74ème Rallye de l'Ain : un Ain de plus pour Toniutti !

Cette 74ème édition du plus ancien des rallyes routiers est encore différente : départ à Cerdon (01), comme depuis quelques années pour trois boucles de jour et deux boucles de nuit avec trois itinéraires différents, chacun empruntant une fois chaque spéciale. Les boucles 1, 2 et 4 sont identiques et font une centaine de kilomètres.

Le troisième tour de jour est raccourci et coupe une bonne soixantaine de kilomètres du tracé pour rejoindre Cerdon quasi directement après la deuxième spéciale (20 mn de liaison au lieu des 1h35 des deux premiers tours).

La boucle 5, dernier tour, est encore différente et guère plus longue que la boucle 3. Elle passe par le lieu-dit Boches et rejoint Cerdon par une toute petite route très bosselée qui descend à flanc de vignes (le célèbre vignoble de Cerdon, un rosé pétillant inimitable)...

Les deux spéciales sont en début de parcours. Ceignes, une douzaine de kilomètres après le départ, se fera seulement 10 km avant Challes. Le reste du tracé est plutôt roulant, ce qui permet aux pilotes de récupérer entre les spéciales de chaque tour. 20 mn d'assistance sont accordées entre chaque tour de l'étape de jour et 10 mn entre les deux tours de nuit.

Le premier départ de la journée est prévu à 11h00, comme dans les années 90 ! 140 pilotes sont au départ (dont 24 side-cars, une catégorie qui monte en puissance ces derniers temps).

Il a plu cette nuit et la route est mouillée, ce qui corse un peu plus la situation... Juste le temps de se mettre un peu dans le rythme et nous voici au départ de la spéciale de Ceignes. Là, c'est l'angoisse : comment les virages vont-ils nous sauter à la figure ? N'ayant pu les apprécier en reco qu'au volant de mon Trafic d'assistance, à bloc à près de 50 km/h dans la montée qui commande le premier droit - avec la moto je vais débouler à 90 / 100, pas sûr que j'arrive à retrouver mes repères pour l'enfilade droite-gauche qui "devrait" se prendre à fond...

Plus loin dans la spéciale, on sait que les virages serrés seront indiqués par des panneaux installés par l'organisation. Mais pour entrer vite dans un virage sans l'avoir reconnu, juste parce qu'on n'a pas vu de panneau indiquant qu'il était serré, il faut avoir soit une bonne assurance vie, soit un appareil génital blindé et doublé d'une protection antisismique, surtout sur le mouillé !

Les panneaux sont cependant bien positionnés et certains serviront même lors des prochains passages de repères de freinage pour les virages délicats. Bravo en passant à l'organisation pour leur gestion de la non-reconnaissance des spéciales !

Cette spéciale est courte mais assez technique et demande une grande précision de trajectoire, tant la route est étroite et défoncée par endroits. Une grande "enfilade" de près d'un kilomètre, très rapide, ne donne pas droit à l'erreur : une grande bosse lorsqu'on est en pleine vitesse, légère courbe à gauche après la bosse, droite assez large, gauche un peu serré puis à fond en entrée de sous-bois et virage serré à droite qui plonge dans une descente rapide, grande courbe à droite, puis la même à gauche et grande enfilade à fond pour passer l'arrivée à fond ! Une spéciale à gros coeur !

Petite surprise lors du premier passage à Ceignes : le meilleur temps revient non pas à un sociétaire de l'UM Ain comme on aurait pu s'y attendre, mais à un pilote corse du JMP Racing, Porcu Mickael sur l'Aprilia 550 SXV n°127, parti sur route séchante alors que les premiers (dont Paul-Christian Piazza) étaient partis sur du très humide. Mickael claque "à l'aveugle" un 1'33.05, devant un autre pilote corse du JMP Racing, l'étonnant Flavien Coitoux au guidon d'une KTM 690 SMC, et le pilote officiel KTM Julien Toniutti (1'36.19). Suivent en quatrième et cinquième position Benoit Heintz (KTM 690 SMR en 1'37.74) et Paul-Christian Piazza (KTM 450 EXC en 1'38.74).

Derrière, Bruno Langlois (Ducati 1100 Streetfighter n°3) se contente du huitième temps ou Florent Derrien (KTM 690 SM n°4) du treizième. Coup de chapeau au premier side-car, l'équipage Amblard/Bourdiaux sur son fossile Choda Kawasaki 1100 ZZR des années 90, qui se place douzième en 1'40.21. Mais ces temps ne peuvent pas être pris en référence sachant, car la plupart des tops pilotes ont simplement pris leurs marques pour "mettre du gaz" au deuxième passage...

La liaison est très courte pour arriver à Challes-la-Montagne, deuxième spéciale du parcours. Celle-là, on l'a un peu en mémoire pour y avoir déjà roulé sur des éditions précédentes. Mais les repères ça s'oublie d'une année sur l'autre, et il va encore falloir des nerfs solides pour mettre du gros gaz dans les parties rapides, notamment dans la grande enfilade en descente jusqu'à l'arrivée...

Au premier passage ça glisse beaucoup, surtout dans les deux premières épingles très, très glissantes... Mickael Porcu, excellent pilote, place encore son Aprilia 550 SXV en première position (1'35.67) devant le side-car Choda Kawasaki 1100 ZZR de l'équipage non moins récent Amblard/Bourdiaux (1'38.59) et l'équipage père/fils Bruno et Jeremy Marlin (1'39.69) aux commandes de leur magnifique side Choda Benelli 1130 TNT ! Pas de doute, c'est plus facile sur trois roues quand ça glisse !

Derrière, c'est encore le désordre le plus total car cette spéciale peut se prendre très vite par endroits et les tops pilotes ont utilisé ce passage pour valider leurs repères : Paul-Christian Piazza sur sa KTM 450 EXC se classe cinquième derrière Franck Coudert sur Ducati 1100 Multistrada, mais on retrouve Bruno Langlois (Ducati 1100 Streetfighter) 13ème, Florent Derrien (KTM 690 SM) 14ème, Nicolas Pautet (KTM 990 Superduke) 17ème et Julien Toniutti (KTM 990 Superduke officielle) 20ème en 1'44.54 !