".

L'analyse Moto-Net.Com : Relégué au-delà de la 20ème place en essais comme en course, Mike di Meglio n'a pas connu beaucoup de réussite en Allemagne malgré son excellente réactivité face aux conditions climatiques. Hélas, le pilote toulousain s'est de nouveau fait trahir par sa CRT à moteur Kawasaki, dont la fiabilité semble aussi sujette à la critique que son absence de progressions techniques...

Résultat : Mike et son expérimenté coéquipier Hector Barbera s'essoufflent à force de tester différents réglages pour tenter d'améliorer la situation. Et en toute logique, les résultats s'en ressentent...

"C'est vrai que Mike n'a pas pu montrer grand chose jusqu'à maintenant", admet auprès de nos confrères de L'Équipe Eric Garcia, manager du pilote toulousain. "A sa décharge, il a une machine que l'on ne soupçonnait pas, au départ, aussi longue à rendre un tant soit peu compétitive. Notamment sur le plan de l'électronique. Alors à chaque Grand Prix, on attend ces améliorations qui nous rendraient la vie plus facile. On rentre dans la phase très active des transferts. On a besoin d'aide !"

La dixième course MotoGP, le Grand Prix d'Indianapolis, se déroulera dans trois semaines sur le mythique circuit éponyme. A suivre naturellement sur MNC : restez connectés !

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