Déclarations et analyse du Superbike à Monza

Après Tom Sykes il y a deux semaines aux Pays-Bas (lire notre analyse du WSBK à Assen), c'était hier - en Italie - au tour de Marco Melandri d'effectuer son entrée dans la compétition : avec les 45 points empochés à Monza, le n°33 se lance véritablement dans la course au titre 2013 de World Superbike !

Diminué lui aussi par une blessure en début de saison, le pilote italien a frôlé le doublé aux commandes de sa BMW semi-officielle. Un bolide ultra-rapide, chronométré à 336 km/h lors des deux manches à Monza, "score" que seules les Aprilia de Laverty et Fabrizio ont égalé.

C'est toutefois sur les freinages que le célébrissime n°33 a fait la différence. Grâce à une S1000RR parfaitement stable, le Hérisson de Ravenne a pu écraser son levier droit extrêmement fort ce dimanche, comme il savait si bien le faire !

Car le début de saison timide de Melandri ne s'explique pas uniquement par sa douleur à l'épaule et sa chute à Phillip Island avec Carlos Checa.... Marco avoue lui-même avoir été ralenti par un manque de confiance en son train avant. Cette confiance étant revenu ce week-end, il a pu battre tous ses adversaires.

Tous ? Non, un irréductible pilote celte a résisté aux attaques de l'envahisseur romain en seconde manche : Eugene Laverty ! Comme le remarque Carlos Checa dans sa propre analyse du WSBK à Monza (forfait en raison d'un problème à l'épaule, lire sa déclaration en page précédente), "Youdjine" a bien retenu la leçon de la première manche...

Melandri, Laverty et Sykes sur le podium...

Alors qu'il déboulait en tête dans l'avant-dernier bout droit de la première manche, le pilote Aprilia s'est fait battre au freinage par Marco. Écartant légèrement pour ne pas toucher la BMW, l'Irlandais ouvrait grand la porte à l'Anglais Tom Sykes. Ce dernier choisissait alors la trajectoire la plus courte et hissait sa Kawasaki sur la deuxième marche du premier podium, laissant la troisième à Laverty !

À la fin de la deuxième manche donc, le n°58 a veillé à protéger scrupuleusement ses arrières, afin de décrocher son troisième succès de l'année, son troisième également à Monza et le sixième de sa carrière en World Superbike.

Son compteur 2013 de points affichant désormais 124 unités, Eugene Laverty se sépare de Davies et Sykes au championnat et se poste à 13 points de son coéquipier Sylvain Guintoli... ou à 16 points, selon la place qu'obtiendra finalement notre n°50 préféré en seconde manche !

En première manche, "Guinters" a du se contenter d'assister - aux premières loges - au superbe final proposé par Melandri, Laverty et Sykes. Cette quatrième place du Frenchie est donc une certitude, et ses 13 points sont acquis pour de bon.

Sa place en seconde manche n'est en revanche pas encore validée, en raison de la "manœuvre discutable" - dixit la FIM - de Sykes... L'attaque de l'Anglais dans le virage n°5 n'avait rien de dangereux ou de condamnable, mais sa sortie de piste l'instant d'après met en doute le caractère "achevé" du dépassement et remet en question la troisième place du n°66.

"Aprilia a fait appel pour obtenir une rectification des résultats, avant que Kawasaki ne conteste la décision de la Direction de Course et n’obtienne un second examen de l’incident, réalisé par les Commissaires de la FIM", relate la Fédération.

... Guintoli : non, si ! Non, peut-être ?

"Les résultats demeurent ceux qui avaient été donnés en premier lieu mais ne sont pas définitifs puisque l’Aprilia Racing Team dispose d’un délai de cinq jours pour faire appel auprès de la Cours Disciplinaire Internationale, qui pourrait alors donner un verdict final". Affaire à suivre donc, restez connectés !

Le plus "discutable" dans cette histoire n'est sans doute pas la manoeuvre de Sykes, mais plutôt la possibilité qu'ont les pilotes de se louper dans les "Variente Roggia" et "Ascari", et de rejoindre malgré cela la piste, sans pertes de temps et de place, ni sanction...

Ce n'est pourtant pas le cas de la toute première chicane installée à la fin de la ligne droite des stands. En cas de sortie de piste au premier freinage, les pilotes sont contraints d'emprunter une voie clairement délimitée, de franchir une chicane et de regagner la piste sans mordre les marquages au sol, sous peine de pénalité.

Les lecteurs de Moto-Net.Com se souviennent parfaitement que Max Biaggi avait subi les conséquences du non-respect de cette dernière règle en 2011 (un passage dans la vois des stands, lire notre Analyse du WSBK Monza 2011), et que Jules Cluzel les a enduré à son tour hier, en première manche.

Ce premier enchainement du tracé de Monza est donc redouté de nombreux pilotes, surtout au départ. Une fois encore, les lecteurs de Moto-Net.Com ont en mémoire le "carnage" de la première manche de l'édition 2009 qui avait meurtri, voire cassé plusieurs pilotes (lire MNC du 12 mai 2009 : Le sort s'acharne sur les leaders à Monza)...

Nouveau super-chaos à Monza

D'une manière générale, il se passe toujours quelque chose d'extraordinaire à Monza ! L'an dernier par exemple, la pluie avait entrainé le regrettable fiasco des deux courses de la catégorie Superbike. Hier, la météo bien plus clémente a permis aux pilotes Superbike de disputer deux courses vierges de tout problème majeur. Les pilotes de Supersport, eux, ont dégusté !

Certes les conditions climatiques étaient radieuses. Mais la température sous les casques était, elle, un peu trop élevée. Il faut reconnaître toutefois que conserver son sang froid n'avait rien d'évident pour les "Supersportifs" du dimanche.

En effet, l'épreuve italienne des 600 cc a été interrompue à trois reprises : la première fois à cause de la présence d'huile sur la piste et de la chute des hommes de tête, la deuxième fois suite au catapultage d'Alessia Polita dans une barrière gonflable - donc dégonflée et à remplacer -, et la troisième fois en raison d'une chute générale dans le fameux premier virage !

Cette dernière interruption a duré près de deux heures et demi, les organisateurs donnant priorité à la seconde manche Superbike dont le départ devait être donné à 15h30 précises, dans le but notamment de respecter les horaires des programmes TV. Pas évident dans ces conditions de rester concentré et de garder son calme !

Heureusement, cela n'a posé aucun problème à Florian Marino : le remplaçant de David Salom (depuis Aragon) partait d'une excellente deuxième place et a toujours viré en tête de la course sans jamais "chicaner"... Il termine deuxième du sprint dominical (10 tours), derrière l'inspiré Sam Lowes. Du travail de - pilote - pro... Le n°19 mériterait bien un guidon pour le reste de la saison, non ?!

Rendez-vous dans deux semaines en Angleterre justement, pour suivre la cinquième épreuve du championnat du monde Superbike 2013 : restez connectés !