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MOTOGP - TERMA DE RIO HONDO (3 SUR 18)
Paris, le 20 avril 2015

Déclarations et analyse du GP d'Argentine MotoGP

Déclarations et analyse du GP d'Argentine MotoGP

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs succès (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du Grand Prix moto d'Argentine 2015 à Termas de Rio Hondo.

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Argentine : déclarations, analyses et résultats

Valentino Rossi, Yamaha Factory (8ème en qualifs et 1er en course) : "C'est une grande victoire et nous avions fait le bon choix en décidant de partir sur le pneu extra-dur. Quand j'ai vu Marc partir avec le pneu à bande rouge (qui identifie le pneu dur, alors que l'extra-dur est marqué d'une bande jaune, NDLR), je savais qu'il allait attaquer dès le départ".

"Je suis bien parti, mais Iannone m'a poussé à l'extérieur dès le premier virage. Je suis revenu petit à petit et quand je suis arrivé en deuxième position, Marc avait un peu plus de quatre secondes d'avance...".

"Je savais que la course allait être longue et je savais donc qu'il pouvait rencontrer des difficultés. Je l'ai petit à petit rattrapé, j'étais de plus en plus proche et c'était génial ! Je l'ai doublé au freinage, mais c'est un pilote qui joue toujours "quitte ou double" : il m'a touché dans le virage, puis une seconde fois quand j'accélérais. Je pense qu'il a fait une erreur et il est tombé (lire aussi l'encadré ci-dessous, NDLR)".

"C'est dommage parce que nous aurions pu avoir une belle bataille dans le dernier tour. Sur les trois dernières courses, nous avons démontré que nous pouvions être compétitifs partout et que nous pouvions nous battre pour le championnat".

L'analyse Moto-Net.Com : Valentino Rossi s'impose pour la troisième fois consécutive en partant de la huitième place sur la grille : en Australie en 2014, au Qatar lors de l'ouverture de la saison 2015 et hier en Argentine. A croire que les départs depuis la troisième ligne galvanisent le nonuple champion du monde, dont le solde de victoires passe à 110 toutes catégories confondues ! Le record de 122 succès d'Agostini n'est plus si loin...

A 36 ans, le prodige de Tavullia réalise un nouvel exploit : battre à la régulière Marc Marquez, pourtant bien parti pour réaliser un nouveau cavalier seul avec plus de 4 secondes d'avance. Les clés de ce succès tiennent d'une part à son choix pneumatique pertinent, de l'autre à sa rage de vaincre : "quand vous voyez le gars devant en difficulté, c'est une source de motivation supplémentaire", admet le Docteur, comme transformé en requin attiré par l'odeur du sang !

L'accrochage Rossi/Marquez vu par Honda et Yamaha

Les directeurs des teams officiels Honda (Livio Suppo) et Yamaha (Lin Jarvis) se sont exprimés à propos des contacts entre Rossi et Marquez, dont l'issue finale a abouti à la chute du double champion en titre... "Comme l'a dit la direction de course, c'est un fait de course, ça peut arriver", note Suppo : "nous savions que Valentino serait plus rapide si nous avions le même pneu et la stratégie, qui je pense était la bonne, était d'essayer de creuser l'écart et de gérer la course jusqu'à la fin. Cette stratégie a presque fonctionné jusqu'au bout mais c'est dommage que nous n'ayons pas pu assister à une bonne bataille entre Vale et Marc. Ce sont des choses qui arrivent".

Mettant évidemment lui aussi en avant la supériorité de Rossi, Jarvis tient à souligner l'agressivité de Marquez, à l'origine selon lui de sa propre chute... "Marc a malheureusement fait une erreur, et plus précisément deux erreurs, parce qu'après avoir été doublé par Valentino, il a essayé de le reprendre trop tôt et de manière trop agressive. Je pense qu'il aurait dû prendre un peu ses distances après le premier contact parce que Valentino était clairement plus rapide à ce stade de la course. Revenir sur lui comme il l'a fait et en étant aussi proche, alors que Vale était en train de tourner, je suis désolé de le dire mais c'était une erreur de la part de Marc".

Sa victoire, Rossi l'a construite dès les essais : expliquant ne pas avoir cherché à se focaliser sur Marquez, le n°46 a dès le vendredi pris le parti de travailler avec la gomme la plus dure. D'où ses chronos assez lents durant les essais et ses qualifications en demi-teinte. A ce stade, beaucoup pensaient que l'italien passerait au travers de son Grand Prix et que Marquez décrocherait une deuxième victoire consécutive en Argentine...

Sauf que le choix de l'officiel Yamaha était le plus pertinent et sa moto parfaitement équilibrée grâce à un laborieux travail de mise au point : "ce qu'a fait Valentino est absolument incroyable, il a été capable de rouler plus vite que tout le monde avec le pneu extra-dur (record du tour en course à la clé, NDLR)", analyse, bluffé, son propre coéquipier Jorge Lorenzo !

Grâce à cette nouvelle victoire, sa deuxième en Argentine suite à celle décrochée à Buenos Aires en 1998 à la fin de la première de ses deux saisons dans la catégorie 250cc, Rossi conserve la tête du classement général avec 6 - petits - points d'avance sur Dovizioso, 26 sur Iannone et 29 sur Lorenzo. Marquez est cinquième à 30 points du leader.

Andrea Dovizioso, Ducati Team (6ème en qualifs et 2ème en course) : "Je suis si heureux ! Surtout avec un tel résultat ici ! L'an passé, j'ai vraiment souffert et lors des séances d'essais, on n'avait pas réussi à se montrer aussi rapides qu'au Qatar et à Austin. Mais on a travaillé dur pour arriver à cette course avec les bons réglages sur le châssis et pour l'électronique. Tout a très bien marché et ça nous a permis aussi de préserver les pneus".

"Cet aspect a été essentiel pour pouvoir suivre Valentino pratiquement toute la course. Mais en vue de l'arrivée, mes pneus ont fini par lâcher prise et comme Valentino continuait à tourner dans les 1'39, je n'ai rien pu faire de plus. Mais je suis tout de même très heureux ! Terminer second ou troisième si Marc n'était pas tombé, et rester aussi près de Valentino, est un rêve éveillé !"

"La moto est encore nouvelle et se retrouver second au championnat à six points d'un Valentino qui démarre fort, c'est génial. Et on n'est pas si loin ! Je remercie toute l'équipe et en ce moment l'ambiance est parfaite. On a des bons résultats, Ducati fait vraiment du bon travail et nous sommes performants sur tous les types de circuits".

L'analyse Moto-Net.Com : Trois courses, trois tracés différents et trois résultats identiques pour Andrea Dovizioso avec la deuxième marche du podium ! Grâce à cette régularité, Dovi ne pointe qu'à six petites longueurs de la tête du championnat, alors que le MotoGP aborde les premières manches européennes. De bon augure, assurément.

L'exploit est de taille dans la mesure où les Ducati partaient cette fois avec un handicap lié à leur statut intermédiaire Factory/Open : celui de ne pas pouvoir accéder au pneu le plus dur de l'allocation Bridgestone, réservé aux motos Factory.

Mais il semble que la nouvelle GP15 soit non seulement rapide et enfin équilibrée en termes de partie cycle, mais aussi et surtout parfaitement au point dans le domaine de l'électronique. Tournant à plein régime dans le boîtier unique, les logiciels de Bologne semblent particulièrement aboutis puisque Dovi a pu imprimer un rythme similaire à celui de Rossi malgré un pneu moins dur.

Pour parvenir à ce résultat, l'une des clés consiste naturellement à bien régler sa moto puis à ménager son pneu en adoptant un pilotage pas trop agressif. Mais l'autre aspect important réside dans l'électronique : d'abord en offrant une connexion avec la poignée de gaz la plus transparente possible pour permettre de bien caler son pneu sans le maltraiter, mais aussi grâce au contrôle de traction, dont l'action doit être la plus rapide et fine possible lorsque l'adhérence se dégrade.

Il semblerait qu'à ce niveau, la Ducati ait particulièrement progressé : l'an passé, la puissance déboulait trop brutalement, ce qui avait pour effet de martyriser la gomme arrière et d'épuiser les pilotes. Cette année, la courbe de puissance du V4 doit être plus linéaire : Dovizioso comme Iannone (4ème) ne semblaient pas plus affectés physiquement que leurs rivaux à l'arrivée, malgré une température de 29°C dans l'air.

Cal Crutchlow, CWM LCR Honda (4ème en qualifs et 3ème en course) : "Nous sommes très heureux d'être sur le podium et ça prouve que nous sommes rapides ! Le team a fait un excellent travail et nous avons travaillé très dur pour cette troisième place. L'idée était toujours de tenter notre chance et de laisser Marc s'en aller au début, de rester avec les autres, puis d'attaquer à la fin".

"Je n'ai pas eu un bon milieu de course, la moto a glissé plusieurs fois et j'ai fait quelques erreurs, mais j'ai fait de mon mieux pour garder du grip pour la fin et apparemment ça a payé ! Nous aurions été satisfaits de la quatrième place parce que c'est de là que nous étions partis. Nous avons eu de la chance que Marc soit tombé, mais nous nous sommes battus pour ce résultat et par conséquent nous le méritions"

L'analyse Moto-Net.Com : Le soulagement perceptible sur le visage de Cal Crutchlow à l'arrivée est éloquent ! Non, le britannique n'a pas été "broyé" par la Ducati l'an dernier, sa fougue et son talent sont restés intacts ! Déçu par son début de saison (deux fois 7ème), le n°35 est pleinement satisfait de renouer avec un podium sur lequel il n'était pas monté depuis le Grand Prix d'Aragon 2014.

Sa prestation est d'autant plus admirable qu'il découvrait le circuit (forfait sur blessure l'an passé) et qu'il s'est littéralement "arraché" pour subtiliser la troisième place à Iannone dans l'ultime enchaînement. Son dépassement sur l'italien était tout simplement superbe d'audace et de maîtrise !

De plus en plus à l'aise sur la Honda - surtout depuis qu'il a reçu une évolution châssis -, Cal paraît en mesure de retrouver son rang de prétendant à de réguliers coups d'éclats, comme pendant sa période sur la M1 Tech3. Lucide, le britannique sait toutefois qu'il profite de la chute de Marquez et de l'absence de Pedrosa. Projeter de monter sur le podium chaque week-end est donc une gageure... surtout si les Ducati GP15 officielles restent aux avant-postes chaque week-end !

Dans un registre moins heureux, signalons que le nouveau sponsor principal du team LCR, CWMFX, subirait des démêlées avec la justice britannique. Le propriétaire de cette société spécialisée dans la finance, le milliardaire grec Dimitris Diatsidis, serait soupçonné de financements frauduleux...

Une dizaine de personnes auraient déjà été interpelées, tandis que le site officiel de placements CWMFX est depuis quelques semaines en dérangement... Lucio Cecchinello, manager du team LCR, ne serait au courant de rien et chacune de ses factures adressées à CWMFX auraient été acquittées... Dans le même ordre d'idées, le team Aspar a brutalement perdu le soutien de son sponsor Drive 7 - d'un montant estimé à 2 millions d'euros - juste avant l'ouverture au Qatar...

C'est la raison pour laquelle les autocollants "Drive 7", une boisson énergétique malaisienne, ont été retirés des Honda Open de Hayden et Laverty. "Je ne compte pas en rester là, mes avocats s'occupent de la suite", assure Jorge "Aspar" Martinez, team manager de l'équipe espagnole. Aspar et Drive 7 avaient un contrat de trois ans...

Andrea Iannone, Ducati Team (3ème en qualifs et 4ème en course) : "Le podium était à notre portée car nous avions un bon set-up et nous l'avons montré jusqu'au bout. Aux environs de la mi-course, j'étais un petit peu en difficulté et j'ai changé de map moteur pour essayer de réduire les glisses de la moto. Ensuite j'ai roulé un peu mieux, mais c'était trop tard : je suppose que je n'ai pas suivi la meilleure stratégie et je l'ai payé à la fin".

"C'est dommage car dans les derniers tours, j'étais plus rapide que Cal mais j'ai un peu élargi dans le dernier virage et il m'a doublé... Quoi qu'il en soit, c'est une belle bataille et je vais bien évidemment essayer de faire aussi bien lors de la prochaine course".

L'analyse Moto-Net.Com : Taxé sur le fil par un Cal Crutchlow très motivé, Andrea Iannone n'a franchement pas à rougir de sa quatrième place. Grâce à son podium au Qatar puis sa 5ème place à Austin, le jeune italien pointe actuellement à la troisième place du provisoire, avec seulement 20 points d'écart sur son expérimenté coéquipier et 26 sur Rossi !

L'occasion de rappeler que la marque de Bologne compte actuellement deux de ses représentants dans le Top 3 de la catégorie reine, devant les Honda et Yamaha officielles de Lorenzo et Marquez ! Certes, nous n'en sommes qu'à la troisième course, mais force est de constater que la progression des Rouges est pour le moment fulgurante ! Reste à confirmer sur des circuits plus tortueux que les tracés rapides empruntés jusqu'ici...

Pourtant à l'arrivée, Iannone ne pouvait dissimuler une petite déception, très révélatrice des objectifs élevés qu'il s'est fixée... Le n°29 projetait cet hiver de se battre de nouveau avec Marquez - comme en 2012 lorsqu'ils couraient en Moto2 -, une déclaration qui semblait alors bien ambitieuse... Mais à la lumière de son début de championnat, le natif de Vasto paraît effectivement en mesure de jouer parmi l'élite !

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory (5ème en qualifs et 5ème en course) : "Honnêtement, je suis très déçu. Je ne m'attendais vraiment pas à terminer 5ème, je pensais me battre au moins pour le podium. Je n'ai jamais été en mesure de rouler aussi vite que Valentino avec le pneu arrière extra-dur, peut-être avais-je besoin d'une gomme moins dure pour me sentir mieux".

"Je n'avais pas un bon feeling et je n'ai pas pu rouler comme je le voulais. Quoi qu'il en soit, nous marquons des points et nous verrons à Jerez si nous pouvons aller plus vite".

L'analyse Moto-Net.Com : Problème de casque au Qatar, bronchite à Austin... Jorge Lorenzo a indubitablement joué de malchance sur les deux premières courses de la saison. Cette troisième épreuve, abordée en pleine forme, devait donc marquer son retour au sommet, d'autant plus que le tracé fluide de Termas de Rio Hondo est normalement favorable à son style de pilotage et aux Yamaha...

Transparent au bout de quelques tours, le n°99 termine au lieu de ça à une décevante 5ème place, à plus de 10 secondes de son vainqueur de coéquipier... Et aucun souci technique ou problème extérieur ne vient expliquer ce revers : Lorenzo n'était tout simplement pas au niveau, la faute à un choix pneumatique discutable.

Seul pilote du Top 6 à avoir opté pour le médium à l'avant (dur pour les autres), Jorge a en outre éprouvé toutes les peines du monde avec l'extra-dur arrière, sur lequel il n'avait pas suffisamment roulé durant les essais. Contrairement à son voisin de box, qui avait accumulé le plus de roulage possible pour s'habituer aux réactions de la gomme la plus dure...

Quatrième du classement provisoire avec 37 points au compteur (contre 66 pour le leader Rossi), le quadruple champion du monde doit impérativement retrouver le chemin du podium. Depuis ses débuts en MotoGP en 2008, jamais il n'en avait été écarté trois courses d'affilée comme cette année : ne pas y monter lors de la prochaine course à Jerez, quasiment à domicile, serait un affront difficile à digérer pour "Jorgueil"...

Bradley Smith, Yamaha-Tech3 (10ème en qualifs et 6ème en course) : "Je suis vraiment content de finir sixième parce que c'est un bien meilleur résultat que celui que nous pouvions espérer à certains moments du week-end. Avant la course, j'étais encore indécis quant au pneu arrière à utiliser parce que nous avions eu des problèmes de grip tout le week-end".

"Nous avions fait quelques changements durant le warm-up et choisi de partir avec le pneu extra-dur. Le premier virage ne s'est pas passé comme je l'espérais et plusieurs pilotes sont passés à l'intérieur quand j'étais sur la partie sale de la piste. Quand vous perdez trois ou quatre dixièmes comme ça en passant sur la partie sale, il est ensuite impossible de rattraper les pilotes de tête".

"Je suis cependant content de mon résultat, c'est la troisième course consécutive que je finis dans le Top 8 et c'est un bien meilleur début de saison que l'an dernier. Je suis maintenant impatient de rentrer en Europe pour la prochaine course qui aura lieu à Jerez".

L'analyse Moto-Net.Com : De nouveau une course solide pour Bradley Smith, qui termine 6ème pour la deuxième fois d'affilée. Plus rapide que l'an passé, visiblement plus sûr de lui, le britannique impressionne depuis le début de la saison et se permet de venir titiller les leaders en début de course.

En Argentine, un mauvais départ ne lui aura pas donné l'occasion de récidiver, mais le potentiel est bien là : Smith termine deuxième pilote satellite (Crutchlow est le premier), loin devant son coéquipier Pol Espargaro qui le dominait facilement l'an dernier.

Aleix Espargaro,Suzuki Factory/Open (2ème en qualifs et 7ème en course) : "La course a été dure et j'ai malheureusement fini deuxième alors que j'étais deuxième sur la grille. Ce n'est pas ce à quoi nous nous attendions ni ce que nous espérions. Nous avons eu des soucis à l'arrière dès le début et nous devons les résoudre pour être plus compétitifs".

"Cette septième place ne reflète pas notre week-end et c'est pourquoi je suis un peu déçu après la course. Nous avons beaucoup d'informations à transmettre aux ingénieurs et j'espère que nous continuerons à avoir des améliorations pour les courses européennes. Nous sommes plus loin des premiers que nous devrions l'être".

L'analyse Moto-Net.Com : La frustration était clairement palpable au retour d'Aleix Espargaro dans son box... Brillant durant les essais, deuxième des qualifications, l'espagnol nourrissait en toute logique des objectifs élevés pour la course...

Pourtant, malgré une farouche résistance opposée aux hommes de tête dans les premiers tours de l'épreuve, le n°41 n'a pas réussi à se maintenir dans le Top 5 : la GSX-RR est encore trop lente pour lui laisser la moindre chance face aux puissantes Honda, Yamaha et Ducati, surtout sur un circuit rapide avec de longues lignes droites comme celui de Termas de Rio Hondo.

Antépénultième sur la liste des meilleures vitesses de pointe en course, l'officiel Suz' rendait entre 7 et 10 km/h à ses rivaux les plus rapides, sa Suzuki se montrant à peine plus véloce que la Yamaha Open de Loris Baz (+ 0,8 km/h). Autre problématique rencontrée : un souci de dribble récurent à l'arrière, sur lequel bute l'équipe depuis Austin.

Enfin, le choix du pneu avant en gomme médium n'a probablement pas aidé l'espagnol sur la longueur : tous les pilotes qui le précédent à l'arrivée étaient en dur à l'avant, le meilleur choix compte tenu de la nature exigeante de la piste. Seule exception pour Jorge Lorenzo, lui aussi en médium avant et modeste cinquième à 10,192 sec du vainqueur...

Jack Miller, Honda Open - LCR (21ème en qualifs et 12ème en course) : "Ça aura été une journée sensationnelle aujourd'hui ! Nous progressons continuellement depuis le début de l'année et je me réjouis de voir les choses évoluer de la sorte. Petit à petit nous comblons notre retard par rapport aux pilotes de devant".

"La température de l'asphalte était vraiment très élevée aujourd'hui et les pneus étaient totalement détruits en fin de course. Cela a donc engendré de nombreuses glisses dans les derniers tours. Je ne remercierai jamais assez l'équipe CWM-LCR Honda pour avoir mis à ma disposition une machine aussi adéquate pour ce Grand Prix".

"Nous avions encore une multitude de paramètres à confirmer lors du warm-up avant de prendre le départ de la course et c'est la principale raison pour laquelle je suis aussi comblé".

L'analyse Moto-Net.Com : Bien que sa place de premier pilote Open soit honorifique, Jack Miller l'a savourée avec délectation, heureux d'être présent dans le parc fermé à l'arrivée aux côtés de Rossi, Dovizioso et son coéquipier Crutchlow.

Prenant de nouveau le dessus sur des pilotes nettement plus expérimentés (comme Barbera, Bradl ou Hayden, qui dispose pourtant de la même moto), le débutant australien a confirmé son passage au niveau supérieur amorcé la semaine dernière à Austin.

Le pilote LCR termine à 42,654 sec du vainqueur, juste derrière la performante Ducati Factory/Option de Petrucci et à seulement 8 secondes de la Suzuki officielle de Maverick Vinales, lui aussi rookie en MotoGP mais avec plus de "métier" : l'espagnol a fait ses classes "traditionnellement" en débutant par la 125 cc, puis le Moto3, puis le Moto2 !

Ajoutez à cela une rafraîchissante séance photo organisée par son team avec sa MotoGP dans les plaines de sel de Salinas Grandes à Jujuy, et vous obtenez un Jack Miller très heureux de son passage en Argentine !

Loris Baz, Yamaha Open Forwards (22ème en qualifs et 14ème en course) : "J'ai enfin réussi à prendre un bon départ ! Pas le meilleur possible, mais nettement meilleur que ceux des deux premiers Grands Prix ! Cela m'a permis de bien me placer et de doubler quelques pilotes, ce qui était utile. Ensuite j'ai fait un bon premier tour, comme d'habitude, et j'ai réussi à me retrouver 16ème en partant 22ème. J'en étais très content mais après, j'ai connu quelques soucis de grip à l'avant pour la première fois de tout le week-end".

"J'ai donc perdu du temps sans comprendre pourquoi, j'avais l'impression que les problèmes connus le week-end précédent lors du Grand Prix d'Austin recommençaient... Mais je pense que c'était dû au plein d'essence, avec lequel nous n'avions pas assez roulé lors des essais, car plus les tours passaient, mieux ça roulait"

"Je suis super content ! On a fait un excellent travail avec le team et je remercie tous les mécaniciens et tous les gens qui travaillent dans cette équipe. Il ne faut pas oublier qu'il y a quelques mois on était assez loin de ça. J'ai toujours cru que j'allais y arriver, même si je savais que j'aurais peut-être besoin de plus de temps que les autres pour trouver les réglages de la moto en raison de ma taille. On a fait un grand pas en avant sur un circuit qui me plaît énormément".

L'analyse Moto-Net.Com : Une course fantastique pour Loris Baz, 14ème sur un circuit qu'il découvre à seulement quelques petits dixièmes de Jack Miller sur sa Honda Open et de Hector Barbera sur sa Ducati Open !

Plus fort encore : le débutant savoyard décroche ses premiers points en MotoGP au terme d'une course terminée devant son coéquipier Stefan Bradl, dont il s'agit de la quatrième saison en catégorie reine. Pas à son aise en début de course avec le réservoir plein, Loris n'a fait qu'accélérer la cadence au fur et à mesure, signant son meilleur tour en fin de course !

"C'était vraiment fort car je ne m'y attendais pas : il y a quelques temps, je ne pensais même pas en être capable. J'en suis donc très content", se réjouit le n°76, pourtant pas avantagé en termes de vitesse de pointe : 319,5 km/h contre 330,1 pour la moto la plus rapide en ligne droite, la Ducati de Iannone !

Marc Marquez, Honda-Repsol (1er en qualifs et abandon sur chute en course) : "C'est dommage car nous faisions une bonne course ! C'était intéressant parce que nous avions fait un choix de pneu différent de celui de Valentino, parce que je ne me sentais pas assez compétitif sur la gomme la plus dure. Cette stratégie fonctionnait bien pour nous jusqu'aux deux derniers tours. Quand j'ai vu qu'il revenait sur moi, j'ai décidé d'économiser un peu mes pneus".

"Sur les derniers tours, je suis repassé dans les 1'39 pour voir si les pneus étaient encore bons et je savais que nous allions finir par nous battre. Quand il m'a rattrapé, nous nous sommes battus sur quelques virages, nous nous sommes malheureusement touchés et je suis tombé. J'ai toujours dit que c'était mon idole et ma référence et il y a toujours des choses à apprendre de lui. Nous devons maintenant penser à Jerez et à reprendre des points".

L'analyse Moto-Net.Com : Après avoir claqué sa 24ème pole en MotoGP sur le circuit de Termas de Rio Hondo - sa deuxième d'affilée en Argentine -, Marc Marquez semblait disposer des meilleures cartes pour la victoire. Pourtant, un doute subsistait quant à son choix de pneu arrière : l'espagnol se sentait plus à l'aise avec la référence "Hard", tout en sachant que la solution "Extra-hard" développée spécialement par Bridgestone convenait mieux sur la durée...

Comme le ciel s'est couvert le matin de la course et que les températures de l'air et de la piste ont fortement baissé (24°C au sol au warm-up contre 43°C en qualifications), Marquez et son équipe sont partis du principe que les contraintes exercées sur la gomme seraient moindres et qu'elle tiendrait la distance. Marquez avait aussi compris qu'en partant avec l'extra-dur, il ne parviendrait pas à s'échapper : le rythme de course minutieusement peaufiné par Rossi en essais montrait que le Docteur le talonnerait à coup sûr...

Le n°93 a donc tout donné pour s'échapper, mais son pari s'est révélé mauvais : la température a progressivement augmenté jusqu'à atteindre 37°C, sous l'oeil consterné des techniciens HRC qui la mesuraient depuis la voie des stands. En difficulté avec sa moto, surtout dans les deux derniers tours, Marquez n'a rien pu faire pour déjouer la fulgurante remontée de Rossi et s'est alors retrouvé à sa merci...

A ce moment, le n°93 n'avait plus qu'à s'incliner : l'italien lui avait repris 4 secondes et sa supériorité était évidente. Mais s'incliner, pour Marquez, c'est hors de question ! Cédant à son instinct de guerrier, l'officiel Honda a insisté et s'est pris les pieds dans le tapis : la pression appliquée par Rossi a fait ployer son jeune rival, de la même façon qu'à Misano lors du Grand Prix de San Marin 2014 !

Beau joueur, Marc Marquez rend un bel hommage au Docteur - qu'il a tout de même failli entraîner dans sa chute - en admettant avoir encore à apprendre de lui. Avec du recul, il semble aussi évident que Marquez a cru pouvoir s'en sortir en faisant le forcing : beaucoup de pilotes auraient coupé les gaz après avoir été percutés une première fois, et c'est là-dessus que comptait l'espagnol...

Mais Valentino Rossi n'est pas n'importe quel pilote : le contact ne l'effraie pas, car il manie lui aussi à merveille toutes les ficelles de l'intimidation en bagarre ! L'officiel Yamaha n'a donc marqué aucune hésitation, sachant pertinemment que son rival en profiterait aussitôt. Privé de cette opportunité qu'il attendait, Marquez a vu se refermer sur lui le piège tendu à son expérimenté rival italien...

La quatrième course de la saison MotoGP 2015, le Grand Prix d'Espagne, se déroulera à Jerez en Andalousie du 1er au 3 mai. A suivre naturellement de très près sur MNC : restez connectés !

Résultats et classement du Grand Prix MotoGP d'Argentine 2015

  1. Valentino ROSSI Yamaha 173.3 41'35.644
  2. Andrea DOVIZIOSO Ducati 172.9 +5.685
  3. Cal CRUTCHLOW Honda 172.7 +8.298
  4. Andrea IANNONE Ducati 172.7 +8.352
  5. Jorge LORENZO Yamaha 172.6 +10.192
  6. Bradley SMITH Yamaha 171.9 +19.876
  7. Aleix ESPARGARO Suzuki 171.6 +24.333
  8. Pol ESPARGARO Yamaha 171.4 +27.670
  9. Scott REDDING Honda 170.9 +34.397
  10. Maverick VINALES Suzuki 170.9 +34.808
  11. Danilo PETRUCCI Ducati 170.5 +40.206
  12. Jack MILLER Honda 170.4 +42.654
  13. Hector BARBERA Ducati 170.4 +42.729
  14. Loris BAZ Yamaha Forward 170.3 +42.853
  15. Stefan BRADL Yamaha Forward 170.3 +43.037
  16. Nicky HAYDEN Honda 170.3 +43.252
  17. Eugene LAVERTY Honda 170.3 +43.400
  18. Mike DI MEGLIO Ducati 170.3 +43.808
  19. Alvaro BAUTISTA Aprilia 170.2 +44.878
  20. Marco MELANDRI Aprilia 169.4 +56.236
  21. Karel ABRAHAM Honda 169.0 +1'03.371
  22. Alex DE ANGELIS ART 168.6 +1'08.444

Non classés

  • Hiroshi AOYAMA Honda 170.5 1 Tour
  • Marc MARQUEZ Honda 173.3 2 Tours
  • Yonny HERNANDEZ Ducati 170.6 19 Tours
  • Conditions de piste : Dry | Air : 29°C | Humidité : 71% | Sol : 36°C

Classement provisoire du championnat MotoGP 2015

  1. Valentino ROSSI Yamaha 66
  2. Andrea DOVIZIOSO Ducati 60
  3. Andrea IANNONE Ducati 40
  4. Jorge LORENZO Yamaha 37
  5. Marc MARQUEZ Honda 36
  6. Cal CRUTCHLOW Honda 34
  7. Bradley SMITH Yamaha 28
  8. Aleix ESPARGARO Suzuki 22
  9. Pol ESPARGARO Yamaha 15
  10. Maverick VINALES Suzuki 15
  11. Danilo PETRUCCI Ducati 15
  12. Dani PEDROSA Honda 10
  13. Scott REDDING Honda 10
  14. Hector BARBERA Ducati 8
  15. Yonny HERNANDEZ Ducati 6
  16. Jack MILLER Honda 6
  17. Hiroshi AOYAMA Honda 5
  18. Nicky HAYDEN Honda 3
  19. Loris BAZ Yamaha Forward 2
  20. Stefan BRADL Yamaha Forward 1
  21. Alvaro BAUTISTA Aprilia 1

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