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MOTOGP - MOTEGI (17 SUR 18)
Paris, le 28 octobre 2013

Déclarations et analyse du GP du Japon MotoGP

Déclarations et analyse du GP du Japon MotoGP

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs succès (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du Grand Prix du Japon MotoGP 2013.

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GP Japon : déclarations, analyses et classements

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory (1er en qualifs et 1er en course) : "Si vous regardez le classement, tous les pilotes derrière moi dans le Top 5 sont sur Honda et c’est une piste qui leur réussit généralement mieux qu’à nous. C’était donc un véritable plaisir de remporter ici, chez Honda, la 200ème victoire de Yamaha en MotoGP, en ayant fait le pari de courir avec le pneu tendre".

"Nous avons pris la décision un peu tard parce que la température de piste avant la course était montée de 10 degrés par rapport à celle des essais du matin et que je me sentais mieux sur pneus tendres. Je pense que c’était le bon choix pour moi sur la Yamaha, mais peut-être que les Honda fonctionnaient mieux avec l’autre pneu". p>"Quand on voit ce qui s’est passé aujourd'hui en Moto3 (les deux premiers au championnat sont tour à tour partis à la faute, repoussant l'attribution du titre à Valence, NDLR) et en Moto2 (Espargaro coiffe la couronne en l'absence de Redding, forfait suite à une chute collective au départ, NDLR), on se dit que tout peut arriver ! Le championnat ne sera pas terminé tant que nous continuerons à courir. Je ne suis pas en tête, mon destin ne repose pas uniquement sur mes propres résultats et nous devrons bien préparer notre stratégie pour Valence. Je suis le pilote avec le plus de victoires en 2013 et c’est très important"...

L'analyse Moto-Net.Com : Après s'être relancé de manière inespérée lors d'un Grand Prix d'Australie perturbé par des soucis pneumatiques, Jorge Lorenzo double la mise au Japon en s'imposant en patron dans des conditions de nouveau très particulières.

Peut-on cependant résumer à un simple "coup de chance" ce précieux doublé du Majorquin ? Au regard de son exceptionnel talent, de ses sept victoires et de ses quatre pole positions cette année, la réponse est non : si les événements sourient incontestablement à l'officiel Yamaha pour la deuxième fois d'affilée, encore fallait-il être en mesure d'en profiter !

Car s'il n'avait pas fait preuve d'une telle ténacité, en résistant jusqu'au bout à l'irrésistible duo "Marquez-Honda", le n°99 ne serait plus en lice pour le titre. Dès lors, que le vent tourne en sa faveur en fin de saison n'y aurait plus changé grand chose, comme le montre la situation de Dani Pedrosa...

Hors course pour le titre mondial, le n°26 va arbitrer l'ultime duel entre Lorenzo et Marquez à Valence : un final qui s'annonce somptueux ! Avec 13 points de retard sur son jeune compatriote, l'officiel Yamaha n'a en effet sur le papier que très peu de chances d'y remporter le titre : même s'il gagne la course, Lorenzo devra espérer que Marquez finisse au-delà de la quatrième position pour conserver sa couronne...

Un cas de figure assez peu probable à la régulière, sachant que Mac Marquez a terminé sur le podium de chacune des 15 courses qu'il a terminées. Mais l'espoir est permis pour le Majorquin, car la pression sur les épaules de son rival sera immense. Et qui dit grosse pression dit parfois grosse erreur, comme en Italie où Marquez a confondu vitesse et précipitation et en Australie où une bévue collective lui a valu une disqualification...

Et puis, parlez-en à un certain Valentino Rossi : comme en 2006, tout peut arriver sur le circuit Ricardo Tormo de Valence !

Marc Marquez, Honda-Repsol (2ème en qualifs et 2ème en course) : "La deuxième place est un très bon résultat. Après ma chute pendant le warm-up, je savais qu'il serait difficile d'être constant durant la course, car le matin je ne l'avais pas été. Il s’agissait de mes premiers roulages au guidon d’une MotoGP sur ce circuit, et durant les essais je n'ai pas pu récolter d’informations sur le sec. Je n'ai eu que le warm-up et la course pour trouver des réglages corrects".

"J'ai vu que Jorge était un peu plus fort que nous ici et je me suis fait deux ou trois frayeurs. J’ai essayé de le suivre et nous avons fait du très bon travail parce que nous étions avec lui. A la mi-course, je pensais pouvoir être plus fort mais au final Jorge s’est mis à pousser un peu plus. Je me suis dit que c’était trop et que je pouvais me contenter des 20 points pour le championnat. A Valence, ce sera une autre course, la plus importante de la saison, et ce sera sûrement très animé !"

L'analyse Moto-Net.Com : En raison des conditions météo et de leurs conséquences sur le programme du Grand Prix, Marc Marquez n'aura roulé que deux heures sur le circuit du Motegi avec une MotoGP avant le départ de la course : 75 minutes sous des trombes d'eau lors des qualifications samedi après-midi, puis 45 minutes sur une piste pratiquement sèche - mais froide - pendant les "essais libres-warm-up" dimanche matin !

Certes, le circuit japonais ne lui est pas totalement inconnu puisqu'il s'y est notamment imposé en 125cc en 2010 et en Moto2 en 2012. Naturellement, le n°93 a aussi bénéficié de toute l'expérience de Honda "dans son jardin" pour partir d'une bonne base au niveau des réglages de sa moto...

Mais il a dû trouver de nouveaux repères de freinage et adapter ses trajectoires en très peu de temps, puis mettre à sa main le set-up de la RC213V avec seulement quelques tours pour ajuster et valider ses réglages. C'est un peu comme si un pianiste talentueux découvrait une longue sonate compliquée et qu'il en maîtrisait pratiquement tous les mouvements à l'oreille dès son premier essai...

Malgré ce handicap et une bonne gamelle dimanche matin qui l'obligera à demander une infiltration avant la course, l'officiel Honda a tenu tête un long moment à Jorge Lorenzo et termine devant Dani Pedrosa, deux pilotes qui participaient respectivement à leur sixième et huitième Grand Prix du Japon avec leur MotoGP actuelle ! Et avec la manière, puisqu'il a signé le troisième meilleur temps de la course à seulement 0,092 sec de Lorenzo et à 0,036 sec de Pedrosa (1'45.828 contre 1'45.736 pour le n°99 et 1'45.736 pour le n°26).

Publiquement pas plus inquiet que ça à l'idée de jouer le titre lors du tout dernier round à Valence, l'Espagnol est même parvenu à faire preuve d'humour en conférence de presse lorsqu'il a félicité son petit frère, Alex, pour son premier succès en Grand Prix : "il a remporté sa première victoire et je suis content pour lui parce qu’il a travaillé très dur. Le petit frère arrive à toute vitesse et il va donc falloir rester plein gaz !", a-t-il lancé en rigolant.

S'il s'avère aussi doué que lui, pas sûr que ça fasse rire ses adversaires très longtemps !

Dani Pedrosa, Honda-Repsol (4ème en qualifs et 3ème en course) : "C'était un Grand Prix un peu ennuyeux pour moi... J'ai fait de mon mieux durant toute la course, mais j’avais beaucoup de mal à rester avec ces deux là (Lorenzo et Marquez, NDLR) en sortie de virages. Au final je n’avais pas le niveau que j’espérais. Nous devons cependant continuer à travailler et à essayer de progresser".

"Le championnat est terminé pour moi mais devons encore aller à Valence, il reste une course et je vais faire de mon mieux. Là-bas, ce sera à eux deux (toujours Lorenzo et Marquez, NDLR) de se battre !"

L'analyse Moto-Net.Com : définitivement carté de la course au titre 2013, Dani Pedrosa peut aussi faire une croix sur la place de vice-champion du monde puisqu'il compte 25 points de retard sur Lorenzo, deuxième derrière Marquez au provisoire. Car même si le n°26 s'imposait à Valence et que Lorenzo tombait ou abandonnait, il terminerait malgré tout troisième à égalité de points avec le Majorquin, car il a remporté moins de victoires que lui cette saison (7 contre 3).

Certes, l'accrochage au GP d'Aragon le dessert énormément au moment du décompte final puisqu'il le prive de potentiels gros points - tout comme son forfait sur blessure au GP d'Allemagne. Mais d'un autre côté, son coéquipier est en tête du championnat du monde avec deux "bulles" au compteur : comme évoqué ci-dessus, Marquez a chuté en Italie et a été disqualifié en Australie.

En outre, si "Pedro" avait su tirer profit des rebondissements à Phillip Island et au Motegi en s'imposant à la place de Lorenzo, son score afficherait actuellement 17 points supplémentaires : il serait encore dans la course pour le titre à Valence dans 15 jours avec 21 points de retard sur Marquez...

Un écart conséquent... mais encore une fois, tout peut arriver sur le tourniquet espagnol ! Bref, Dani Pedrosa peut nourrir de gros regrets, le premier étant bien entendu d'avoir vu un coéquipier plus rapide que lui (Stoner) se faire remplacer par un pilote au minimum tout aussi doué...

Valentino Rossi, Yamaha Factory (5ème en qualifs et 6ème en course) : "J’ai pris un excellent départ mais je n’avais pas assez de puissance sur les freins quand je suis arrivé dans le virage n°11 au deuxième tour et je suis parti trop large, ce qui m’a coûté deux places".

"J’ai fait la même chose au tour suivant. Cette fois-ci, c’était une erreur de ma part parce que j’aurais dû me rappeler que j’avais manqué de puissance de freinage sur le tour précédent. Je n’ai pas pu rester en piste et j’ai perdu beaucoup de positions".

"Après ça j’ai fait le maximum. Mon rythme était assez bon et je pense que j’aurais pu prendre la quatrième place, mais je n’étais de toute façon pas suffisamment rapide pour le podium".

L'analyse Moto-Net.Com : Honnête et lucide vis-à-vis de lui même, le Docteur livre un diagnostique implacable. Quand bien même il n'aurait pas "jardiné" à deux reprises, les trois hommes de tête étaient - une fois encore - trop rapides pour lui.

Son meilleur tour en course bouclé en 1'46.526 le montre sans équivoque : à moto égale, Rossi s'est pris pratiquement 8 dixièmes dans la vue par son coéquipier Jorge Lorenzo... Concernant son problème de frein, plusieurs possibilités peuvent l'expliquer : une défaillance du système Brembo, un mauvais rodage des disques et plaquettes, ou encore une bulle d'air entre la pompe émettrice (le maître-cylindre) et les étriers, due à une purge mal effectuée.

Dans la mesure où le matériel utilisé en MotoGP constitue le nec plus ultra en matière de freinage et que le manufacturier italien en exige près de 120 000 euros par pilote, la probabilité qu'il s'agisse d'un dysfonctionnement est toutefois assez mince... Même chose concernant l'éventualité d'une erreur "humaine", puisque les mécanos MotoGP sont triés sur le volet et qu'ils suivent des procédures très strictes et ultra-contrôlées.

En revanche, les soucis de Rossi peuvent provenir d'un mauvais choix de disques, puisqu'il est possible au Motegi de choisir non seulement le type de disques ("high mass" ou "low mass", comme sur tous les circuits), mais aussi son diamètre (320 ou 340 mm). Une particularité réglementaire qui ne s'applique qu'au circuit japonais, en raison des contraintes extrêmement élevées qu'il engendre.

Sur le Twin Ring Motegi, les pilotes MotoGP passent en effet un quart du temps au tour sur les freins (!) et la force de décélération peut atteindre 1,6 G dans le droit serré qui conclut la plus longue ligne droite du circuit (située avant l'enchainement qui conditionne la ligne droite des stands). A cet endroit, les MotoGP passent d'environ 270 km/h à 85 km/h en l'espace de 250 mètres !

Par conséquent, les teams ont le droit d'utiliser au Japon des disques appelés "high mass" (la piste en carbone, plus lourde, diffuse plus rapidement les degrés liés aux frottements), mais aussi des disques d'un diamètre plus élevé de 20 mm, une mesure exceptionnelle prise depuis les problèmes de freins rencontrés l'an dernier au Motegi, notamment par Ben Spies.

A noter que si "Vale" s'en est tiré sans anicroche malgré ses deux "tout droits", Aleix Espargaro, lui, a carrément dû sauter de sa moto à plus de 200 km/h, faute de réponse satisfaisante de son frein avant ! Une mésaventure dont le futur pilote NGM Forwards s'est fort heureusement tiré indemne.

Prochain rendez-vous dimanche 10 novembre en Espagne pour le dernier Grand Prix de la saison à Valence : restez connectés !

Résultats du Grand Prix MotoGP du Japon 2013

  1. Jorge LORENZO Yamaha 42'34.291
  2. Marc MARQUEZ Honda +3.188
  3. Dani PEDROSA Honda +4.592
  4. Alvaro BAUTISTA Honda +19.755
  5. Stefan BRADL Honda +22.810
  6. Valentino ROSSI Yamaha +24.637
  7. Cal CRUTCHLOW Yamaha +27.496
  8. Bradley SMITH Yamaha +30.969
  9. Nicky HAYDEN Ducati +37.010
  10. Andrea DOVIZIOSO Ducati +42.944
  11. Katsuyuki NAKASUGA Yamaha +53.345
  12. Colin EDWARDS FTR Kawasaki +1'03.213
  13. Randy DE PUNIET ART +1'06.840
  14. Andrea IANNONE Ducati +1'08.218
  15. Yonny HERNANDEZ Ducati +1'18.240
  16. Hector BARBERA FTR +1'19.108
  17. Hiroshi AOYAMA FTR +1'21.174
  18. Danilo PETRUCCI Ioda-Suter +1'30.546
  19. Michael LAVERTY ART +2'23.358
  20. Claudio CORTI FTR Kawasaki 1 Tour
  21. Damian CUDLIN PBM 1 Tour
  22. Bryan STARING FTR Honda 1 Tour
  23. Aleix ESPARGARO ART 12 Tours
  24. Luca SCASSA ART 23 Tours
  25. Lukas PESEK Ioda-Suter 23 Tours

Classement provisoire du championnat MotoGP 2013

  1. Marc MARQUEZ Honda SPA 318
  2. Jorge LORENZO Yamaha SPA 305
  3. Dani PEDROSA Honda SPA 280
  4. Valentino ROSSI Yamaha ITA 224
  5. Cal CRUTCHLOW Yamaha GBR 188
  6. Alvaro BAUTISTA Honda SPA 160
  7. Stefan BRADL Honda GER 146
  8. Andrea DOVIZIOSO Ducati ITA 133
  9. Nicky HAYDEN Ducati USA 118
  10. Bradley SMITH Yamaha GBR 107
  11. Aleix ESPARGARO ART SPA 88
  12. Andrea IANNONE Ducati ITA 57
  13. Michele PIRRO Ducati ITA 50
  14. Colin EDWARDS FTR Kawasaki USA 40
  15. Randy DE PUNIET ART FRA 36
  16. Hector BARBERA FTR SPA 31
  17. Danilo PETRUCCI Ioda-Suter ITA 24
  18. Yonny HERNANDEZ Ducati COL 21
  19. Hiroshi AOYAMA FTR JPN 13
  20. Claudio CORTI FTR Kawasaki ITA 11
  21. Ben SPIES Ducati USA 9
  22. Katsuyuki NAKASUGA Yamaha JPN 5
  23. Alex DE ANGELIS Ducati RSM 5
  24. Karel ABRAHAM ART CZE 5
  25. Michael LAVERTY PBM GBR 3
  26. Bryan STARING FTR Honda AUS 2
  27. Javier DEL AMOR FTR SPA 1

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