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WSBK FRANCE (11 SUR 12)
Paris, le 6 octobre 2014

Déclarations et analyse du Superbike à Magny-Cours

Déclarations et analyse du Superbike à Magny-Cours

La onzième épreuve du World SBK 2014 s'est disputée hier à Magny-Cours, en France. Pour compléter nos comptes rendus en direct, voici les déclarations des pilotes Superbike ainsi que l'analyse Moto-Net.Com des deux courses françaises.

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Analyse du Mondial Superbike à Magny-Cours

L'épreuve française du World Superbike avait fort bien commencé d'un point de vue météorologique. Samedi notamment, les pilotes avaient profité de conditions proches de la perfection pour se disputer la Superpole : grand soleil, 23C° dans l'air et 32°C sur la piste.

Le lendemain malheureusement, changement de décor : de lourds nuages gris - très foncés - ont charrié toute la matinée des mètres cubes d'eau sur le circuit nivernais et lorsque le départ de la première course est donné, la température ambiante n'est plus que de 14°C tandis que celle du sol est tombée à 13°C...

 WSBK France (11 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Magny-Cours

Raccourcies de deux tours en raison de la piste mouillée (19 boucles à parcourir donc), les deux courses du World Superbike se sont déroulées sur un tracé de Magny-Cours particulièrement délicat à négocier. À l'issue de la première manche, Sylvain Barrier soulignait le caractère piégeux du circuit de Nevers...

"La dernière section a beaucoup de grip et c'est vraiment sympa de rouler dessus", souriait alors le vainqueur de la catégorie Evo, "il faut juste être prudent sur la première moitié du tracé. C'était une bonne course, je n'ai pris aucun risques, j'ai piloté intelligemment, avec douceur".

Barrier, Laverty, Forés, Lanzi, Neukirchner, Lowes, etc. - WSBK France (11 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Magny-Cours

Trois heures plus tard, le pilote BMW Italia ne pouvait malheureusement pas en dire autant ! Après Salchaud - pilote français invité à Magny-Cours sur sa MV Agusta -, Lowes et Giugliano, notre double champion de Superstock 1000 ajoutait son nom à la liste des hommes tombés au - deuxième - combat ce dimanche.

Petit exploit que MNC se doit de signaler : notre bon "Syl'20" apparaît deux fois sur cette liste peu recommandée où se trouvent également Rea - alors leader de la course, il fait partie des nombreuses victimes de l'enchaînement Nürburgring, à la sortie très vicieuse car en léger dévers ! -, Guarnoni, Laverty et Staring.

Au total, lors des deux manches françaises du World Superbike, 16 chutes ont été recensées par la direction de course ! Fort heureusement, aucun pilote ne s'est fait mal et tous sont repartis de Magny-Cours avec la ferme intention de se rattraper lors de la grande finale "by night" au Qatar...

Dans la catégorie Supersport aussi, les limites des motos et de leurs Pirelli ont été allégrement dépassées en course puisque neuf "crashes" ont été dénombrés. Soulignons cette fois la prouesse du champion Van den Mark, qui malgré sa chute termine sur la deuxième marche du podium. Il est définitivement "Magic", ce Michael !

Super Bazio ! - WSBK France (11 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Magny-Cours

Félicitons aussi au passage "Julo" Cluzel qui a su rester sur ses roues jusqu'au bout et faire retentir La Marseillaise une seconde fois hier midi. Largement dominé par Kenan Sofuoglu, notre cher n°16 ne s'est pas emballé : victime d'un souci de visière, c'est au contraire le turc qui a fini par commettre une faute, offrant au français sa troisième victoire cette saison !

Premier à faire résonner notre hymne national, Sylvain Guintoli est un peu dans la même situation puisqu'il doit autant sa troisième victoire 2014 à sa parfaite gestion des conditions qu'à un concours de circonstances... Le n°50, deuxième du championnat du monde, a en effet reçu un coup de pouce de son coéquipier !

Bien mieux placé que Melandri au classement provisoire - ce qu'il doit à lui seul, pour le coup ! -, Sylvain a bénéficié de la consigne dictée par Aprilia à Marco afin que ce dernier lui cède sa première place. En bon petit soldat, l'Italien - qui reste sous contrat en 2015 avec la firme de Noale - s'est exécuté.

Compte tenu de ce petit arrangement entre amis, Mister Guinters devra impérativement devancer Tom Sykes de plus de cinq points au classement général à l'issue des deux dernières courses qataries s'il souhaite ne pas se sentir redevable envers Melandri !

Baz et Sykes - WSBK France (11 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Magny-Cours

Quoique, le "Number One" de la discipline a lui même marqué deux points supplémentaires dimanche matin grâce son coéquipier. Comme Marco, "Super Bazio" a été contraint par les siens d'offrir sa 4ème place à Sykes qui ne lui a pourtant jamais fait de cadeau, sur piste comme en dehors...

En lisant ce matin le dernier gazouillis d'Alex Lowes sur Twitter - "Je dois arrêter de discuter trajectoires avec Eugene Laverty pendant les essais", postait le n°22 de Suzuki -, Loris Baz ne manquait pas d'ironiser : "c'est donc possible entre coéquipiers ? Wow ! Cool !". Ambiance...

Super Bazio ! - WSBK France (11 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Magny-Cours

Sur sa page personnelle Facebook, notre "Géant Vert" reconnait néanmoins ne pas avoir hésité une seule seconde à répondre favorablement à la requête de son employeur : "on m'a demandé de laisser passer Tom, je devais au moins ça à Kawasaki, pour tout ce qu'ils ont fait pour moi en trois ans !"

Outre son talent pur, Loris doit en effet beaucoup à la firme d'Akashi et à sa "Babygreen", surnom affectueux qu'il donne à sa Ninja ZX-10R. L'an prochain, c'est officiel, "Bazooka" partira à l'assaut du MotoGP aux commandes d'une Yamaha NGM Forward. Un retour aux sources pour l'un des derniers protégés de Jean-Claude Olivier himself...

Les lecteurs de Moto-Net.Com - qui, comme chacun sait, ont un peu plus de mémoire vive que les autres -, se souviennent effectivement que feu le grand patron de Yamaha Motor France souhaitait, en engageant Loris Baz en Superstock 600 européen dès 2008, "perpétuer l'histoire des Patrick Pons, des Christian Sarron et penser qu'un jeune de 15 ans rentre chez Yamaha et peut faire sa carrière et gagner chez Yamaha".

La prochaine consigne passée en World Superbike concernera d'ailleurs, espérons le, des "Bleus" : ceux de l'équipe de France ! Loris sera en effet prié de tenir Marco, en plus de Tom bien sûr, à distance de Sylvain... Mais cette mission - top secrète, personne ne doit être au courant ! - ne sera pas sans risques pour notre Bazooka national.

Marco Melandri est effectivement l'homme - très - fort de cette fin de saison. Depuis son magistral doublé à Sepang début juin, le "Hérisson de Ravenne" a souvent écrasé la concurrence. Sans la bourde de Guintoli à Portimao et la sienne à Laguna Seca, le n°33 serait sans doute encore en lice pour le titre !

Guintoli, Rea, Sykes, Giugliano, Baz, Melandri (!) et Forés - WSBK France (11 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Magny-Cours

Toujours moins incisif que Guintoli lors des premiers tours de piste, Melandri monte en régime à mesure que son réservoir se vide et réalise, maintenant qu'il a la RSV4 bien en mains gants, des fins de course tonitruantes que ni Sylvain ni Tom ne sont en mesure de parer.

Certes, notre "Guinters" national présente des statistiques impressionnantes : son nombre de points au championnat bien évidemment, ses 14 podiums en 22 courses, mais aussi ses cinq meilleurs tours en course cette saison (quatre pour Sykes et trois pour Melandri), ou ses 110 tours bouclés en tête contre 113 pour Sykes, 78 pour Rea et 55 pour Melandri.

Melandri, Guintoli et Sykes - WSBK France (11 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Magny-Cours

Mais dans le même temps, Marco cumule presque autant de victoires que "Major Tom" himself ! Après avoir consciencieusement laissé passer Sylvain devant lui en première manche, le pilote transalpin n'a pas eu le coeur à doubler la mise... et on le comprend !

Après tout, Melandri méritait le doublé ce week-end en France et il ne pouvait décemment pas refuser à ses mécanos, ses sponsors et ses fans une deuxième victoire de suite, lui qui avait déjà dominé du casque et des épaules la précédente épreuve à Jerez.

L'histoire dira peut-être un jour si sa décision de rester devant Guintoli en seconde manche n'était pas une conséquence directe des intenses négociations actuellement menées en coulisse chez Aprilia... Si Melandri courra bien sur une Aprilia l'an prochain, la discipline, elle, reste à définir : MotoGP ou WSBK ?

En ce qui concerne le championnat 2014 des constructeurs, l'ordre de passage sur la ligne de ses RSV4 n°50 et n°33 importait peu ce dimanche pour la marque de Noale : l'essentiel résidait dans le simple fait que ses deux machines devancent les ZX-10R officielles.

"Les résultats des dernières courses sont extraordinaires : cinq victoires sur six qui nous ont placés en tête du classement des constructeurs et dans les meilleures conditions possibles pour attaquer le leadership du championnat des pilotes", estime Romano Albesiano, responsable course chez Aprilia.

Melandri et Guintoli - WSBK France (11 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Magny-Cours

"C'est une preuve supplémentaire de la valeur Aprilia et de l'absolue compétitivité de notre RSV4, un projet qui continue d'être victorieux quatre ans après ses débuts avec cinq titres mondiaux à son actif. Nous irons au Qatar prêts à défendre chèrement notre peau !"

Battus par Tom Sykes et la Ninja n°66 l'an dernier, Eugene Laverty et Sylvain Guintoli avaient tout de même assuré à leur usine un troisième titre constructeur : un titre de champion du monde supplémentaire pour Aprilia, qui aime à rappeler ses succès sur les réservoirs de ses machines de route.

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Devancé par Aprilia de 23 points au classement (395 à 418), Kawasaki se satisfait donc que Tom figure toujours en tête du championnat des pilotes. Impérial en Superpole sur le sec, Sykes était parti pour rééditer son imparable doublé de 2013. Il a finalement réussi à sauver des eaux deux quatrièmes places... et ce n'est pas si mal !

Baz, Sykes et Rea - WSBK France (11 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Magny-Cours

Ce faisant, celui que les Anglais surnomment le "Grinner" - car il sourit tout le temps - a mathématiquement éliminé de la course au titre son coéquipier Baz (282 points), son compatriote Rea (301) et son grand rival de fin de saison Melandri (312).

Séparés de 30 points, Loris, Jonathan et Marco se battent désormais pour la troisième place du classement général. La première place se jouera donc uniquement entre Tom et Sylvain, que 12 petits points éloignent l'un de l'autre... Pour conserver sa couronne, Sykes pourra se contenter de deux deuxièmes places au Qatar.

Rea, Giugliano, Sykes, Melandri, Guintoli et Davies - WSBK France (11 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Magny-Cours

À l'inverse, empocher le doublé (deux victoires) ne suffira pas à Guintoli pour être sacré : le français devra espérer que l'un de ses petits camarades s'intercale entre lui et le Ninja anglais. Le clan français compte sur Baz bien évidemment, mais le salut pourrait venir d'ailleurs...

Hier, ce sont les deux pilotes Honda qui ont permis à Sylvain de réduire - un peu plus ! - son écart sur le leader : Jonathan Rea en première manche et Leon Haslam en seconde. Il s'agissait pour ce dernier d'un sacré achèvement : le vice-champion du monde 2010 n'était pas monté sur un podium depuis Misano 2012, et ne l'avait jamais fait depuis qu'il roulait pour l'équipe Honda Ten Kate.

Les experts ont pour habitude de dire que la pluie nivelle le niveau des motos. Malgré son électronique encore et toujours perfectible - demandez à "JR" qui s'est gaufré à cause du frein moteur ! -, la vieille Fireblade a prouvé qu'elle n'était pas émoussée.

Guintoli et Rea - WSBK France (11 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Magny-Cours

Appréciée pour son excellent équilibre, la partie cycle de la Honda s'est même révélée au moins aussi affutée que celle de la récente Ninja. Haslam en a fait la démonstration en exécutant Sykes en toute fin de seconde manche d'un magnifique extérieur.

Auteur sans nul doute de la plus belle manoeuvre du week-end, le n°91 a ainsi rappelé quel formidable coup de guidon il avait gardé, malgré des blessures à répétition. Même si Sykes ne roulait pas à sa main, accaparé qu'il était par sa quête d'un second sacre, qui peut s'enorgueillir d'avoir déposé de la sorte un champion du monde ?

Sykes et Haslam - WSBK France (11 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Magny-Cours

Dans un mois au Qatar, les Honda ne devront toutefois pas compter sur la pluie pour briller. Certes, les fans de MotoGP savent pertinemment qu'il pleut dans le désert, parfois très fort, suffisamment même pour retarder d'une journée l'ouverture de la saison du prestigieux Intercontinental Circus. Mais ces précipitations sont exceptionnellement rares : moins de 10 cm par an !

Aussi les admirateurs de Sylvain Guintoli attendent-ils plutôt un coup de main de la part de ses cousins de Bologne... Dès le début de l'année à Aragon, les Ducati officielles ont justement prouvé qu'elles avaient l'allonge nécessaire pour se maintenir aux avant-postes : un point essentiel à Losail où la ligne droite mesure 1 km de long.

Giugliano, Rea, Melandri et Guintoli - WSBK France (11 sur 12) : Déclarations et analyse du SBK à Magny-Cours

Hyper véloce au guidon de sa 1199 Panigale n°34, Davide Giugliano devra cette fois rester sur ces roues. Le romain est tombé lors de ses cinq dernières courses, y compris pendant la première manche française qu'il a terminée à la 7ème place ! Bien plus régulier et mieux placé au championnat, Chaz Davies devra au contraire se montrer plus agressif en début de course.

Le rendez-vous est donc donné dans un mois, pour suivre la douzième et dernière épreuve du championnat du monde Superbike 2014. Qui de Tom Sykes ou Sylvain Guintoli remportera le titre mondial ? Pour le découvrir, une seule solution : rester connecté à MNC !

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