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Paris, le 2 juin 2016

Casses Yamaha au GP d'Italie : les moteurs de Rossi et Lorenzo étaient en surrégime

Casses Yamaha au GP d'Italie : les moteurs de Rossi et Lorenzo étaient en surrégime

A la veille du GP de Catalogne , Yamaha fait le point sur les défaillances mécaniques rencontrées au GP d'Italie d'abord par Lorenzo au warm-up, puis par Rossi en pleine course. Et comme l'anticipait MNC , ces casses sont bel et bien dues à des surrégimes atteints au passage de la butte à la fin de la longue ligne droite du Mugello.

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A la veille du GP de Catalogne, Yamaha fait le point sur les défaillances mécaniques rencontrées au GP d'Italie d'abord par Lorenzo au warm-up, puis par Rossi en pleine course. Et comme l'anticipait MNC, ces casses sont bel et bien dues à des surrégimes atteints au passage de la butte à la fin de la longue ligne droite du Mugello.

Surrégimes atteints à cause du nouveau logiciel unique

Comme le montre la photo ci-dessous prise par Tony Goldsmith au passage de cette montée vers le redoutable freinage de San Donato, les suspensions se compriment puis se détendent brusquement au sommet de ce relief, suffisamment pour faire décoller la roue arrière des MotoGP lancées à plus de 340 km/h (354,9 km/h avant le freinage pour la Ducati de Iannone).

Par conséquent, le moteur prend soudainement des tours supplémentaires et peut "taper" dans le rupteur, voire le dépasser si la coupure électronique n'est pas bien calibrée.

Or, selon Yamaha, le nouveau logiciel unique imposé à toutes les équipes pour 2016 serait moins performant dans ce domaine que l'ancien programme, ce qui explique que les deux moteurs aient fréquemment atteint des surrégimes.

Multiplié par le nombre de tours importants réalisés en essais en vue de couvrir les 25 boucles de course, ce phénomène a fragilisé le 4-cylindres Crossplane, entraînant très probablement ce que l'on appelle communément un "affolement de soupapes" suivi d'une casse pure et simple.

Bien que l'on puisse s'étonner qu'un team aussi expérimenté n'ait pas anticipé ce phénomène pourtant connu - déjà rencontré à l'époque des 500 cc 2-temps, pourtant moins assistées électroniquement -, Yamaha tient à se montrer rassurant : le problème ne devrait pas se renouveler, y compris ce week-end sur la longue ligne droite du circuit de Montmelo (1043 m contre 1141 au Mugello). 

Et pour cause : le Mugello est le seul circuit du calendrier où les MotoGP débarquent à fond de six sur une crête qui serait à l'origine des maux rencontrés par Yamaha. Pas sûr que cela suffise à consoler les presque 100 000 fans réunis autour du circuit toscan, tous ou presque anéantis par par la victoire - ou au moins un podium - de leur héros local, envolée dans une épaisse fumée blanche...

A noter que ni Ducati, ni Honda n'ont été gênés par ce souci, alors que la Desmosedici et la RCV utilisent le même logiciel : les concurrents de Yamaha auraient-ils pris plus de marge ou leurs motos bénéficiaient-elles de réglages de suspensions ad hoc ? Difficile de répondre précisément à cette question, tant le nombre de paramètres qui entrent en compte est élevé. Une chose est sûre cependant : Yamaha n'était pas préparé à ce cas de figure - à l'inverse de ses adversaires -, causant la perte de nombreux points au championnat de l'un de ses pilotes en lice pour le titre.

"Le problème ne venait ni d'un composant du moteur, ni d'un défaut structurel"

"Suite aux problèmes techniques rencontrés au Mugello, les deux moteurs défectueux ont été renvoyés à Yamaha Motor Corporation pour une enquête", explique Kouji Tsuya, directeur du projet Yamaha YZR-M1 2016 de MotoGP. "Grâce aux résultats de cette enquête, les données de la télémétrie et des autres systèmes, nous avons trouvé la cause de ces avaries. Elles ont été causées par un problème électronique lié à la limitation du régime moteur, un problème qui a endommagé les soupapes et les pistons".

"La cause pour l'avarie de Jorge et celle de Valentino est la même. Pour être clair, le problème ne venait ni d'un composant du moteur ni d'un défaut structurel (Yamaha ne peut donc pas demander l'autorisation d'intervenir sur les moteurs restants au prétexte de la sécurité, NDLR), c'était simplement un problème de contrôle électronique. Chez Valentino, le problème a causé un régime trop élevé à l'accélération, alors qu'il était plein gaz en bout de ligne droite. Cette avarie n'était aucunement liée à l'erreur que Valentino avait faite à San Donato le tour précédent", tient à préciser le dirigeant japonais pour dédouaner son pilote vedette de toute responsabilité.

"Il n'y avait pas de cartographie moteur particulière pour le Mugello. Nous utilisions la même cartographie que d'habitude. Nous avons donc retiré les deux moteurs de l'allocation pour la saison. Nous avons une longue tradition de fiabilité pour les moteurs et cet incident ne change rien : les moteurs n'avaient pas de problème mais nous n'avions pas connaissance du comportement différent du logiciel ECU standard, parce qu'ils ont changé la façon dont fonctionne le limiteur du régime moteur".

"Nous l'avions réglé en utilisant les données de l'année dernière, sans savoir qu'il fonctionnait différemment cette année. Le moteur de Valentino (son troisième sur les sept à sa disposition pour la saison, NDLR) était le plus "frais" des trois que nous avions scellés jusqu'ici et l'avarie subie par Jorge durant le warm-up n'était donc pas une raison pour nous de le remplacer. Nous n'avions en plus pas pu trouver le problème électronique sur le moteur de Jorge en si peu de temps".

"Le Mugello est l'un des circuits les plus exigeants en raison de la bosse qui se passe à plein gaz à la fin de la ligne droite et où le régime monte encore plus haut. Nous avons appris de cet incident et déjà modifié nos réglages pour le limiteur de régime. Par mesure de précaution, les autres moteurs utilisés par Valentino et Jorge au Mugello ne seront utilisés qu'en essais libres, jusqu'à ce que leur cycle de vie soit atteint".

"Sachant que ce sont des problèmes électroniques qui ont causé les avaries du Mugello, nous n'aurons pas besoin d'intervenir sur les autres moteurs qui n'ont pas encore été scellés. Nous avons encore suffisamment de moteurs pour la fin de la saison. Nous avons déjà trouvé une solution et nous sommes certains que les avaries du Mugello ne se répèteront pas".

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