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MOTO GP 2013 - ASSEN (7 SUR 18)
Paris, le 1er juillet 2013

Déclarations et analyse du GP des Pays-Bas MotoGP

Déclarations et analyse du GP des Pays-Bas MotoGP

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs succès (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du Grand Prix moto des Pays-Bas 2013 à Assen.

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Quel avenir en Grands Prix moto pour Ducati ?

Les temps forts du Grand Prix MotoGP des Pays-Bas 2013 à Assen sont au nombre de trois : sur le plan sportif, le retour de Valentino Rossi sur la plus haute marche du podium et l'héroïque cinquième place de Jorge Lorenzo constituent les deux événements principaux du week-end (lire notamment notre compte rendu de la course Moto GP à Assen, MNC du 27 juin 2013 : Marquez fait fort, Lorenzo forfait..., MNC du 28 juin 2013 : Lorenzo admet son erreur et revient à Assen et MNC du 29 juin : Lorenzo disputera le Grand Prix des Pays-Bas).

Mais si l'on observe le tableau dans son ensemble pour dresser le bilan de cette septième manche de la saison, un troisième élément saute aux yeux : l'absence de Ducati dans la colonne "Positif" dudit bilan... Tandis que Yamaha et ses fans exultent devant les exploits des pilotes bleus (Crutchlow compris) et que Honda conserve les rênes du championnat - malgré la rivalité croissante entre Pedrosa et Marquez -, Ducati, troisième et dernier constructeur MotoGP prototype, a vécu un véritable cauchemar au Grand Prix des Pays-Bas...

Avant même les premiers essais, le week-end s'annonçait compliqué pour les Rouges de Bologne : ayant constaté que la GP13 Lab, cette "moto laboratoire" sur laquelle Ducati teste pêle-mêle un nouveau cadre périmétrique développé avec Suter, différentes géométries châssis et de multiples cartographies moteur, n'apportait aucun progrès, Dovizioso et Hayden sont arrivés à Assen avec le moral dans les bottes.

C'en est fini des déclarations optimistes et des petites "piques" lancées par Bernhard Gobeimer, le nouveau directeur général du service Course de Ducati, à propos du manque de motivation de certains anciens pilotes de la marque - notamment Rossi, à qui l'Allemand reproche de ne pas s'être investi au maximum : les Rouges avouent désormais ouvertement qu'à la régulière et sur le sec, il n'y a aucune chance de voir une GP13 s'imposer cette année...

Et sans doute pas plus la saison prochaine, puisque le retard pris sur Yamaha et Honda est estimé "à plus d'une seconde au tour" par l'actuel chef de file des pilotes Ducati, Andrea Dovizioso ! S'il s'est jusqu'ici consolé en consultant le solde de son compte bancaire largement approvisionné par son statut de pilote d'usine, "Dovi" a semble-t-il (déjà !) épuisé ses réserves de motivation : "disons qu’aujourd’hui, nous avons limité les dégâts, a soupiré le n°4 en descendant de sa moto samedi après-midi.

Une formulation qui peine à cacher le profond désarroi de l'Italien : incapable de se qualifier en QP2 vendredi après-midi, Andrea Dovizioso a subi l'affront de s'élancer de la 15ème place sur la grille, derrière les CRT d'Espargaro, De Puniet et Barbera ! Accusant l'Espagnol d'être à l'origine de sa mauvaise prestation en QP1, "Dovi" lui a même balancé un coup de botte dans les carénages de sa FTR-Kawasaki : un geste de colère qui en dit long sur la frustration de l'Italien, habituellement parfaitement maître de ses nerfs...

En course, les pilotes ont bu le calice jusqu'à la lie puisque les deux motos officielles terminent derrière la CRT Aprilia d'Aleix Espargaro et à plus de 30 secondes du vainqueur. Un proto à plusieurs millions d'euros taxé par une CRT dont il est réglementairement possible de racheter pour 20 000 euros le moteur issu de la série : la loose... Pour ne rien arranger, le dépassement viril de Dovizioso sur Hayden dans la dernière chicane a permis au débutant Bradley Smith de les dépasser, malgré son poignet douloureux et sa main blessée !

"Sur le dernier tour, je n’ai pas bien passé le virage n°15, Dovi est venu à l’intérieur, nous sommes partis trop large et Smith nous a battus sur la ligne", relate Hayden. "C’était une action de course et quoi qu’il en soit, le vrai problème est que nous ayons été battus de 33 secondes. Ça montre à quel point nous sommes loin derrière", déplore l'Américain dont le contrat se termine en fin d'année. Pour 2014, Ducati lui aurait proposé le guidon de la Panigale en WSBK : un projet moyennement enthousiasmant étant donné les débuts laborieux du Diamant Rouge de Bologne en Superbike...

Dans ces conditions, il est légitime de s'interroger sur la poursuite du programme MotoGP par Ducati : en ces temps de crise, le constructeur italien - et surtout son propriétaire allemand Audi - vont-ils continuer à débourser des sommes folles pour se faire humilier course après course ? A priori, il semble que oui puisque la firme de Bologne a annoncé ce week-end qu'elle étudiait la possibilité de proposer quatre GP13 "Compétition-client" en 2014 !

A l'instar de Honda, Ducati ambitionne de louer à des équipes privées une version moins sophistiquée - donc moins onéreuse - de son actuel prototype : une sorte de GP13 "low cost" équipée de l'ECU unique, accessible monnayant une somme plus raisonnable que le modèle original.

Au HRC par exemple, la RCV "compé-client" 2014 est annoncée à un million d'euros, alors que les RC213V sont actuellement louées plus de 3,5 millions aux équipes satellites. Yamaha veut de son côté louer quatre moteurs de M1 "dégonflés" en 2014 contre 800 000 euros. Mais là où le bat blesse, c'est que si les propositions des constructeurs japonais sont tentantes car leur base est excellente, ce n'est pas exactement la même histoire pour Ducati...

Même si le règlement 2014 permettra à ces MotoGP "compé-clients" d'embarquer plus d'essence (24 litres contre 20 pour les protos qui veulent garder leur propre gestion électronique) et qu'elles pourront utiliser plus de moteurs dans la saison (12 contre 5), on voit mal les teams se précipiter sur l'offre Ducati. Au vu des actuelles performances des Ducat', mieux vaut se tourner vers la CRT-Aprilia...

"Nous discutons avec plusieurs teams et aussi avec Pramac", assure pourtant Paolo Ciabatti, directeur du projet MotoGP de Ducati. "Nous avons une longue relation avec Paolo Campinoti et son équipe et nous devons d’abord trouver une solution avec eux pour l’an prochain avant de discuter avec d’autres teams", a ajouté l’Italien, qui espère pouvoir confirmer ses plans d'ici le Grand Prix des USA le 21 juillet...

Si le projet paraît difficile à mettre en exécution, il pourrait en réalité s'avérer être une planche de salut pour le constructeur. D'une part parce que la réglementation plus souple dont bénéficiera cette Desmosedici "compé-client" permettra à Ducati d'explorer d'autres pistes techniques - et donc, peut-être, de mettre le doigt sur une amélioration tangible qui profitera à tous...

D'autre part, avec deux fois plus de motos sur la grille (huit au lieu de quatre actuellement), Ducati va réunir plus de données, ce qui devrait accélérer la mise au point de pièces en configuration "réelle". Car les essais sont une chose, mais seuls comptent les résultats obtenus en course : les Rouges viennent de s'en apercevoir après que Dovizioso et Hayden ont rejeté le nouveau châssis développé par le pilote d'essais Michele Pirro, qui le jugeait pourtant supérieur à l'ancien !

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