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WSBK AUSTRALIE (1 SUR 13)
Paris, le 17 mars 2015

Déclarations et analyse du Superbike à Phillip Island

Déclarations et analyse du Superbike à Phillip Island

La première épreuve du World SBK 2015 s'est disputée à Phillip Island, en Australie. Pour compléter nos comptes rendus précédemment publiés, voici les déclarations des pilotes Superbike ainsi que l'analyse Moto-Net.Com des deux courses australiennes.

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Analyse du Mondial Superbike à Phillip Island

Pendant que Moto-Net.Com s'envolait vers Sydney pour essayer les nouvelles Yamaha XJR1300/Racer et YZF-R1/M, le championnat du monde 2015 de World Superbike s'ouvrait en Australie également, mais plus au sud, près de Melbourne...

Le WSBK se rendait pour la 25ème fois sur le sublime tracé de Phillip Island et comme souvent - comme toujours ! -, les courses y ont été haletantes. Dès les qualifications du samedi, le ton était d'ailleurs donné puisque cinq motos différentes s'emparaient des cinq premières places sur la grille.

 Rea et compagnie- WSBK Australie (1 sur 13) : Déclarations et analyse du SBK à Phillip Island

Menée par Jonathan Rea, la horde de pilotes Superbike avait hâte d'en découdre, chauffée à blanc par les essais de pré-saison effectués quelques jours auparavant. Aussi impatients qu'eux que le championnat s'ouvre, les spectateurs et téléspectateurs ont eu droit à un fabuleux spectacle !

Relégués au second plan lors des deux courses disputées en 2014, Rea, Haslam et Davies ont pris les relais des Frenchies, vedettes de la dernière édition australienne (lire notre Analyse MNC du WSBK 2014 à Phillip Island) pour squatter le podium australien.

Carton plein pour la Grande-Bretagne

"La dernière fois qu'une manche du World SBK avait été aussi dominée par les Britanniques remontait à Silverstone 2010 (Cal Crutchlow, Jonathan Rea et Leon Haslam puis Cal Crutchlow, Jonathan Rea et Leon Camier)", signale Michele Merlino, statisticien du WSBK.

"La Grande-Bretagne a maintenant réalisé cet exploit dix fois", ajoute l'italien, "et est la seule nation à avoir pu monopoliser un podium en World SBK en dehors de son territoire national". Nos chers Guintoli, De Puniet, Barrier et Ponsson (qui n'apparaît plus sur les documents comme un pilote "LUX" mais bien "FRA") savent ce qu'il leur reste à faire !

 Haslam 2ème, Rea 1er et Davies 3ème - WSBK Australie (1 sur 13) : Déclarations et analyse du SBK à Phillip Island

Non contents de truster les trois premières places, Jonathan, Leon et Chaz ont aussi - et surtout ! - assuré de magnifiques et inoubliables bastons, qui se sont soldées à l'arrivée par d'infimes écarts : le trio a franchi la ligne dans la même demie seconde en première manche, et le même tiers de seconde (!) en deuxième manche...

En remportant l'épreuve de Superpole, Jonathan Rea avait envoyé dès samedi un premier signal fort. Il devenait à cette occasion le deuxième pilote de l'histoire à partir en pole pour ses débuts sur Kawasaki, après Anthony Gobert, "wild-card" à Phillip Island en 1994.

 Rea, Haslam, Davies et Torres - WSBK Australie (1 sur 13) : Déclarations et analyse du SBK à Phillip Island

"La pole position de Rea était la 46ème de Kawasaki qui dépassait Honda d'une pole position", comptabilise le phénoménal Michele Merlino. "La dernière pole de Honda avait justement été remportée par Rea, à Imola, l'an dernier".

En s'imposant lors de la première course australienne, sa toute première sur une Kawasaki alors qu'il n'avait couru dans sa carrière professionnelle que sur des motos Honda, "Johnny" a clairement confirmé son objectif pour la saison 2015 : remporter le titre mondial qu'il convoite pour la septième - et bonne ? - année.

Johnny Rea : allumer le feu (vert) !

Certains observateurs avertis pourront rappeler qu'Eugene Laverty avait lui aussi remporté la manche d'ouverture en 2014, puis n'avait plus gravi un seul podium de la saison, terminant à une lointaine 10ème place. Mais "Youdjine" disposait d'une GSX-R 1000 bien moins performante que la ZX-10R pilotée par "JR" cette saison...

 Jonathan Rea - WSBK Australie (1 sur 13) : Déclarations et analyse du SBK à Phillip Island

Que ce soit dans les gants de Loris Baz ou de Tom Sykes - of course ! -, la Ninja a prouvé ces dernières années qu'elle était l'une des meilleures machines du plateau avec l'Aprilia RSV4. Et à en croire les performances du n°65 en Australie, le nouveau règlement 2015 du WSBK n'a pas changé la donne.

L'embauche de Jonathan Rea chez les Verts en revanche a fait une grande différence : depuis Gobert - encore lui - et son doublé de 1996, aucun pilote Kawasaki n'avait plus remporté de course à Phillip Island ! Notre "Bazooka" avait lui-même échoué de peu l'an passé.

Preuve que Rea est déjà parfaitement opérationnel : il termine loin devant son nouveau coéquipier, Sykes himself, qui cumule pourtant d'excellents résultats ces trois dernières saisons : champion 2013, vice-champion à un demi-point de Biaggi en 2012 et à 6 points de Guintoli en 2014.

Tom, qui n'a jamais très à l'aise à Phillip Island, doit secrètement espérer que l'écart qui le sépare de Rea (13 et 5 secondes) ne se maintiendra pas sur les circuits à venir. Nous aussi à vrai dire, car si Rea se montrait effectivement bien meilleur que Sykes, le championnat 2015 pourrait être vite plié !

Jonathan, de son côté, compte bien poursuivre sur son élan. Privé du doublé australien pour un centième de seconde par Leon Haslam, le pilote nord-irlandais repart d'Australie avec un compteur affichant 16 victoires en World Superbike, soit autant que Hodgson et Toseland, deux champions du monde d'origine britannique...

Leon Haslam is back...

Ancien coéquipier de Jonathan Rea chez Honda Pata (en 2013 et 2014), Leon Haslam a lui aussi changé d'équipe cet hiver, avec la ferme intention de revenir à son meilleur niveau : celui de 2010, lorsqu'il jouait le titre au guidon de sa Suzuki Alstare, face à Max Biaggi et la récente RSV4.

 Haslam, Rea, Davies et Van den Mark - WSBK Australie (1 sur 13) : Déclarations et analyse du SBK à Phillip Island

La première épreuve l'aura largement conforté dans son choix puisqu'il est immédiatement remonté sur le podium et a enchaîné sur une magnifique victoire. Comme il le souligne dans sa déclaration d'après course, cela faisait cinq ans qu'il n'avait plus gravi la plus haute marche. "Welcome back", Leon !

"Haslam est maintenant monté sur le podium avec cinq constructeurs : Ducati, Honda, Suzuki, BMW et Aprilia", observe pour sa part le statisticien du World SBK. "Michel Fabrizio a fait aussi bien tandis que Troy Corser a fait mieux en gagnant avec six marques : Ducati, Aprilia, Petronas, Suzuki, Yamaha et BMW".

En deuxième manche, la "Pocket Rocket" a offert à Aprilia son septième succès en huit courses, après les doublés inscrits à Jerez, Magny-Cours et Losail en fin de saison dernière ! Pour le constructeur de Noale, il s'agit de sa 50ème victoire en Superbike (Rea a assuré sa 60ème à son propre nouvel employeur, Kawasaki).

Aussi important peut-être que ces deux premiers et convaincants résultats : le n°91 a montré sur la piste qu'il a déjà acquis une énorme confiance en son Aprilia. Ses attaques par l'extérieur dans Stoner Corner le prouvent indéniablement, de même que sa sortie de piste et sa fabuleuse remontée, avec meilleur chrono de la première manche à la clé.

Chaz Davies, le plus rapide

Le meilleur chrono en course revient cependant à Chaz Davies. Mine de rien, son temps d'1' 31,725 enregistré en seconde manche lui aurait assuré la cinquième place sur la grille... Grille qu'il aurait pu mener si les drapeaux rouges n'avaient pas été dressés quelques secondes avant qu'il ne boucle son meilleur temps du week-end (sous la minute trente-et-une).

 Chaz Davies - WSBK Australie (1 sur 13) : Déclarations et analyse du SBK à Phillip Island

Contrairement à ses deux compatriotes Rea et Haslam, Davies n'a pas changé de monture cet hiver. Un fait extrêmement rare au cours de sa carrière déjà bien remplie du pilote gallois, et qui semble lui réussir puisqu'il est monté sur les deux podiums en Australie !

Auteur de quatre podiums l'an passé sur sa Panigale n°7, "Chazie" n'avait jamais terminé dans le Top 3 australien, que ce soit sur Ducati, sur BMW ou sur Aprilia (il n'avait pas pris le départ des courses en 2012...). Voilà qui est fait, doublement !

Parmi les autres objectifs à remplir cette saison, Davies en a un prioritaire : faire gagner la 1199 Panigale en World Superbike ! Mais il ne s'en sentait pas capable à Phillip Island... Plus mesuré que Davide Giugliano, Chaz a préféré "assurer" deux troisièmes places plutôt que tout ficher par terre. Rapide et précautionneux, que demander de plus ?

 Sylvain Guintoli - WSBK Australie (1 sur 13) : Déclarations et analyse du SBK à Phillip Island

Dernier pilote à avoir gagné sur une Ducati (sur une 1198 à Magny-Cours en 2012), Sylvain Guintoli est engagé cette saison sur une Honda CBR1000RR, réputée délicate à régler. Or notre champion du monde en titre a loupé une grande partie des essais hivernaux...

Notre cher "Guinters" considérait donc volontiers ce premier rendez-vous 2015 à l'autre bout du monde comme un dernier test "grandeur nature" pendant lequel il a pu se rendre compte que malgré ses sept saisons, la Fireblade était loin d'être émoussée.

Le "Numéro Un" de la discipline en revanche n'était pas affuté du tout. En retard sur la préparation de sa nouvelle monture et affaibli par sa blessure au cou et au dos contractée en début d'année à Jerez (lire MNC du 29 janvier 2015), Sylvain a notamment perdu ses deux duels face à son "meilleur ennemi" Tom Sykes.

Guintoli peut toutefois se satisfaire d'avoir glané 20 points qui le postent à la 5ème place du provisoire... et d'avoir battu Max Biaggi ?! En effet, Sylvain "est maintenant sur une série de 40 courses finies dans les points, un nouveau record en World SBK", observe Signore Merlino.

 Bayliss, Guintoli et De Puniet - WSBK Australie (1 sur 13) : Déclarations et analyse du SBK à Phillip Island

"Avant lui, Max Biaggi s'était arrêté à 39 entre Brno 2009 et Donington 2011", précise même l'intarissable et officiel statisticien du championnat. "La série de Guintoli a commencé à Imola, en 2013 (Course 2)"... Pourvu que ça dure !

Guintoli plein le cou, De Puniet plein le cul...

Tout comme Sylvain, Randy de Puniet a du serrer les dents lors des deux courses australiennes, la faute à une vilaine chute (et de vilaines plaies, lire MNC du 25 février 2015 : Paul Denning salue le courage de Randy de Puniet !) intervenue lors des essais de pré-saison organisés quelques jours seulement avant l'épreuve d'ouverture.

 De Puniet et Lowes - WSBK Australie (1 sur 13) : Déclarations et analyse du SBK à Phillip Island

"Ma condition physique s'est beaucoup améliorée, je ne suis pas à 100% mais je pense que la semaine prochaine je me sentirai beaucoup plus à l'aise sur la moto, certainement beaucoup mieux qu'en Australie", observait vendredi dernier le n°14 français, au physique aussi costaud qu'un ailier de rugby à 15 !

Septième de la deuxième manche à Phillip Island, l'ancien pilote de GP espère faire encore mieux en Thaïlande, sur un tracé inconnu de tous les pilotes : "nous allons commencer au même niveau que les autres, ce qui devrait nous permettre de situer exactement où nous en sommes avec la GSX-R".

"J'ai regardé la course de motocross en Thaïlande la semaine dernière", indique Randy, "les conditions étaient très difficile pour les pilotes et je pense que ce sera pareil pour nous, mais je suis convaincu que nous pouvons faire une bonne course !"

L'équipe Suzuki Voltcom compte également sur son autre pilote, Alex Lowes (9ème seulement en première manche et victime d'un problème technique en seconde), pour se mêler à la lutte aux avant-postes. Une lutte plutôt ouverte, puisque six marques se tenaient dans le Top 8 de la deuxième course !

 Barrier, Ramos, Mercado, Canepa et Metcher - WSBK Australie (1 sur 13) : Déclarations et analyse du SBK à Phillip Island

Très loin derrière les premières Kawasaki, Aprilia, Ducati, Honda, Suzuki et MV Agusta (l'unique F4 de Leon Camier), Sylvain Barrier et sa BMW S1000RR ont terminé leurs deux courses à 46 secondes des vainqueurs, leur cédant ainsi plus de deux secondes au tour !

Le manque d'appui de l'usine allemande paraît flagrant, et ce n'est pas le départ d'Andrea Buzzoni de la tête BMW Italia - qui engage la moto de Sylvain - qui risque d'améliorer la situation. Notre double champion de Superstock 1000 aurait pourtant bien besoin d'un coup de main pour régler l'électronique de - spécifique à ! - sa Béhème...

Les pilotes BMW dans la panade

Mais la situation de Sylvain Barrier est loin d'être désespérée, et il suffit de la comparer avec celle que partage Toni Elias et Ayrton Badovini pour s'en convaincre : censés rouler cette année aux commandes de S1000RR 2015 eux aussi, le pilote espagnol et son homologue italien risquent de ne pas rouler du tout...

"Jusqu'à présent, Costantino Tontarelli (coordonnateur de l'équipe) et moi (Team Manager) ne nous sommes pas exprimés, pour un certain nombre de raisons", déclarait en début de semaine dernière Gemma Voces Pons, chef de l'équipe BMW JR Racing absente en Australie.

 Team BMW JR Racing - WSBK Australie (1 sur 13) : Déclarations et analyse du SBK à Phillip Island

À son grand regret, "l'équipe n'est pas dans une bonne situation. Personne n'a reçu un seul centime de la part des propriétaires Yoselyn Robinson et Manfredi Lombardi. Ce sont les seuls à blâmer. Dorna, BMW et Alpha Racing nous ont beaucoup soutenu durant cette période difficile", souligne la team manager.

Prête à se lancer dans une procédure judiciaire - qui risque d'être laborieuse, le team étant monté en République Dominicaine... -, Gemma Voces Pons assure toutefois en conclusion que les 18 membres de l'équipe sont "plus que prêts à démarrer si les propriétaires décident de payer ce qui est dû". Sale affaire à suivre...

Bien plus satisfait de sa 15ème place en seconde manche que Sylvain Barrier de sa 12ème, Christophe Ponsson a marqué son premier point en World Superbike dès son premier week-end de compétition. Une bien belle récompense pour celui qui "à 19 ans et 2 mois, est le deuxième plus jeune pilote à avoir couru en World SBK" !

Jordi Torres - WSBK Australie (1 sur 13) : Déclarations et analyse du SBK à Phillip Island

D'autres "rookies" (nouveaux entrants dans la catégorie), un peu plus âgés et bien plus capés se sont fait remarquer lors de la première épreuve du WSBK 2015 : le champion du monde de Supersport en titre Michael van den Mark et l'ancien pilote de Moto2 Jordi Torres !

Flamboyants lors de la première manche, le "posé" Michael - le néerlandais est toujours très calme dans les stands, mais c'est un vrai diable sur la piste - et le "facétieux" Jordi - l'Espagnol est toujours à fond, sur piste comme en dehors ! - se sont montrés trop bouillants en seconde manche et ont tous les deux chu...

WSBK : le championnat des pilotes de 19 à 46 ans

À l'inverse, le vieux l'expérimenté Troy Bayliss a été plus discret que prévu. Bien parti en première manche, le triple champion du monde a subitement rétrogradé jusqu'à la treizième place. En seconde manche, le triple champion a été contraint de s'arrêter aux stands à cause de l'usure prématurée de son pneu arrière.

 Corser et Bayliss - WSBK Australie (1 sur 13) : Déclarations et analyse du SBK à Phillip Island

"À 45 ans, 10 mois et 23 jours, Troy Bayliss est le pilote le plus âgé à s'être classé dans les points en World SBK", signale-t-on sur le site officiel World SBK, explosant le record jusqu'à présent détenu par Pierfrancesco Chili "qui avait fini dans les points à Magny-Cours, dans la seconde course, en 2006, à 42 ans, 3 mois et 18 jours".

Et Mister Bayliss - qui soufflera ses 46 bougies le 30 mars prochain - va encore améliorer son score puisqu'il remplacera de nouveau en Thaïlande Davide Giugliano, toujours convalescent suite à sa chute durant les ultimes tests hivernaux en Australie (trois vertèbres fracturées).

"Par rapport à l'épreuve de Phillip Island que nous avions organisée à la dernière minute, je vais cette fois-ci avoir l'occasion de me préparer convenablement", se réjouit le célébrissime n°21. "Je suis très motivé, prêt et impatient de reprendre la piste".

Pressé lui aussi de reprendre la compétition, Davide Giugliano ne devrait pas retrouver sa Panigale n°34 avant "son" épreuve d'Imola, le 10 mai prochain. Il devra donc être remplacé lors des deux premiers rendez-vous européens programmés à Aragon puis à Assen. Par un pilote européen plutôt que par l'Australien Bayliss ?

Et pourquoi pas par Carl Fogarty, vainqueur de toutes les courses - sauf une - disputées à Assen entre 1995 et 1999 ? Le "King" fêtera ses 50 ans le 1er juillet prochain, ce qui signifie au regard du règlement actuel que passée cette année, Ducati ne pourra plus s'inscrire en World Superbike...

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