L'association 40 millions d'automobilistes célèbre à sa manière les dix ans du contrôle sanction automatisé en France, en rappelant que les radars automatiques sont devenus une recette significative pour l'Etat avec 4,2 milliards d'euros générés depuis 2003 ...
L'association 40 millions d'automobilistes célèbre à sa manière les dix ans du contrôle sanction automatisé en France, en rappelant que les radars automatiques sont devenus une recette significative pour l'Etat avec 4,2 milliards d'euros générés depuis 2003...
A quoi sert l'argent des amendes ? |
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Inauguré en 2003 par le ministre de l'intérieur de l'époque - un certain Nicolas Sarkozy - sous l'impulsion de Jacques Chirac, le tout premier radar automatique a vu se multiplier ses nouveaux camarades de jeu plus petits, plus perfectionnés, moins bien signalés et même sans flash.
Dix ans plus tard, le discours officiel de l'époque - selon lequel il ne s'agissait nullement de piéger les automobilistes ! - ne fait plus rire personne. A tel point qu'aujourd'hui, "80% des Français sont défavorables à la poursuite de cette politique de contrôle-sanction automatisé", souligne 40 millions d'automobilistes.
L'association en profite pour battre en brèche le théorème officiel qui voudrait qu'une diminution de 1 km/h de la vitesse moyenne sur les routes entraîne automatiquement une baisse de 4% des tués.
Le théorème officiel battu en brèche
"Cette formule est datée", rétorque Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes : "on pouvait peut-être l'appliquer il y a 40 ans, lorsque les véhicules ne disposaient pas de systèmes de sécurité aussi développés qu'aujourd'hui ou que l'ensemble du réseau routier était dans un état déplorable".
Même les chiffres de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) pour 2011 et 2012 montrent que cette affirmation est erronée : "en 2011, la vitesse moyenne était de 81,6 km/h et l’on comptait 3963 tués sur nos routes, tandis qu’en 2012, la vitesse moyenne avait augmenté de 0,7 km/h et que le nombre de décès diminuait de 8%", remarque l'association.
L'association cite également les exemples anglais et allemand : au Royaume Uni, mère patrie des radars automatiques, le gouvernement "a fait le choix de supprimer 700 radars depuis 2011" et le ministère des britannique des transports reconnaît que "l'efficacité des radars à long terme sur la mortalité est limitée", malgré 2 millions de procès-verbaux annuels pour excès de vitesse.
Les exemples anglais et allemand
De son côté, le gouvernement allemand "a fait le choix de la confiance envers ses automobilistes", poursuit l'association en rappelant que "sur certaines portions d'autoroute, la vitesse de circulation est laissée à la libre appréciation des conducteurs". Le système de contrôle-sanction existe, mais "il se concentre sur les zones véritablement dangereuses et accidentogènes : les agglomérations et le réseau secondaire".
"Car quel est l'intérêt de renforcer les contrôles automatiques de vitesse sur des routes où il n'y a aucun accident dû à la vitesse ?", s'interroge 40 millions d'automobilistes en soulignant que "le pari allemand est payant : l'Allemagne occupe la 5ème place du classement européen des meilleurs élèves en termes de sécurité routière, tandis que le Royaume-Uni trône à la 3ème place et que la France est en 8ème position".
"Nous qui aimons tant nous comparer à nos voisins européens, nous devrions prendre exemple sur leur politique de sécurité routière : préférer miser sur la qualité des infrastructures plutôt que sur le "tout-répressif" et la confiance dans l'évolution du comportement des automobilistes à l'infantilisation. Cela amène une meilleure acceptation des règles et de meilleurs résultats en termes de sécurité routière", conclut Daniel Quéro, président de l'association.
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