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COMPARO
Paris, le 20 juin 2013

Comparatif R1200GS 2013 Vs Tiger Explorer XC Vs XT1200Z Super Ténéré

Comparatif R1200GS 2013 Vs Tiger Explorer XC Vs XT1200Z Super Ténéré

Encore plus performante, la BMW R1200GS 2013 n'a sur le papier qu'à se pencher pour coiffer la couronne des motos maxi-trails. Mais avant de prononcer son sacre, MNC l'a confrontée à la Triumph Tiger Explorer et à la Yamaha Super Ténéré. Essai comparatif.

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A l'aspi de la référence !

A l'abord des virages, la Yamaha XT1200Z Super Ténéré retrouve des couleurs : certes, son freinage manque de mordant, mais pas de puissance ! Son excellent châssis lui confère en outre une stabilité épatante. Le principal bémol provient de la mollesse des suspensions lorsque le rythme s'accélère : le curseur a visiblement été placé sur "Confort" plutôt que sur "Sport" au moment de fixer ses lois d'amortissements...

En entrée de courbe, les tubes de sa fourche inversée s'enfoncent trop vite et trop profondément dans ses jolis fourreaux dorés : la Yam' joue au "cheval à bascule", un phénomène que n'arrange pas le manque de retenue hydraulique de son mono-amortisseur. Pour aller vite, la Super Ténéré doit en réalité être amenée "doucement" dans les virages !

Plus sérieusement, il convient d'adopter un pilotage assez coulé, en entrant sur l'élan dans les courbes et en ressortant sur le couple de son moteur. De cette manière, l'insuffisance de sa garde au sol et la dureté de son levier embrayage se font aussi plus facilement oublier.

A bord de la Triumph, le sinueux ne s'aborde pas de la même façon : très rigide, l'Anglaise vire d'un bloc une fois inscrite en courbes. A l'entrée du virage cependant, son train avant n'a pas l'intuitivité de la BMW, ni son aisance à s'incliner promptement. Enfin, si la Tiger Explorer jouit d'un freinage puissant, il n'est pas toujours évident d'en tirer le meilleur en toutes circonstances...

D'une part, car le dosage est perfectible à l'avant comme à l'arrière, de l'autre parce que de petits mouvements autour de la colonne de direction se font ressentir lorsqu'on écrase le levier à haute vitesse. Rien de dangereux ni de frustrant en usage "normal", mais plutôt un sorte de repère indiquant les limites à ne pas dépasser...

Ces limites, la BMW R1200GS semble s'en moquer comme de son premier pack d'options ! Redoutable freineuse et brillamment suspendue, l'Allemande délivre une partition sans fausse note. Plus fermes qu'auparavant, ses suspensions pourraient toutefois proposer une configuration encore plus confortable : même en enclenchant le mode "Soft", sa façon d'absorber les petits chocs est moins onctueuse que celle de ses concurrentes. Zé la rigueur chermanique, mein Herr !

Comme en 2012, son train avant Telelever encaisse sans ciller des entrées en courbes debout sur les freins avec un angle maximal : jamais sa fourche de 37 mm -qui n'assure qu'une fonction directrice - ne fait mine de se rigidifier et jamais son cadre treillis acier ne paraît souffrir des contraintes les plus élevées. Résultat : jamais son pilote ne perd de sa sérénité !

Plus vive à passer de pif vers paf, elle ressort des courbes avec une vigueur insoupçonnable pour une moto de ce gabarit. Le "Flat Flotte" répond toujours présent et transmet sa fougue sans accroc via une transmission acatène qui n'étire plus d'un seul millimètre le ressort de la suspension arrière à la remise des gaz.

Reste qu'à ce niveau, la Triumph est la plus agréable des trois : l'arbre à cardan anglais se montre quasiment aussi transparent et souple qu'une chaîne, alors que le positionnement transversal du vilebrequin du Triple impose pourtant le recours à deux renvois d'angle pour transmettre le mouvement du moteur à la roue.

Verdict : le changement, c'est pas maintenant !

Sans surprise, le best-seller bavarois (presque un tiers des ventes mondiales de motos BMW en 2012 !) remporte ce nouveau comparatif MNC. Non seulement plus performante, la R1200GS 2013 affiche une polyvalence accrue grâce à l'introduction d'aides électroniques pertinentes : grâce à elles, il est possible de se créer une moto "à la carte" en intervenant sur son comportement moteur et les réactions de ses suspensions. A condition toutefois "d'optionner" à tout-va...

Attachantes et homogènes, la Tiger Explorer et la XT1200Z Super Ténéré sont objectivement moins abouties. Contrairement à leur modèle, leur poids élevé ne se fait jamais oublier, en ville comme à la campagne, tandis qu'un peu plus de dynamisme en conduite rapide leur permettrait de garder le contact avec l'Allemande.

En contrepartie, les deux offrent un confort façon "pullman" sur routes bosselées, là où la fermeté générale plus marquée de la GS 2013 provoque des réactions plus sèches. Il faut y voir la résultante de sa rigueur impossible à prendre en défaut et de sa sportivité accrue (oui : sa sportivité !) par rapport à sa devancière.

Enfin, si la R1200GS 2013 est très correctement finie, certains détails mériteraient plus de soin : les soudures grossières de sa boucle arrière et autour de sa colonne de direction, tout comme sa connectique insuffisamment camouflée dans le poste de pilotage, sont indignes d'une moto de son "standing" et de son prix : 15 150 € le modèle de base, contre 14 890 € pour la Triumph (+700 € en version XC) et 14 999 € pour la Yamaha.

De même, le suivi qualité de BMW Motorrad paraît prêter le flanc à la critique : en fonction des modèles essayés (cinq depuis sa sortie, dont quatre débridés), Moto-Net.Com n'a pas toujours retrouvé le même agrément au niveau de la boîte de vitesses et de l'injection...

Sur le plan de la qualité de fabrication, la Triumph, elle, est tout simplement irréprochable : la parfaite intégration des durits, des vis et des câbles autour du moteur sont un régal pour les yeux, tout comme la qualité de ses traitement de surface. Les tampons en caoutchouc recouverts d'une plaque en aluminium sur les côtés de son réservoir et son châssis aux tubes de généreuse section parachèvent cette sensation de robustesse. C'est une moto solide, faite pour "Explorer" le monde !

Egalement réalisée avec soin, la XT1200Z Super Ténéré fait honneur à la réputation de Yamaha en la matière : rien ne dépasse, tout est parfaitement à sa place. En outre, ses carters moteur finement ciselés et ses disques dentelés font sensation, tandis que sa selle au toucher granuleux apporte une touche qualitative. Seuls les commodos un peu vieillots ternissent légèrement le tableau.

Les réfractaires au fameux "bec de canard" dont semblent raffoler ses rivales apprécieront aussi qu'elle se dispense de cet appendice apparu pour la première fois sur un trail à la fin des années 80... sur la Suzuki DR 750. De là à préférer la Yam' à la référence GS, dont le bec n'a jamais été aussi large et anguleux qu'en 2013, il y a un bond que les amateurs du genre ne semblent pas prêts à franchir : l'excellent début commercial de la R1200GS 2013 le prouve (lire notamment notre Bilan marché mensuel du 10 juin 2013).

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CONDITIONS ET PARCOURS

 Options et équipements
  • BMW : options Pack Dynamic (anti-patinage, suspensions pilotées ESA Dynamic, phare à LED, ordi de bord, etc.) + Pack Essentiel (régulateur, protège-mains, poignées chauffantes, indicateur pression pneu) + alarme
  • Triumph : version XC (roues à rayons, protège-mains, feux antibrouillards, pare-carters et sabot moteur en alu)
  • Yamaha : d'origine

Kilométrage au départ

  • BMW : 1000 km
  • Triumph : 5374 km
  • Yamaha : 5702 km

Parcours et conditions

  • Distance : 350 km
  • Routes : essentiellement réseau secondaire
  • Météo : soleil et pluie, entre 9 et 22°C
  • Problèmes rencontrés : RAS

Pneus

  • BMW : Tourance Next
  • Triumph : Tourance EXT
  • Yamaha : Bridgestone BW502

Consommations moyennes

  • BMW : 6,1 l/100 km
  • Triumph : 6,2 l/100 km
  • Yamaha : 6,0 l/100 km
 
 
 

POINTS FORTS BMW R1200GS

 
  • Équilibre général et facilité déconcertantes
  • Dynamisme moteur
  • Efficacité et pertinence des aides électroniques
 
 
 

POINTS FAIBLES BMW R1200GS

 
  • Poids en hausse
  • Prix en hausse
  • Tout est en option !
 
 
 

POINTS FORTS TRIUMPH EXPLORER XC

 
  • Agrément et sonorité moteur
  • Qualité de fabrication et équipements de série
  • Confort et protection
 
 
 

POINTS FAIBLES TRIUMPH EXPLORER XC

 
  • Poids élevé et haut placé
  • Pas de freinage couplé
  • Navigation instrumentation peu intuitive
 
 
 

POINTS FORTS YAMAHA SUPER T

 
  • Position et suspensions hyper confortables
  • Répondant moteur jusqu'aux mi-régimes
  • Châssis rigoureux
 
 
 

POINTS FAIBLES YAMAHA SUPER T

 
  • Pare-brise trop petit et non réglable sans outil
  • ABS non déconnectable
  • Motorisation et suspensions mollassonnes