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MARQUEZ PUIG ET GAGNE !
Paris, le 23 octobre 2018

Alberto Puig, team manager du HRC, estime que Marquez peut rouler encore plus vite !

Alberto Puig (HRC) : "Je crois que Marc peut aller encore plus vite"

Le team manager de l'équipe officielle Honda-Repsol en MotoGP, Alberto Puig, dresse un bilan extrêmement positif de la saison MotoGP 2018 de Marc Marquez, qui a scellé par une victoire au Japon son septième titre mondial en Grands Prix moto.

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Alberto Puig peut se frotter les mains alors que s'achève son premier mandat de team manager du HRC : Marc Marquez a survolé la saison 2018 pour décrocher le titre pilote avec une large avance au Motegi, sur le propre circuit du blason ailé. A tel point que Honda mène actuellement le championnat "constructeurs" avec 47 points d'avance sur Ducati et le classement par équipes avec un avantage de 51 unités sur Yamaha.

Autre motif de satisfaction pour l'ancien pilote espagnol : l'embauche de Jorge Lorenzo pour remplacer son ancien poulain Dani Pedrosa, décidée après un coup de téléphone de "Jorgueil" au moment du GP de France. En 2019, Alberto Puig dirigera les deux pilotes les plus rapides du plateau, au sein du team le plus puissant, aux commandes de la moto de référence... Intéressantes perspectives, non ?!

Mais avant de se projeter vers la prochaine saison - et la cohabitation probablement "agitée" entre Marquez-Lorenzo ! -, Puig revient sur l'excellente campagne réalisée par Marc Marquez. Le très austère quinquagénaire, pas réputé pour avoir le compliment facile, dresse le portrait admiratif d'un pilote dont le phénoménal talent n'aurait pas encore atteint ses limites...

"Marc n'est pas encore à son apogée"

"Marc est un pilote hors catégorie : jeune et intelligent, il sait comment gérer les situations. Il a toujours été quelqu’un de précoce (à 25 ans et 231 jours, Marquez est le plus jeune septuple champion du monde de l'histoire, NDLR), ne cesse de progresser - notamment sur le plan stratégique - et à mon sens, il n’est pas encore à son apogée", décrit le manager du HRC - ci-dessous à droite - interrogé sur la chaîne Movistar TV

"Je crois qu’il peut encore franchir une étape supplémentaire et aller encore plus vite. Mais ce que j’aime par dessus tout chez lui, c’est qu’il a beau être champion, il reste une personne très accessible, humble et qui vous écoute", poursuit Alberto Puig... qui doit sans doute se demander si un certain Lorenzo se comportera de la même façon l'an prochain !

Son regard sur Marquez est précieux dans la mesure où le dirigeant du team a lui même piloté en catégorie reine de 1994 à 1997. Vainqueur du GP d'Espagne 1995 - sa seule et unique victoire en Grands Prix -, Puig est en pleine ascension en 500 cc quand une chute au Mans (72) lui endommage sérieusement la jambe gauche. Deux ans plus tard, fin 1997, l'espagnol se retire avec une certaine amertume...

"Si on gagne ce n'est pas par hasard, surtout si ça se répète"

Fort de sa propre expérience, le dirigeant du team d'usine Honda peut mesurer avec justesse et acuité le niveau nécessaire pour dominer le MotoGP comme le fait actuellement Marquez. Puig est bien placé pour jauger la charge de travail et la force mentale nécessaires pour briller - et rester - au firmament de la compétition moto. 

"Dans la compétition, si on gagne ce n’est pas par hasard, surtout si ça se répète au fil des week-ends", confirme-t-il. "La victoire de Marc à Buriram fut pour moi tout aussi marquante, car c’était important qu’il dise à Andrea : aujourd’hui c’est moi qui te bat", analyse le manager en faisant référence à la manoeuvre réalisée par Marquez pour s'imposer sur Dovizioso dans le dernier virage du GP de Thaïlande.

Selon Puig, une option vers le titre avait d'ores et déjà été posée au GP d'Espagne, remporté par Marquez devant Zarco : "Jerez est la course qui a fait la différence car il met l’équivalent de 25 points à ses rivaux", se souvient-il. Rappelons que cette quatrième course de la saison avait été marquée par la triple chute de Pedrosa, Lorenzo et Dovizioso tandis que Rossi et Viñales avaient respectivement terminé 5ème et 7ème avec beaucoup de retard.

"Marc s’est également dépassé sur les circuits où il avait habituellement du mal", poursuit Alberto Puig. "Disons qu’il a tenté de trouvé un équilibre entre la prise de risques et ce qu’il peut améliorer. Je lui mets un 10 !"

Avec treize podiums en quinze courses disputées à ce jour, Marc Marquez a effectivement réalisée une saison aussi prolifique que régulière, qualité qui avait pu lui manquer notamment en 2015. Le quintuple champion du monde MotoGP n'accuse que deux résultats blancs cette saison : en Argentine suite à son rétrogradage et en Italie où il a péché par excès d'optimisme.

"C'est un phénomène !"

Le n°93 serait donc parvenu à canaliser ses vieux démons et sa tendance à toujours piloter sur le fil sans mesurer les risques ? Pour autant, Marquez n'a pas délaissé son style spectaculaire, voire extrême : en témoignent ses dix-huit chutes (18 !) actuellement enregistrées pendant les essais et le nombre incalculable de "rattrapages" dont il est coutumier. 

"Il y a des pilotes qui, quand ils se sentent partir, lâchent la moto", décrit Alberto Puig. "Lui pas du tout : il tente à tout prix de la rattraper ! Et c’est ce qui explique également sa régularité. C’est un garçon spécial. Si je travaillais pour une autre équipe, je vous dirais exactement la même chose : c’est un phénomène !"

Marquez, par ailleurs premier pilote de l'histoire des GP à remporter au moins cinq courses par saison depuis huit ans, sait en outre faire preuve de stratégie : au Japon, le pilote Honda a retourné la situation à son avantage en exerçant une pression intense sur Andrea Dovizioso, alors que c'est l'inverse qui était attendu dans la mesure où le n°93 jouait sa première balle de match pour le titre mondial !

 

"Concernant le chute d’Andrea, je dirais que Marc l’a en quelque sorte poussé à la faute", analyse Alberto Puig qui avait pourtant prévenu son pilote qu'il n'était "pas forcément nécessaire de gagner le titre dimanche : le tout était de le remporter à un moment ou un autre". Mais cette approche défensive n'était pas au goût de Marquez !

"Honda a mis les bouchées doubles cet hiver"

La constance de Marc Marquez aux avant-postes et ses huit victoires à ce jour ne sont toutefois pas uniquement le fruit de son talent : la compétitivité de sa moto joue également un rôle prépondérant. La RC213V est devenue à la fois plus homogène et permissive : comme le souligne le n°93, Honda a sacrifié quelques points en performance pure pour progresser sur tous les types de circuits.

"Le travail effectué durant l’hiver a vraiment été décisif", confirme Alberto Puig. "Conscients des avancées faites côté Ducati, les ingénieurs Honda ont vraiment mis les bouchées doubles. Et ça s’est vu : cette moto était encore meilleure que celle de la saison passée".

Ce succès n'incite cependant pas Alberto Puig et ses hommes a se reposer sur leurs lauriers, bien conscients que la concurrence continue elle aussi à progresser. Surtout du côté de Ducati, analyse le team manager Honda-HRC qui voit très bien - comme tout le monde -  que Yamaha, le rival historique, est aujourd'hui en retrait et dépassé par la Desmosedici de Bologne... voire par les Suzuki sur certaines courses !

"Il y a quelques années, les constructeurs japonais étaient clairement au-dessus de la concurrence", se souvient Puig. "Mais les marques européennes ont fait de grandes avancées : le championnat est de plus en plus serré, mais même comme ça Marc fait la différence", constate le manage dans un dernier compliment adressé à son pilote vedette !

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