Pilote incontournable de la scène sportive internationale, Max Biaggi fait partie de ces talents purs de la vitesse : passé en catégorie Superbike l'an dernier, ce personnage pour le moins controversé confie sa volonté d'y rester... et de s'y imposer !
Personnage indéboulonnable de la scène moto mondiale, Max Biaggi fait partie de ces talents purs de la vitesse dont les performances et les frasques font couler beaucoup d'encre depuis son arrivée en GP 250 en 1991.
Beaucoup d'adjectifs ont déjà servi pour décrire le pilote romain de 36 ans : doué mais râleur, fantasque mais fantastique, bosseur et exigeant, prétentieux ou timide, le choix est vaste et la vérité se situe certainement au milieu de tous ces qualificatifs !
Mais il est au moins une qualité qu'on ne pourra jamais lui enlever : la ténacité ! Fin 2005, Max Biaggi se retrouve sans guidon après une saison qui restera la pire qu'il ait jamais réalisée depuis son arrivée en catégorie reine : terminant 5ème du championnat au guidon de la RVC211 du HRC (celle-la même qu'il avait tant convoitée les années précédentes !), l'italien clôturera l'année sans une victoire à son actif et avec seulement quatre podiums. Un véritable marasme pour le résident monégasque au guidon de la machine d'usine du premier constructeur mondial, qu'il tentera de justifier par tous les maux possibles et imaginables : dribble, train avant "flou", problèmes électroniques mystérieux, etc.
Mais Honda n'accepte pas ces "explications" : prié de modérer ses propos, le quadruple champion du monde 250 (de 1994 à 1996 chez Aprilia, puis avec Honda en 1997) s'attire les foudres du service course de la marque ailée... comme il avait su le faire auparavant, lors de ses quatre saisons passée chez Yamaha de 1999 à 2002 !
Privé du soutien des deux plus grands constructeurs de l'époque, celui qui rêvait d'intégrer l'AS Roma dans sa jeunesse (!) décide de se tourner vers le championnat concurrent du MotoGP : le World Superbike. Car le bonhomme n'a rien perdu de sa vélocité, ni de sa rage de vaincre : Max veut absolument accrocher une 5ème étoile sur son cuir avant de se retirer des circuits ! Or, au vu du niveau acquis ces dernières années par le plateau des frères Flammini, ce couronnement n'aurait rien de superficiel, ni de symbolique.
Sans bon guidon pour 2006, Max signe en 2007 avec l'écurie épouvantail du Superbike : Suzuki Alstare. Le but à demi avoué ? Gagner le titre dès la première participation du romain et faire de celui-ci le premier champion du monde italien de l'histoire du Superbike.
Un pari que l'on imagine réalisable dès la première course de la saison au Qatar : face aux ténors de la catégorie, Max hisse sa Suzuki sur la première marche du podium ! L'exploit est d'autant plus retentissant que beaucoup nourrissaient des doutes quant à ses capacités à s'adapter à la conduite radicalement différente d'une moto dérivée de la série. Frôlant le doublé ce jour-là, le pilote marque les esprits exactement comme lors de sa première course en 500 cc en 1998, qu'il a remportée au guidon d'une NSR au Japon...
Malheureusement pour les prétentions du team et de ses fans, Max connaît une suite de saison plus délicate, handicapé par une mise en action trop lente pas toujours compensée par des fins de courses tonitruantes.
Cette situation fait rager son team manager, car comme l'expliquait alors un membre de l'équipe Alstare à Moto-Net.Com : "Max est véritablement très fort, mais il a du mal à se mettre dans le rythme dès le début de la course. Il a énormément de difficultés à sentir sa machine dans les premiers tours, avec des pneus neufs et le réservoir plein".
Achevant cette saison de découverte à la troisième place finale (trois victoires et 17 podiums), le romain n'a pas à rougir de ses prestations face à des Toseland, Haga, Bayliss et Corser qui pratiquent la catégorie depuis de nombreuses saisons : à aucun moment, le supposé "bad boy" ne se cherchera d'excuses ou n'incriminera sa moto ni son équipe.
Plus abordable et plus souriant, le n°3 confie même en fin de saison qu'il "regrette de ne pas s'être intéressé davantage au SBK à l'époque où je roulais en GP". Mettant en avant le côté "détendu" du paddock et l'intensité des bagarres en piste, l'homme semble avoir trouvé une sérénité qui lui échappait en 500 et et MotoGP : tour à tour confronté à Doohan, puis à l'ogre Valentino Rossi, Max avait développé un côté tatillon et difficile à vivre que la presse (majoritairement italienne) imputait à sa frustration de frôler la consécration sans jamais réussir à concrétiser (trois fois second et trois fois troisième de 1998 à 2005)...
Pilote Ducati pour 2008 dans le team Sterilgarda Go Eleven, l'Empereur ne cache pas sa volonté de s'acclimater le plus rapidement possible au pilotage du twin de Bologne afin de lutter rapidement pour le titre : en piste en Australie récemment (lire Moto-Net.Com du 14 janvier 2008), le pilote et son team sont restés une semaine de plus afin de préparer au mieux la saison à venir.
Repartant d'Australie avec un chrono (mesuré par le team) de 1'31.7, Max peut aborder serein la suite des événements : son temps est inférieur d'un dixième au chrono de référence enregistré par Corser en course l'an passé ! "Je suis un peu fatigué, mais nous avons effectué un travail vraiment utile. J'ai eu l'occasion d'améliorer mon feeling avec le moteur bicylindres et tout s'est très bien passé. Je suis vraiment satisfait de l'avant de la Ducati, mais nous devons encore travailler sur un problème de vibrations à l'arrière", confie le romain avant de reprendre l'avion pour Monaco.
Peu prolixe avec la presse, Max a quand même réitéré ses bons sentiments vis-à-vis du championnat Superbike et son désir d'y rester quelque temps encore. "Le Superbike m'a conquis et je pense y rester encore quatre années. Ce championnat est très relevé, je m'y sens très bien et je m'y amuse beaucoup", se réjouit-il.
Pourtant, la rivalité sur la piste est au moins aussi grande qu'en MotoGP. Et le fait d'avoir une moto satellite dont le niveau de développement ne serait pas éloigné de la machine d'usine de Troy Bayliss fait déjà monter la pression... l'australien, grand favori pour le titre, a même déclaré que ses adversaires principaux seraient "Sofuoglu et peut-être Checa", snobant ainsi Biaggi qui reconnaît que tout reste à faire. "Je n'ai pas la moto officielle, je suis dans une équipe privée et j'ai réalisé moins d'essais que les autres. Mais si tu as les capacités et le feeling d'obtenir que tout aille au mieux, ce n'est pas un problème", prévient l'homme aux 215 départs en GP !
L'expérience acquise l'an passé, mariée à son talent et à la vélocité d'une Ducati 1198, pourra-t-elle permettre à l'Empereur de conquérir le territoire Superbike ? Ce scénario n'est pas impossible au vu du retard pris dans le développement des motos de chez Ten Kate - l'équipe championne en titre -, dont les premiers chronos enregistrés à Almeria à la fin de mois ont démontré un long chemin restant à parcourir.
Bayliss s'étant blessé lors des tests australiens et la Yamaha n'évoluant pas cette année, Max Biaggi pourrait en profiter pour frapper fort dès le début de saison... Fin des tergiversions le 23 février prochain au Qatar ! A suivre sur Moto-Net.Com, bien sûr !
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