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MOTOGP - MONTMELO (7 SUR 18)
Paris, le 16 juin 2014

Déclarations et analyse du GP de Catalogne MotoGP

Déclarations et analyse du GP de Catalogne MotoGP

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs succès (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du Grand Prix moto de Catalogne 2014 à Montmelo.

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Ça, c'est du MotoGP !

Le Grand Prix de Catalogne est d'ores et déjà à classer parmi les week-ends de référence de la saison 2014. Pour MNC en tout cas, il s'agit du plus beau rendez-vous de sport moto qu'il nous a été donné de couvrir depuis pas mal d'années !

En Moto3, le petit frère de Marc Marquez transforme sa première pole en victoire devant les siens, suivi d'une superbe course Moto2 durant laquelle Johann Zarco a livré le meilleur de lui-même pour arracher son premier podium de la saison derrière l'invincible Esteve Rabat et Maverick Vinales.

Puis vient l'épreuve reine, la course MotoGP... 25 tours d'une rare intensité pendant lesquels il sera difficile de désigner un vainqueur jusque dans la dernière boucle. Marquez, Pedrosa, Rossi : ces trois-là nous ont offert un spectacle passionnant, mêlant tour à tour maîtrise totale et audace parfois brouillonne dans un tirage de bourre à couper le souffle !

"Quelle course ! Ça, c'est du MotoGP !", s'exclame Vale sur son compte Twitter. Et celui qui fut longtemps considéré comme le "Dieu" des Grands Prix - et qui l'est encore pour certains - sait de quoi il parle...

Marc Marquez, Honda-Repsol (3ème en qualifs et 1er en course) : "La course d'aujourd'hui a bien sûr été plus difficile que celle du Mugello, parce que les pilotes Yamaha étaient très forts au début. J'ai eu un peu de mal mais j'ai rattrapé Valentino. A un moment j'ai fait une erreur dans le premier virage et j'ai peut-être perdu une seconde, mais plus tard je suis revenu sur Vale".

"Les derniers tours étaient géniaux, les fans nous ont beaucoup aidés. C'était très spécial de me battre avec Dani et Valentino sur les derniers tours. C'était aussi spécial de gagner le même jour que mon frère, qui avait fait une course incroyable (en Moto3, NDLR). Tito Rabat avait aussi gagné en Moto2 et je me sentais sous pression parce qu'ils m'auraient chambré si je n'avais pas gagné ! Je suis très content car ce circuit m'a toujours posé problème. D'ailleurs ce week-end, j'ai manqué la pole et j'ai chuté pour la première fois de la saison"...

L'analyse Moto-Net.Com : Valentino Rossi et Dani Pedrosa ont donné en Catalogne l'ingrédient essentiel pour entretenir la rage de vaincre de Marc Marquez : de l'adversité. Jamais depuis le début de la saison 2014 le champion en titre n'a dû autant se cracher dans les gants pour vaincre. Et c'est ce qui rend sa septième victoire en autant de courses disputées aussi belle et savoureuse !

Lorsque l'officiel Honda reviendra sur la trajectoire qui l'a mené à sa deuxième couronne mondiale - car à la régulière, il est désormais évident que le titre ne peut lui échapper -, le Grand Prix de Catalogne figurera probablement parmi les étapes charnières de sa "Marc Royale".

Marquez pourra ainsi se satisfaire d'avoir vaincu ses adversaires en les écoeurant au chrono ou en se montrant le plus fin stratège mais aussi, comme ce week-end, en sortant victorieux d'épiques bagarres carénage contre carénage.

La partie ne fut pourtant pas facile à Montmelo, entre un Rossi rapide et accrocheur, un Lorenzo longtemps à l'affût et un Pedrosa bien décidé à lui ravir la victoire... quitte à légèrement harponner la roue arrière de son chef de file dans les tout derniers instants ! Mais il en faut plus pour faire tomber Marc Marquez, au propre comme au figuré...

"Le MotoGP est magnifique, ça c'est la course, à la limite à 100%", se réjouit ce fantastique champion sur son compte Twitter où il a aussi fièrement publié une photo le montrant entre son petit frère Alex et Esteve Rabat, les deux autres héros espagnols de ce week-end mémorable.

Valentino Rossi, Yamaha Factory (5ème en qualifs et 2ème en course) : "Je pense que c'est ma meilleure course cette saison, Je me suis vraiment fait plaisir. Je suis très satisfait. Nous avions modifié la moto avec le team et j'avais beaucoup plus de feeling à l'avant pour la course, si bien que j'ai pu être plus fort et plus rapide. Je me sentais très bien avant la course malgré ma petite glissade (quand il a chuté de l'avant pendant le warm-up, NDLR)" !

"J'ai attaqué dès le départ. Les températures étaient de notre côté et nous n'aurions pas pu nous battre pour la victoire s'il avait fait plus chaud. Je commençais à sentir la victoire à quelques tours de l'arrivée, mais Marc m'a alors doublé, Dani aussi et j'ai perdu à ce moment-là. C'était impossible de revenir".

L'analyse Moto-Net.Com : Une fois encore, Valentino Rossi réalise la meilleure performance du clan Yamaha, confortant de cette manière sa deuxième place au championnat provisoire à 58 points de Marquez. Et si cet écart paraît conséquent, il doit être remis en perspective avec l'incroyable réussite du leader (7 victoires en 7 courses) : il faut remonter à 2002 pour retrouver une série aussi longue de victoires consécutives !

C'était l'époque où Valentino Rossi, justement, débutait sa période la plus faste en catégorie reine : l'Italien avait alors remporté 7 courses d'affilée au guidon du premier prototype MotoGP Honda (la redoutable RC211V 5-cylindres), ouvrant de belle manière pour le blason ailé un compteur qui a atteint ce week-end le chiffre 100 avec 100 succès Honda en MotoGP 4-temps.

Auteur d'un excellent départ, "Vale" a longuement mené la course devant les deux Honda Repsol, avant d'enclencher avec elles une bataille à couteaux tirés dans la dernière partie. Et quand Marquez et Pedrosa ralentissent après l'avoir doublé à 7 tours de l'arrivée après avoir remarqué - trop tard - un drapeau jaune (sorti pour signaler la sortie de piste de Di Meglio), Rossi ne se pose pas de questions : il re-soude, le palpitant au rupteur de sentir la victoire si proche !

Mais le dernier sprint des Honda lui sera fatal, l'écart se creusant mètre après mètre à l'approche du drapeau à damiers malgré une vitesse pointe similaire entre les trois motos (343,1 Km/h pour Marquez, 341,7 pour Pedrosa et 340,4 pour Rossi). Grand dans la victoire comme dans la défaite, le n°46 reconnaît qu'à ce moment précis il lui était impossible d'en donner plus.

Qu'importe : il fallait le voir se délecter de champagne sur le podium, son cinquième en sept courses, puis en balancer une giclée (de champagne, bien sûr !) à l'hôtesse à côté de lui. Son sourire était plus éclatant encore que lors de sa séance photos dans le paddock avec une affriolante "brochette" de Monster Girls !

Dani Pedrosa, Honda-Repsol (1er en qualifs et 3ème en course) : "Je suis vraiment content de ma course et de mon week-end. Mon objectif était de progresser en qualifications et en début de course. Je l'ai fait et ça m'a permis de rester dans le groupe de tête jusqu'à la fin".

"Je pouvais imaginer ce que ressentaient les fans en voyant les quatre premiers se battre comme ça, c'était une course spéciale. Nous avions de bons réglages pour notre moto et à la fin j'ai essayé d'attaquer. Je l'ai légèrement touché (Marquez, NDLR) sur le dernier tour, ce qui est dommage parce que j'ai perdu une place. Mais je ne regrette pas, c'était un bon week-end".

"Il y a aussi eu un peu de confusion avec le drapeau jaune. Je ne pouvais pas voir ce drapeau, j'ai juste vu Marc s'écarter et je savais que ce dépassement était trop facile ! J'ai bien regardé et j'ai vu les commissaires, je suis alors revenu en troisième position, au cas où..."

L'analyse Moto-Net.Com : Absent du podium en France et en Italie, Dani Pedrosa revient aux avant-postes avec panache en Catalogne. D'abord en signant sa première pole position depuis près d'un an (stoppant ainsi à six le nombre de pole consécutives de son coéquipier), puis en menant la vie dure à Marquez jusque dans les derniers mètres de sa course nationale !

Désormais revenu à 100% de ses capacités physiques (son avant-bras droit serait désormais parfaitement rétabli), le n°26 est parvenu à suivre jusqu'au bout le train d'enfer mené par Rossi puis Marquez, avant de sortir le grand jeu pour tenter de passer du statut de "wagon" à celui de "locomotive".

Rarement aussi incisif que ce week-end, "Pedro" a offert un spectacle fantastique aux fans... et la deuxième place à Rossi, suite à son ultime et trop ambitieuse attaque ! Beau joueur, Dani prend sa troisième place avec autant de bonne humeur que de fierté, façon Joe Bar Team : "ça passait, c'était beau !", pouvait-on lire dans ses yeux pétillants de contentement à l'arrivée !

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory (2ème en qualifs et 4ème en course) : "Je suis un peu déçu, nous savions que les autres étaient très forts et que Vale avait un très bon rythme. Le nôtre n'était pas mauvais parce que la piste n'était pas trop chaude, mais je n'ai malheureusement pas pu creuser l'écart sur le premier tour. C'était pareil quand Vale m'a doublé et je ne pouvais pas rouler comme quand je suis tout seul".

"La moto se comportait bien au freinage mais nous avions été très forts dans les deux derniers virages l'an dernier et cette fois-ci ce n'était pas le cas. Je perdais l'adhérence à l'accélération et je ne pouvais pas suivre Dani. Je devais rattraper mon retard dans les virages. C'est dommage, parce que si nous avions eu moins de soucis à l'accélération, nous aurions eu une bonne opportunité de gagner".

L'analyse Moto-Net.Com : Très rapide et consistant durant les essais et les qualifications, Jorge Lorenzo n'a pas connu la même réussite en course. Pour le Majorquin, cette quatrième place a un goût d'autant plus amer qu'il n'a jamais été en mesure de lutter avec les Honda officielles, contrairement à son coéquipier qui termine 4 secondes devant lui.

La mine sombre et le visage fermé à l'arrivée, le n°99 invoquera des problèmes de motricité du train arrière pour expliquer son rythme inférieur. Étrangement pourtant, c'est vers son pneu avant que Lorenzo s'est penché lors de son retour au box, son équipe technique inspectant ensuite sa gomme avant avec la plus grande attention (voir vignette ci-dessous)...

En définitive, que Lorenzo ait souffert d'un manque de grip à l'arrière ou d'une confiance limitée avec son train avant, le résultat est le même : insatisfaisant. L'officiel Yamaha - dont la M1 a décollé des morceaux de peinture des vibreurs sous le nez de Rossi et Marquez en début de course ! - repart de Catalogne avec 78 points au compteur, soit presque quatre victoires de retard sur Marquez...

Mike di Meglio, Avintia Racing - CRT (23ème en qualifs et abandon en course) : " Durant la course, l'électronique s'est emballée et le contrôle de traction s'activait trop souvent. J'ai donc tenté de résoudre le problème en jouant avec la cartographie, mais ça n'a pas fonctionné".

"Pire encore, la moto se coupait dans les bouts droits. Pour le moment, nous ne connaissons pas encore l'origine de ce problème. Nous allons donc profiter de ce test pour travailler et passer une étape supplémentaire dont nous avons absolument besoin pour rendre la moto compétitive".

L'analyse Moto-Net.Com : Encore une nouvelle désillusion pour l'unique pilote français en catégorie reine, contraint à l'abandon en raison d'un problème électronique. Même s'il essaie de rester optimiste quant à d'éventuels progrès à venir, Mike di Meglio a de plus en plus de mal à cacher sa déconvenue face au manque de performances et de fiabilité de sa CRT à moteur Kawasaki...

"L'électronique et le moteur restent encore notre point faible", explique le jeune toulousain. Son coéquipier, Hector Barbera, se plaint lui de la difficulté à faire tourner sa moto, malgré l'adoption d'un nouveau châssis. Autant dire que la marge de progression est extrêmement élevée, trop sans doute pour espérer un coup d'éclat d'ici la fin de la saison...

La prochaine course MotoGP, le Grand Prix des Pays-Bas, est programmée du 26 au 28 juin. Attention, les trois Grands Prix se dérouleront comme d'habitude le samedi, conformément à la tradition historique du "TT d'Assen".

En attendant cette huitième épreuve, à (re)vivre naturellement comme d'habitude sur MNC, la plupart des équipes sont restées en Catalogne pour une nouvelle séance de tests officiels. Le team d'essais Suzuki est aussi de la partie avec Randy de Puniet. Le blason d'Hamamatsu poursuit le développement de son futur prototype, récemment testé au Japon en Australie avec le concours d'Eugene Laverty.

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Rossi confirme son numero 1 chez yam. Bravo à Pedrosa qui nous a montré qu'il sait prendre des risques, il y avait longtemps qu'on avait pas vu ça. Marquez bon on a l'habitude c'est un crac. Lorenzo grand pilote et petit monsieur en communication, et n'oublions pas Bradl qui n'était pas si loin et qui a longtemps tenu sa place et c'est pas la première fois même si il a une honda pas loin des HRC

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