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FICHÉ PAR MNC
Paris, le 6 mai 2015

A la rencontre de Fabio Quartararo, pilote Moto3 en 2015

A la rencontre de Fabio Quartararo, pilote Moto3 en 2015

Formé à l'excellente école espagnole de la moto, Fabio Quartararo éclabousse de son talent les Grands Prix, jouant aux avant-postes dès sa première saison Moto3. MNC a rencontré ce sympathique et ambitieux pilote niçois de 16 ans. Portrait et interview.

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Interview de Fabio Quartararo et fiche MNC

Moto-Net.Com : Même si tu étais immédiatement dans le rythme lors des premiers essais d'intersaison Moto3 à Valence, t'attendais-tu à te battre aux avant-postes dès les premières courses ?
Fabio Quartararo : Après ces premiers essais à Valence, je pensais plutôt être en mesure de terminer dans le Top 10 à chaque course. Mais au Qatar, ça s'est bien passé et j'ai même pu me porter en tête sur la fin... Hélas, j'ai commis une grosse erreur dans le dernier tour et je termine 7ème alors que le podium, voire la victoire, était possible. Septième, cela reste malgré tout dans mes objectifs. (NDLR : cette réponse traduit tout le niveau d'exigences de Fabio, qui considère avoir fait une "grosse" erreur alors qu'il se battait en tête de sa première course sur un circuit inconnu !)

MNC : Tu sembles redoutable en fin de course, lorsque tu remontes systématiquement sur tes adversaires. Est-ce dû à ton excellente condition physique ou à ta gestion des pneus usés ?
F. Q. : Sans doute plus à mon physique car nous avons mis l'accent sur ma condition depuis la fin de la saison dernière et le début de cette année et ces efforts paient. Lorsque je termine une course, je ne ressens pas vraiment de fatigue et je ne suis pas trop essoufflé. A l'heure actuelle, j'ai la condition physique et le rythme pour jouer devant. Il ne me manque que l'expérience dont jouissent notamment des pilotes comme Oliveira (20 ans, NDLR) ou encore Vasquez (28 ans, NDLR).

MNC : Au regard de son rythme effectivement très rapide, penses-tu être en mesure de t'échapper comme l'a fait Danny Kent au Texas et en Argentine ?
F. Q. : Peut-être que j'essaierai d'appliquer cette technique à Jerez, circuit que j'apprécie et que je connais bien pour l'avoir parcouru en CEV (contrairement à Losail, Austin et Termas de Rio Hondo, NDLR). De cette manière, il serait possible de se mettre à l'abri de pilotes comme Vinales qui t'attaque comme si chaque tour était le dernier, même si tu es plus rapide ! Or en Moto3, c'est important de savoir prendre la roue d'un pilote plus véloce plutôt que batailler avec lui dans chaque virage. Cela évite les échappées comme celles de Kent : à force de se gêner, nous lui avons cédé une seconde au tour, ce qui explique qu'il termine avec autant d'avance (8,5 sec à Austin et 10,3 sec en Argentine, NDLR).

MNC : Comment se fait-il que tu sois l'un des rares pilotes Moto3 à régulièrement toucher le coude en courbes ?
F. Q. : C'est parce que j'ai tendance à beaucoup me déhancher sur la moto. Je ne cherche pas du tout à poser le coude, c'est mon style de pilotage qui veut ça. Pour l'anecdote, j'avais troué ma combinaison à force de frotter le coude gauche l'an passé à Jerez !

MNC : En Argentine, ta Honda rendait de nouveau 5 km/h à celle de ton coéquipier Jorge Navarro. Comment l'expliques-tu ? Est-ce une question de gabarit, de réglages ou de pilotage ?
F. Q. : Je pense surtout qu'il s'agit d'une question d'aspiration, domaine très important en Moto3. Jorge a bénéficié de bonnes "aspis" durant les précédents Grands Prix, ce qui n'était pas mon cas.

MNC : Quel est ton favori pour le titre en Moto3 (à part toi, évidemment) ?
F. Q. : (sourires). Danny Kent, sans hésitation ! Il est très fort et a réalisé trois excellentes premières courses dont deux victoires consécutives (trois désormais puisque le britannique s'est imposé à Jerez, NDLR). Et son rythme à Austin et en Argentine était tout simplement incroyable !

MNC : Que t'inspire la longévité de Valentino Rossi, dont tu es un grand fan ? Tu t'imagines nonuple champion du monde et toujours aux avant-postes à 36 ans ?
F. Q. : Je l'espère, oui ! Ce serait franchement pas mal comme plan de carrière ! Mais ça demande beaucoup de travail, des heures d'entraînement et de l'expérience. Car à l'heure actuelle, si Rossi est aussi fort, c'est grâce à sa science de la course acquise avec les années : il l'a encore démontré en prenant le pari du pneu extra-dur en Argentine. De mon côté, je suis pour l'instant focalisé sur mon objectif qui est d'être champion du monde Moto3. Ensuite, je me concentrerai sur l'obtention du titre en Moto2, puis en MotoGP.

Fabio Quartararo fiché par MNC

MNC : Droitier ou gaucher ?
F. Q. : Droitier.

MNC : Etudes, diplômes ?
F. Q. : Je suis actuellement dans un lycée privé et suivi par un professeur particulier qui m'enseigne les matières les plus importantes.

MNC : Petits boulots en plus de ton métier de pilote ?
F. Q. : Non, aucun. Ça m'occupe déjà à plein temps !

MNC : La qualité qu'on te reconnaît le plus souvent ?
F. Q. : (gêné) Je ne sais pas vraiment...

MNC : Ton principal défaut ?
F. Q. : Même réponse !

MNC : Quels sont tes loisirs ?
F. Q. : Tout ce qui possède un moteur, surtout la motocross ! (NDLR : Fabio n'amuse pas le terrain en MX... quitte à se blesser, notamment au poignet où il porte depuis 2012 les stigmates d'une chute dont il s'est relevé avec 15 fractures, 12 vertèbres tassées et le coccyx déplacé !)

MNC : Les véhicules actuellement dans ton garage ?
F. Q. : Deux CRF Honda et un scooter pour mes déplacements.

MNC : Ton idole de jeunesse ?
F. Q. : Valentino Rossi (avec qui il a roulé en janvier dans le "Ranch" du Docteur, NDLR)

Carrière

MNC : Ta première expérience sur un deux-roues motorisé ?
F. Q. : A 4 ans, sur un parking.

MNC : Ta première course de moto ?
F. Q. : A 4 ans, sur le circuit de Biot (06), entre Antibes et Nice.

MNC : Ta première victoire ?
F. Q. : Le même jour, lors de la deuxième course organisée à Biot !

MNC : Ta plus belle victoire ?
F. Q. : A Aragon en CEV. J'avais vraiment calculé mon coup au millimètre et j'étais vraiment heureux de m'imposer !

MNC : Ta pire défaite ?
F. Q. : Je pense que c'était cette année au Qatar... Bien sûr, j'étais content de terminer 7ème car c'est un bon résultat pour un premier GP. Mais j'aspirais à un meilleur résultat et ça m'a été difficile de terminer à cette position après la course que j'avais faite...

MNC : Ton meilleur souvenir en piste ?
F. Q. : Ma seconde place à Austin cette année. J'ai vraiment fait une bonne course et surtout? je me suis battu avec des pilotes très expérimentés comme Alexis (Masbou, NDLR) et Efren (Vasquez, NDLR).

MNC : Ton circuit préféré ?
F. Q. : Portimao (dommage qu'il ne soit pas utilisé en GP mais en WSBK, NDLR...)

MNC : Ta moto préférée ?
F. Q. : Ma Moto3 Honda.

MNC : Pourquoi le 20 comme numéro de course fétiche ?
F. Q. : Il s'agit de mon jour de naissance, le 20 avril.

Pilotage / entraînement

MNC : Tes points forts en piste ?
F. Q. : Je dirais le freinage (comme celui tenté dans le dernier tour à Jerez 15 jours après notre interview, NDLR : voir ci-contre !)

MNC : Tes points faibles en piste ?
F. Q. : Ah non, je ne veux pas les révéler ! (rires)

MNC : Ton entraînement au quotidien ?
F. Q. : Au minimum 1h30 de sport, y compris les 15 à 20 minutes d'étirements pratiqués chaque jour car je manque de souplesse à la base. Et ça peut monter jusqu'à 7 heures d'entraînement, la plupart du temps fractionnées avec 4h30 de vélo, des étirements et de l'escalade. Je fais beaucoup de vélo de route, du VTT et de la course à pied. C'est aussi pour ça que je suis parti m'installer en Espagne : le cadre et la météo sont parfaits pour s'entraîner, avec notamment des pentes à 26% que je termine bien rincé à vélo !

MNC : Il s'agit de sports "de fond" qui augmentent la puissance générale et le cardio mais ne développent pas trop les muscles ?
F. Q. : C'est l'objectif, je ne veux pas prendre trop de masse musculaire car c'est inutile en Moto3 qui sont des motos légères (80 kg). Cela changera quand je passerais en Moto2 car les motos sont plus lourdes et plus puissantes. L'important actuellement est le cardio et la souplesse, notamment au niveau des adducteurs.

MNC : Ton entourage pendant les week-ends de course ?
F. Q. : Mon manager, Edouardo Martin, est présent sur toutes les courses. Mon père (Etienne, ancien pilote de vitesse moto, NDLR) et mon grand-frère (Anthony, NDLR) viennent dès qu'ils le peuvent, ce qui n'a pas pu se faire aux Etats-Unis par exemple.

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