Nous avons testé pour vous deux KTM bien dévergondées. Il ne s’agit pas d’un face à face car il n’y a pas lieu de comparer ces deux hybrides, mais plutôt d’un essai conjoint sur des routes aussi variées qu’extraordinaires. Essai road book !
Le lendemain, notre journée est plus chaude, au sens propre comme au figuré ! En effet, nous n’allons pas flirter avec les cimes mais plutôt rester dans la chaleur et sur des routes beaucoup plus techniques. Notre but est la mythique spéciale du Moto Tour, celle du Col de Murs, au sud de Carpentras.
Les chaleurs de la ville
Bien que de taille raisonnable, Carpentras est une ville plutôt compliquée à traverser avec tous ses sens uniques. C’est particulièrement vrai au guidon de la SMT qui ne semble pas apprécier les grosses chaleurs...
A chaque feu, le ventilateur se met en marche pour rafraîchir le radiateur d’eau, mais pas le pilote. Un fort courant d’air chaud vient alors vous cuire les jambes. Cela sera sans doute agréable l’hiver mais par 35°, c’est dur ! Pour le reste, la 990 s’en sort bien et se faufile très correctement malgré ses valises.
Quant à la Duke, elle est assurément dans son élément. Vive, légère et d’une finesse remarquable, elle se montre même carrément pousse-au-crime ! On reprochera juste au mono de cogner un peu trop sous les 3 000 tr/mn. La 690 fera le bonheur des stunters qui aiment parader devant les terrasses sur la roue avant ou la roue arrière...
Sur les traces du Moto Tour
Les deux KTM bénéficient de boîtes de vitesses douces et précises qui participent à l’agrément en ville et à l’efficacité sur route.
Avec des machines aussi joueuses, nous ne pouvions pas ne pas emprunter cette route mythique qu’est le Col de Murs. Le problème, c’est qu’à la différence des Nuques et autres Bouan, nous devions nous attendre à doubler des vélos et croiser des camping-cars...
Car cette route, qui semble avoir été tracée par quelque ingénieur psychopathe, est particulièrement étroite et offre très peu de visibilité. C’est que les bouts droits sont rares et très courts...
Les autrichiennes à la fête
Le tracé enchaîne les virages à un rythme incroyable. La route est assez bombée et le revêtement très inégal, alternant le moyen comme le mauvais, mais le grip est bon et les graviers absents... heureusement !
Campées sur leurs grosses fourches inversées White Power de 48 mm de diamètre (réglables dans tous les sens) et leurs amortisseurs (également signés White Power et réglables de partout), nos deux KTM sont vraiment dans leur élément. C’est sur ce genre de routes qu’elles font vraiment la différence par rapport à la concurrence.
Malgré la rage du mono dans les tours et la force du twin, leur motricité n’est jamais prise en défaut. Faciles et efficaces, leurs trains avant offrent un compromis quasi idéal entre stabilité, vivacité et neutralité.
Une fois de plus, la SMT se montre paradoxalement plus facile et intuitive que la Duke. La 690 est un tout petit peu plus exigeante mais fait preuve d’une efficacité redoutable sur ce tracé hyper sélectif.
Freinages de trappeurs autrichiens
Les deux KTM ont également en commun des systèmes de freinages bluffants d’efficacité. Il faut reconnaître qu’elles sont particulièrement bien pourvues avec leurs étriers et leurs maitres-cylindres radiaux ainsi que leurs durits tressées.
Sur les deux machines, le résultat est un freinage remarquable de mordant, de puissance, de feeling et d’endurance. Compte tenu de son poids plume, la Duke se contente d’un seul disque avant qui s’avère largement suffisant.
Les deux autrichiennes autorisent donc toutes les audaces et leurs grosses fourches encaissent sans problème les entrées en courbe sur les freins, sans élargir ni se relever.
Cela dit, compte tenu de la vocation de routière au long cours de la 990 SMT, on aurait apprécié que KTM la dote de l’ABS pour affronter toutes les situations. Gageons que ce manque sera comblé dans un futur proche.
Après une pause déjeuner bien méritée à Roussillon, nous remontons sur Sault pour faire une magnifique boucle vers Villes-sur-Auzon. Nous y allons par les somptueuses Gorges de la Nesque, viroleuses mais très fréquentées par les vélos.
Le Circuit de la Gabelle
Le retour vers Sault se fait par la route de la Gabelle et ses grandes courbes (très) rapides et au revêtement parfait. Sur ce terrain, la SMT a toute la place pour laisser s’exprimer ses 106 ch et prend irrémédiablement l’avantage sur la 690.
Souple et docile sous les 5 000 tr/mn, le twin de 990 cc devient franchement démoniaque au-dessus des 6 000 tours ! Mais la Duke étonne aussi dans cet exercice. La stabilité des supermotards dans les virages négociés à grande vitesse n’est pas toujours exemplaire mais elle est parfaite au guidon de la 690.
L’allonge et la hargne du mono dans les tours sont impressionnantes également et permettent de rester au contact de la puissante 990. Après être rentrés par le Ventoux - c’est trop bon ! -, nous prenons nos affaires pour aller passer la nuit vers Beaucaire, au sud d’Avignon.
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS KTM 690 DUKE |
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POINTS FORTS KTM 990 SMT |
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POINTS FAIBLES KTM 690 DUKE |
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POINTS FAIBLES KTM 990 SMT |
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