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MOTOGP - SEPANG (17 SUR 18)
Paris, le 27 octobre 2014

Déclarations et analyse du GP de Malaisie MotoGP

Déclarations et analyse du GP de Malaisie MotoGP

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs succès (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du Grand Prix moto de Malaisie 2014 à Sepang.

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Déclarations des pilotes

C'est dans l'habituelle chaleur moite de Sepang (36°C et 50% d'humidité dans l'air) que Marc Marquez a égalé le record de 12 victoires en catégorie reine de Doohan, qu'Esteve Rabat a coiffé sa première couronne mondiale en Moto2 et que Jack Miller est parvenu à repousser jusqu'à Valence l'attribution du titre Moto3 en contenant virilement le leader Alex Marquez (relire nos comptes rendus des courses Moto GP, Moto2 et Moto3 en Malaisie).

Marc Marquez, Honda-Repsol (1er en qualifs et 1er en course) : "Je suis vraiment content de ma course ! L'adversaire le plus fort a été le climat, il faisait vraiment chaud ! C'était difficile. Au début j'étais un peu préoccupé par la durée de vie des pneus, surtout pour la fin de la course. Je n'ai pas été très bon dans le premier virage mais j'ai vite commencé à doubler d'autres pilotes. Je suis bien revenu et je suis très heureux de renouer avec la victoire".

"J'ai égalé le record de Mick Doohan et à la prochaine course je vais peut-être pouvoir le battre ! Si j'avais eu un mauvais résultat ici, j'aurais eu plus de pression à Valence. Maintenant je suis libéré de ça pour Valence, je n'aurai qu'à faire une bonne course pour mes fans et essayer de me faire plaisir ! Je donnerai tout ce que j'ai de chance à mon frère Alex".

L'analyse Moto-Net.Com : Pole record portant à 13 ses départs depuis la première place (soit une fois de plus que le record codétenu par Stoner et Doohan), record du tour en course et victoire : le week-end malais de Marc Marquez efface brillamment ses trois déconvenues subies lors des quatre derniers rendez-vous (chute et 15ème à Misano, chute et 13ème en Aragon, titre au Japon puis chute et abandon en Australie).

Au-delà du caractère impressionnant de ce douzième succès - qui lui permet d'égaler le nombre record de victoires (12) signés par Mike Doohan en 1997 -, c'est surtout la manière dont il l'a signé qui interpelle la rédaction de MNC... En fin stratège, Marquez a effectivement calé son rythme sur celui de ses rivaux pour "reprendre son souffle" suite aux efforts demandés pour combler son retard, avant de porter l'estocade à cinq tours de l'arrivée.

Au seizième tour, le n°93 est ainsi redescendu sous la barre des 2'02, se mettant définitivement à l'abri d'un Rossi des grands jours. Une course remportée avec intelligence, vitesse et panache, trois qualités pas toujours parfaitement maîtrisées par l'officiel Honda. Mais lorsque c'est le cas comme ici à Sepang, Marquez apparaît tout simplement intouchable...

Seul petit bémol pour le natif de Cervera (Catalogne) : la décision prise par la direction de course de ne pas tenir compte de la réclamation posée par l'équipe de son frère Alex suite aux manoeuvres discutables et répétées de Jack Miller pendant la course Moto3...

Jugeant que Jack Miller avait certes "joué avec les limites" mais sans les dépasser lors de ses six freinages terminés contre les carénages de la Honda d'Alex Marquez (!), les dirigeants des Grands Prix ont collé une petite tape sur les gants de l'australien avant de demander aux deux rivaux pour le titre de ne pas aller plus loin lors de la finale à Valence.

Cette conclusion officielle n'est pas du goût du nouveau double champion du monde en titre MotoGP, pourtant pas vraiment le plus timoré en bagarre !

"J'ai une certaine expérience des convocations à la direction de course pour des contacts avec d'autres pilotes", reconnaît le grand frère Marquez, "mais assister à six contacts durant une seule course entre les deux mêmes pilotes, c'est quelque chose que je n'avais jamais vu auparavant ! Miller était très agressif. Si la direction de course dit qu'il pouvait le faire, soit, mais mon frère a le potentiel et la capacité de le faire aussi", prévient Marc. Chassez le naturel, il revient à fond de six !

Valentino Rossi, Yamaha Factory (6ème en qualifs et 2ème en course) : "Je suis très content de cette deuxième place. C'est un résultat vraiment important, nous avions eu beaucoup de mal ce week-end mais nous avons réussi à régler la moto lors du warm-up. Je n'avais pas été performant pour les essais, je ne pouvais pas pousser à 100%. Ça faisait longtemps que je n'étais pas monté sur le podium ici, peut-être 2010 (lorsqu'il s'était imposé devant Dovizioso et Lorenzo, NDLR). J'adore ce circuit et c'est donc génial d'avoir réussi".

"Je me suis battu avec Jorge au début et c'était mon objectif puisque nous luttons pour la seconde place au championnat. Après ça, j'ai eu un bon rythme et je me suis battu avec Marquez pour la victoire, mais les pneus commençaient à faiblir et il avait quelque chose en plus... J'ai dû ralentir alors qu'il a pu continuer au même rythme, mais ça reste un excellent résultat. Nous avons maintenant deux fois plus de victoires et de podiums que l'an dernier, la saison a été excellente".

L'analyse Moto-Net.Com : Relégué à pratiquement une seconde de Marquez en qualifications, Valentino Rossi faisait plutôt grise mine avant la course. Handicapé par des problèmes de chattering (vibrations), il est apparu à la peine jusqu'au tout dernier moment...

"Ce que je vais faire pour tenter de rectifier le tir ? Travailler, travailler et encore travailler !", répondait le Docteur avec un air de défi la veille de la course, refusant de s'avouer vaincu alors que la deuxième place au championnat est en jeu.

Expliquant avoir totalement changé de direction pendant le warm-up pour faire en sorte que sa M1 "aime" ses pneus, le n°46 et son équipe ont modifié in extremis la répartition des masses de la Yamaha. Un coup de poker osé mais payant au regard de la course fantastique du nonuple champion du monde !

Certes, Rossi échoue finalement à 2,445 sec de Marquez à l'arrivée, incapable de s'opposer au dernier sprint final de l'officiel Honda de 14 ans son cadet. Mais il apparaît une nouvelle fois comme le meilleur représentant du clan Yamaha, Lorenzo lui-même le félicitant pour avoir su donner autant de fil à retordre aux puissantes Honda.

Heureux d'avoir de nouveau battu ce même Lorenzo et de s'être montré capable de mener temporairement la course, le n°46 avait un sourire aussi large que celui du gagnant. L'étendue de la joie des deux rivaux se mesure d'ailleurs sur les vignettes ci-dessus, où ils "s'incrustent" tour à tour au milieu de l'équipe adverse au moment de la traditionnelle photo officielle prise dans le parc fermé à l'arrivée !

Des images très rares car les équipes imposent des règles strictes à leurs pilotes, comme par exemple d'éviter de mentionner le nom du constructeur concurrent dans leurs déclarations à la presse. Raison pour laquelle Lorenzo, par exemple, parle souvent des "autres motos" et non des Honda dans ses interviews d'après-course !

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory (3ème en qualifs et 3ème en course) : "Les conditions étaient très difficiles et elles l'ont été tout le week-end. Je n'avais jamais eu aussi chaud ici en Malaisie. Je n'étais pas au meilleur de ma forme parce que l'entraînement a été plus léger ces dernières semaines. Je me sentais quand même bien sur ma moto et elle avait une bonne motricité".

"Les premiers virages ont été très excitants et j'ai été fort sur tout le premier tour. Valentino était très performant et je n'ai ensuite pas pu rester avec eux. Il a fait un excellent travail et je perdais un peu avec le pneu dur. Nous avons aussi eu un problème avec le réservoir, quelque chose s'est détaché et je glissais vers l'avant au freinage".

L'analyse Moto-Net.Com : Impossible pour Jorge Lorenzo de se défaire du "masque" à l'arrivée... Non seulement car il est apparu comme le pilote le plus éprouvé physiquement sur le podium, mais aussi parce que la contrariété figeait les traits de son visage...

A l'inverse de son coéquipier Valentino Rossi, Lorenzo a répondu présent lors de chaque séance d'essais avant de trébucher en course. Mauvais choix pneumatique (dur à l'avant quand ses rivaux optaient pour le médium), condition physique perfectible, problème technique avec son réservoir : le majorquin a cumulé les handicaps, pour la plupart de sa propre initiative.

Avouant ne pas savoir comment Marquez et Rossi s'y sont pris pour rester aussi rapides et constants jusqu'à la fin de la course, surtout avec un pneu avant plus tendre que le sien, le n°99 explique qu'il sera "intéressant d'analyser comment ils ont pu faire ça car en ce qui me concerne, je ne pouvais pas faire mieux"...

Son meilleur tour en course sanctionne aussi cette impuissance à se mettre au niveau des leaders : Lorenzo a tourné 0,406 sec moins vite que record établi par Marquez et 0,241 sec plus lentement que le meilleur tour bouclé par son coéquipier Rossi. Cet écart avec le n°46 apparait d'ailleurs comme étant le plus préoccupant...

Bref, Lorenzo est passé à côté de sa course, ratant l'occasion de reprendre des points à Rossi pour la place de "vice-champion" du monde. Désormais à 12 points de l'italien, le majorquin est de surcroît toujours en froid avec Bridgestone, à qui il reproche de lui avoir fourni un pneu avant défectueux en Australie.

Une accusation dont le manufacturier officiel du MotoGP conteste la validité, faisant remarquer que Lorenzo a tourné dans les mêmes chronos que le vainqueur Rossi pendant les deux tiers du GP d'Australie et qu'il a réalisé son meilleur temps dans le 8ème tour.

Fort de ce constat, Bridgestone continue à affirmer que le problème rencontré à Phillip Island ne provient pas du pneu mais des réglages adoptés par Lorenzo ou de son style de pilotage. Une explication inacceptable pour "Jorgueil", mais après sa nouvelle déconvenue à Sepang, cette "brouille" avec Bridge apparaît finalement comme la partie visible de la somme de ses difficultés rencontrées cette saison, et Lorenzo le sait pertinemment...

Dani Pedrosa, Honda-Repsol (2ème en qualifs et abandon sur chute en course) : “Je prenais beaucoup de plaisir ce week-end, mais cela ne s'est pas traduit par le résultat espéré en course. Pour une raison que je ne comprends pas, j'ai perdu l'avant dans le deuxième tour et je suis tombé. Je ne sais pas ce qui a pu se passer car je ne pilotais pas à la limite. Heureusement, j'étais en mesure de repartir, de continuer la course et de regagner des places".

"J'ai de nouveau roulé à un bon rythme, avec confiance et un bon feeling, et la même chose s'est encore reproduite : je suis tombé une deuxième fois au même endroit, alors que je ne pilotais pas à la limite. Nous allons examiner les données pour tenter de comprendre ce qui s'est passé, car je n'ai pas commis d'erreur et je suis capable de ressentir si la piste offre une adhérence différente dont il faut tenir compte. J'aurais souhaité terminé la course de manière différente parce que nous avions réalisé un excellent travail ce week-end, mais je suppose qu'il était écrit que cela ne se passerait pas comme ça"...

L'analyse Moto-Net.Com : Problème de pneu, mauvais réglages, trajectoire perfectible ? En définitive, Dani Pedrosa ne sait comment expliquer ses pertes de l'avant dans le dernier virage du circuit de Sepang. Et il est clair que cette absence de raison le contrarie...

Rien d'anormal car un pilote a besoin de se rassurer après une chute, si possible en lui trouvant une explication technique ou mécanique ! Peut-être doit-on voir dans cette "double faute" un signe de la pression ressentie par le n°26, dont la fin de saison tourne à la punition avec sa chute et sa 14ème place en Aragon et son abandon causé par la percussion de Iannone la semaine dernière en Australie.

Désormais hors course pour la place de "vice-champion" du monde, le n°26 voit en outre le podium final lui filer sous le nez puisqu'il accuse désormais 33 points de retard sur Lorenzo, troisième du classement provisoire. Or, comme il ne reste qu'une seule course, soit 25 points maximum à distribuer, "Pedro" ne pourra pas combler son retard, même s'il gagne la finale et que Lorenzo ne marque aucun point...

Dani Pedrosa nourrit par conséquent de profonds regrets suite à cette nouvelle mésaventure, lui qui pensait jouer la gagne en Malaisie après s'être montré très performant à chaque séance d'essais et avoir réussi à rejoindre Marquez sous la barre "mythique" des 2 minutes en qualifications.

Reste qu'en course, son meilleur temps ne s'est pas approché à moins d'une demi-seconde pleine du record claqué par Marquez et à 3 dixièmes de Rossi... Une comparaison à prendre avec des pincettes néanmoins, puisque ce chrono a été enregistré juste avant sa deuxième chute, donc potentiellement à un moment où Dani cherchait encore à comprendre pourquoi il était tombé neuf tours avant...

Sûr que chez Honda, on aurait préféré voir les deux RCV Repsol sur le podium pour fêter le 63ème titre constructeur remporté à Sepang par le blason ailé, le 21ème en catégorie reine (8 en MotoGP, 13 en 500cc). Mais comme le souligne avec un certain abattement le n°26, il était visiblement écrit qu'il ne serait pas celui qui apporterait ce week-end la 695ème victoire toutes catégories confondues à Honda !

La 18ème et dernière course de la saison MotoGP 2014, le Grand Prix de Valence, se déroulera sur le circuit Ricardo Tormo du 7 au 9 novembre. A suivre bien évidemment sur MNC, restez connectés !

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